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Romano Guardini - Page 2

  • Prier avec le P. Guardini : 20e jour

    La nature de Dieu est inépuisable. A l'esprit contemplatif et à l'expérience religieuse vivante se révèlent toujours de nouveaux aspects auxquels le cœur de l'homme peut répondre ; ainsi parler de Dieu, c'est presque déjà parler de la prière. Cependant il nous est impossible d'épuiser le sujet dans cette "initiation" ; nous ne considérerons qu'une série d'attributs de Dieu : à savoir que Dieu est puissant et riche, prompt à donner son aide, généreux ; qu'il se soucie de l'homme, qu'il l'estime et qu'il l'aime. Vers cet aspect de la nature divine est orienté un des mouvements fondamentaux de la prière : la demande et l'action de grâce. 

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  • Prier avec le P. Guardini : 19e jour

    La grandeur de Dieu trouve, avant tout, son expression dans les noms de Créateur et de Seigneur. Il est l'incréé qui a tout créé ; celui qui n'a pas de commencement et qui tient son existence de lui-même ; l'infini, l'immortel, l'éternel. Tout lui appartient, non seulement par force, mais en droit. Son droit de tout posséder et de tout diriger vient de ce qu'il se possède lui-même. Il est maître des choses parce qu'il est maître de sa divinité. devant lui l'homme s'incline dans l'adoration, tout entier et sans réserve, dans la liberté en même temps qu'avec dignité. 

    Mais la grandeur de Dieu suscite encore un autre mouvement de prière lorsque la beauté apparaît dans sa grandeur. La grandeur de Dieu n'a pas seulement, dans l'Ecriture, le caractère de la majesté, mais aussi celui de la splendeur qui est le signe du rayonnement de la vie divine. Devant cette splendeur le sérieux de l'adoration se change en la joie de la louange.

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  • Prier avec le P. Guardini : 18e jour

    Devant cette grandeur, l'homme s'incline. Et cela non pas seulement en fait, en cédant à Dieu parce qu'il a pris conscience de sa petitesse. Il lui cède de l'intérieur, dans l'espace de la prière, pieusement. Non pas seulement jusqu'à un certain point, ni même très profondément ou avec une grande disponibilité, mais d'une manière totale, définitive, en tant que créature devant son créateur : c'est l'adoration. L'adoration est l'expérience vivante du fait que Dieu est "grand" absolument et que l'homme est "petit", tout aussi absolument, que Dieu subsiste par lui et en lui-même, tandis que l'homme existe par Dieu et dans la puissance de Dieu.

    L'adoration dit : "Vous êtes Dieu, je suis homme. Vous êtes celui qui est vraiment, de Vous-même, essentiellement et éternellement ; je suis par Vous et devant Vous, vous avez toute la puissance de l'être, la plénitude de la valeur, l'élévation de l'intelligence ; Vous êtes le maître de Vous-même et vous vous suffisez à Vous-même dans la béatitude. Au contraire le sens de mon existence vient de Vous ; je vis de Votre lumière et sens en Vous les dimensions de mon existence."  

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  • Prier avec le P. Guardini : 17e jour

    La grandeur de Dieu est un autre caractère de la réalité divine qui se manifeste dans certaines expériences religieuses. 

    L'Ecriture est toute remplie de cette grandeur. Lorsqu'elle en parle, elle procède volontiers ainsi : elle fait sentir la puissance du monde et dit ensuite : devant Dieu tout cela n'est rien. Aux premières pages de l'Ecriture est inscrit l'extraordinaire hymne de la création du monde, dont les étapes se déploient devant nos yeux ; mais chacune naît de la parole de Dieu. Elles sont par lui ; lui tient ses origines de lui-même. Elles ont l'existence qu'il leur attribue, lui est l'UN et le TOUT. Personne ne l'aide dans son oeuvre, pour laquelle ni la matière, ni le plan ne lui sont donnés ; tout est créé par lui seul. Il n'est pas seulement plus grand que le monde, mais il est grand absolument, grand sans restriction, et le monde n'est quelque chose que par lui et devant lui.

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  • Prier avec le P. Guardini : 16e jour

    Le deuxième mouvement  commence avec la conscience  de ne pas pouvoir vivre  sans Dieu, en dépit de tout ce qui en nous le contredit. Le premier  mouvement est celui qu'a éprouvé saint Pierre, au bord du lac de Génézareth, lorsque éprouvant le frisson de la puissance mystérieuse du Christ, il lui dit : " Seigneur éloignez-vous de moi, parce que je suis pécheur " (Lc 5,8) ; le second est celui qu'exprime le même saint Pierre à Capharnaüm lors de la promesse de l'Eucharistie : "Seigneur, à qui irions-nous ? - (si ce n'est à vous) - vous avez les paroles de la vie éternelle ; nous sommes venus pour trouver la foi et nous avons reconnu que vous êtes le Saint de Dieu." (Jn 6,68-69). Si la conscience du péché se change en révolte ou en découragement , elle coupe les ponts et l'homme s'éloigne de Dieu. Mais si elle demeure dans l'humilité et la vérité, elle répond, lorsqu'on estime être étranger au Dieu saint : " C'est vrai ; mais de qui serais-je proche, si ce n'est de lui ? " Cette même sainteté qui fait reculer l'homme, le séduit aussi; car elle est amour. Elle ne le repousse que pour lui faire chercher la véritable humilité et la conversion ; dès qu'il y est parvenu, si peu que ce soit, elle l'attire à elle. 

