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royaume de dieu

  • Prier avec le P. Guardini : 20e jour

    La nature de Dieu est inépuisable. A l'esprit contemplatif et à l'expérience religieuse vivante se révèlent toujours de nouveaux aspects auxquels le cœur de l'homme peut répondre ; ainsi parler de Dieu, c'est presque déjà parler de la prière. Cependant il nous est impossible d'épuiser le sujet dans cette "initiation" ; nous ne considérerons qu'une série d'attributs de Dieu : à savoir que Dieu est puissant et riche, prompt à donner son aide, généreux ; qu'il se soucie de l'homme, qu'il l'estime et qu'il l'aime. Vers cet aspect de la nature divine est orienté un des mouvements fondamentaux de la prière : la demande et l'action de grâce. 

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  • Aujourd'hui et le siècle à venir

    111. (...) Certes, le Royaume de Dieu se présente comme l'horizon désormais assuré, comme l'avenir indubitable du monde. Mais il n'y a là pourtant aucune idéologie, c'est-à-dire la projection illusoire d'un futur supposé, d'un futur désiré, dont nous tenterions de déduire l'actualité présente. Le christianisme n'annule pas l'histoire au nom d'un "sens de l'histoire", c'est-à-dire au nom d'un combat gagné d'avance, ou du moins cru tel. En effet, si le Ressuscité proclame sa victoire décisive, et nous envoie la publier aux quatre coins de l'univers, c'est pour nous annoncer la réussite du Dessein du Père, non pour nous décourager d'entreprendre quoi 112. que ce soit, comme si tout dorénavant était réglé sans nous au niveau de l'histoire humaine. (...) Que le Royaume vienne ne veut pas dire que le chrétien ait en poche un modèle préfabriqué de société qui le dispenserait de chercher, au ras du sol et en tâtonnant, comme le reste des hommes.

    La connaissance du Sens de toutes choses, à ce niveau, ne lui procure aucune avance sur les autres, ne lui livre aucune clé, aucune grille. Il n'est pas déchargé du fardeau que constitue le risque de toute décision historique, et de son échec éventuel. La foi n'est pas une machine qui pousserait devant elle le convoi de l'histoire, avec, à son tableau de bord, un opérateur rassuré, qui disposerait du plan du réseau. Et certes, quelque chose lui est promis, et Quelqu'un l'attend, par-delà la mort ; mais c'est un stimulant, non un tranquilisant, car il faut préparer "la matière du Royaume des cieux " et réaliser déjà "quelque ébauche du siècle à venir " (Gaudium et Spes 38.1 ; 39,2). Et s'il possède, dans la charité, " la loi fondamentale de la perfection humaine, et donc de la transformation du monde " (ibid 48.1), il doit donner en pâture à ce feu, pour l'alimenter, des décisions laborieuses et des travaux difficiles, qui lui interdisent  tout triomphalisme.

    En revanche, le christianisme, parce qu'il n'est pas une idéologie, a mission de rappeler à toute idéologie que l'histoire humaine n'est pas capable de se donner à elle-même sa clé de voûte ; elle ne totalisera qu'au Retour du Christ, c'est-à-dire en se supprimant comme histoire. Même si les plus attentifs au monde sont certains de discerner, au cœur de la Matière, l'appel mystérieux d'un Oméga transfigurant, il n'empêche qu'il faut " soigneusement distinguer le progrès terrestre de la croissance du Règne du Christ " (Gaudium et Spes 39.2) Ce n'est pas la somme des cités justes qui constituera la Jérusalem céleste. La tentation de l'idéologie, c'est de se muer, sous la poussée même de sa ferveur, en une sorte de foi séculière, qui se présente comme un sens plénier, et se croit capable d'exiger de l'homme une obéissance inconditionnelle.

    A l'encontre de cette prétention, le christianisme entend bien juger, de façon permanente, ces pseudo-religions et ces 113. prophétismes tronqués, pour les soumettre à la radicalité même de son évangile.

    Il se veut plus révolutionnaire que la révolution, laquelle s'enlise rapidement dans sa victoire, et se dégrade  sans peine en tyrannie établie.

    Il se veut plus pacifique que toute non-violence parce qu'il désarme l'agressivité en son centre le plus profond.

    Il se veut plus universel que toutes ces coalitions, même à échelle largement internationale, car il n'exclut personne de l'offre du salut.

    Il se veut plus novateur que toutes ces rénovations au souffle court, et rappelle à tous les positivismes, ceux de l'insurrection comme ceux de l'ordre, que le Règne de Dieu n'est le fruit d'aucun déterminisme. Il entend pouvoir apprécier, à son niveau, les entreprises humaines, y compris les plus apparemment inéluctables, leur interdisant de se décerner une totale innocence (et encore moins une sacralisation ), car elles ne peuvent pas ne pas tremper dans le péché du monde.

    Ce faisant, il se présente comme l'unique Évangile, seul capable de réclamer une véritable foi, au sens le plus rigoureux du mot.

    André Manaranche - Je crois en Jésus-Christ aujourd'hui - Seuil 1968

  • Le temps biblique

    Les Grecs n'avaient pas la conception, si moderne et biologique, de la relativité du temps, de son accélération, de sa décélération, de sa grossesse, de sa venue à terme, de l'accouchement de l'événement et de sa délivrance. Tandis que, dès les premiers mots de la Genèse, par la notion neuve d'origine, de commencement absolu, de création qui implique un projet, l'idée d'un temps qui progresse, plus ou moins plein, plus ou moins rythmé, s'