     

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  • Prier avec le P. Guardini : 15e jour

    Les deux mouvements fondamentaux de la prière. 

    Le premier mouvement naît de la conscience que l'homme prend, en face de la sainteté de Dieu, de son manque de valeur propre. Il s'aperçoit qu'il est égoïste, injuste, souillé, mauvais. Il sent et mesure son iniquité : dans certaines actions d'aujourd'hui, d'hier ou d'une époque quelconque de sa vie ; dans l'état où il se trouve, mais aussi, d'une façon générale, dans son existence, sa nature et son orientation ; dans le "péché", tel que le conçoit la révélation et tel qu'il est à l'oeuvre dans tout son être. L'homme reconnaît que le péché ne s'oppose pas seulement au Dieu vivant, qu'il n'est pas seulement immoral, mais qu'il est la négation de la sainteté. Il le voit et il l'avoue ; il donne raison à Dieu contre lui-même, comme le dit le psaume 50 : "Je ne reconnais que trop bien ma faute, et mon péché est toujours devant moi. C'est contre vous seul que j'ai péché ; ce qui Vous déplaît, je l'ai fait. (Je le reconnais) afin que votre jugement l'emporte..." (Ps 50,5-6).

     

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  • Prier avec le P. Guardini: 14e jour

    La révélation dit beaucoup de choses sur Dieu. Mais parmi les vérités qu'elle exprime, il en est une qui détermine toutes les autres : Dieu est Saint. 

    Personne ne peut exprimer ce qu'est cette sainteté. Non pas qu'elle soit bien difficile à saisir, ou qu'elle pose des problèmes trop compliqués, mais c'est qu'elle est une donnée première, à proprement parler, c'est la donnée première. C'est le caractère fondamental de Dieu, la détermination de son essence. 

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  • Prier avec le P. Guardini : 13e jour

     C'est dans l'espace créé par le recueillement - nous venons d'en parler - que se manifeste la réalité du Dieu vivant. La prière doit s'efforcer en premier lieu à parvenir à cette réalité ; en second lieu, il lui faut demeurer en face de cette sainte présence et répondre à ses exigences. Nous venons de parler d'effort, et à dessein ; car la prière peut effectivement être cela. Il lui arrive de jaillir du cœur comme un langage vivant ; mais si l'on considère l'ensemble d'une vie humaine et la majorité des hommes, on constate que cette facilité reste exceptionnelle. Le plus souvent elle doit être soutenue par la volonté et par l'exercice ; et la difficulté de cet exercice tient pour une bonne part à ce que la réalité de Dieu n'est pas ressentie. Dans ce cas, celui qui prie a l'impression d'être dans le vide ; tout le reste lui paraît plus pressant, parce que plus tangible. Aussi ce qui importe, c'est de persévérer. Celui qui prétend que la prière ne lui apporte rien, ou qu'il ne s'y sent pas porté par un élan intérieur, ou qu'elle devient artificielle et que pour ces raisons il préfère s'en abstenir,  celui-là abandonne le service de la prière et perd ce qui en fait le sens ; car la persévérance aux heures de vide a un sens tout particulier, qui ne peut être remplacé  par aucune prière à un autre moment, si sincère et si spontanée soit-elle.

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  • Prier avec le P. Guardini : 12e jour

    Jusqu'ici il n'a été question que de l'exercice de la prière ; mais nous avons été amenés, tout naturellement, à parler aussi de sa discipline: de la discipline intérieure qui est faite d'un ensemble d'actes et d'attitudes spirituelles en dehors desquels l'exercice de la prière ne saurait avoir de sens. Mais il faut maintenant parler de la discipline extérieure ; de celle que le mot "discipline" évoque tout naturellement. Pour bien faire, il faut se résoudre à voir les choses dans les détails ; cela comporte évidemment le danger de la mesquinerie et de l'indiscrétion. Nous essayerons donc de garder le juste milieu; il appartiendra ensuite au lecteur de faire les adaptations qui conviendront à son cas personnel. 

     

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  • Prier avec le P. Guardini : 11e jour

    Dans le recueillement l'homme qui prie dit : " Dieu est ici, et moi aussi je suis ici." S'il cherche à réaliser effectivement cela, il comprendra une chose de très grande importance :

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  • Prier avec le P. Guardini : 10e jour

    C'est devant Dieu aussi que s'éveille cette couche profonde qu'il a lui-même disposée dans l'homme et orientée vers lui pour lui répondre : l’instinct religieux. L'homme, en vivant, ne fait pas seulement des usages différents de ses facultés, mais sa vie prend sa source dans des couches  plus ou moins profondes de son être. 

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  • Prier avec le Père R. Guardini : 9e jour

    Le recueillement ouvre à la prière l'espace intérieur. En réalité, le mot n'est pas exact, car cet espace n'est ni intérieur, ni extérieur, il est "dans l'esprit". Non pas dans l'esprit au sens ordinaire du terme, là où sont les images de la pensée et les résolutions de la volonté, mais "dans le Saint-Esprit". Cet espace-là n'existe pas par lui même, à la manière de l'espace physique où se situent les objets, ni à la manière du champ de la conscience où se forment nos représentations, mais il se constitue lorsque nous sommes face à face avec Dieu. 

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  • Prier avec le Père R. Guardini : 8e jour

    C'est par le recueillement que doit débuter la prière. Ce n'est pas chose facile . Nous ne nous apercevons à quel point nous en manquons qu'au moment où nous commençons à nous y efforcer. Nous essayons de nous calmer, et c'est alors que la véritable inquiétude commence ; comme il arrive le soir , lorsque nous nous préparons  au sommeil et qu'un souci ou un désir se met à nous obséder  bien plus que durant toute la journée.

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  • Prier avec le Père R. Guardini : 7e jour

    Le recueillement n'est pas un acte isolé à côté d'autres actes ; c'est le seul état intérieur qui soit bon ; c'est ce qui rend l'homme capable de s'établir dans les rapports qui conviennent avec les hommes et les choses. On peut donc envisager le recueillement sous des angles très divers, et ce que nous en avons dit jusqu'ici ne fait que mettre en lumière quelques-uns de ces aspects.

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  • Prier avec le Père R. Guardini: 6e jour

    On peut aussi rappeler le sens étymologique du mot et dire qu'être "recueilli" signifie être ramassé sur soi-même. Un regard sur notre existence montre combien nous le sommes peu. Nous devrions avoir en nous un axe ferme qui serve de support à la diversité de notre vie, un centre d'où parte et où revienne toute activité ; une règle qui discrimine l'essentiel et le futile, le but et le moyen, et qui assigne sa place à chaque activité et à chaque expérience.

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  • Prier avec le Père R. Guardini : 5e jour

    Recueillement signifie d'abord apaisement. D'ordinaire l'homme est tiraillé en tous sens par une multiplicité d'objets et excité par des contacts hostiles ou bienveillants ; il est tourmenté par le désir et la crainte, les soucis et les passions. Il s'efforce constamment à conquérir ou à se défendre, à acquérir ou à se défaire de quelque chose, à édifier ou à détruire. L'homme veut toujours quelque chose, et vouloir signifie être en mouvement  vers un but ou en défense contre un danger.

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  • Prier avec le Père R. Guardini : 4e jour

    Il y a dans l'attitude de l'homme vis-à-vis des réalités religieuses une inquiétante contradiction. L'homme a besoin de Dieu ; il le sait, et il cherche celui qui l'a créé et dont la puissance le fait vivre ; et cependant il veut ignorer cette relation essentielle; il cherche à fuir Dieu ; il s'oppose à lui. Cette contradiction se manifeste aussi dans son attitude envers la prière. Aussitôt que l'homme reconnaît et accomplit le service sacré de la prière, il se sent dans le vrai, il est heureux, et malgré cela il esquive la prière chaque fois qu'il le peut. Il y a bien des raisons à cela ; avant tout celle qu'on ne perçoit pas Dieu, ou plus exactement qu'on ne le perçoit pas de la même manière que les choses et les hommes.

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  • Prier avec le Père R. Guardini : 3e jour

    L'homme a besoin de la prière pour conserver la santé de l'âme. Or, il ne peut prier qu'en s'appuyant sur une foi vivante. Inversement - et ainsi se referme le cercle - sa foi ne reste vivante que s'il prie. Car la prière n'est pas une activité qu'on puisse exercer ou abandonner sans que la foi en soit touchée ; elle est l'expression la plus élémentaire de la foi, elle est un commerce [au sens de dialogue] avec Dieu, vers qui la foi est orientée. On peut traverser une période pendant laquelle la prière est paralysée ; à la longue toutefois, on ne peut croire sans prier - pas plus qu'on ne peut vivre sans respirer.

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  • Prier avec le Père R. Guardini : 2e jour

    En général, l'homme n'aime pas prier. Il éprouve facilement à l'égard de la prière de l'ennui, de l'embarras, de la répugnance, et à proprement parler de l'hostilité. Tout le reste lui semble alors plus attirant et plus important. Il dit qu'il n'a pas le temps, que ceci ou cela est urgent, et pourtant, dès qu'il a abandonné la prière sous ce prétexte, il est capable de faire des choses les plus superflues.

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  • Prier avec le Père R. Guardini : 1er jour

    On entend souvent dire que la prière authentique ne dépend ni d'un vouloir ni d'un ordre, mais qu'elle doit jaillir spontanément de l'intérieur de l'âme, comme le fleuve de sa source. Si ce n'est pas le cas, si le cœur ne s'y porte pas, on devrait s'en abstenir, sous peine de tomber dans l'inauthentique et l'artificiel.

     

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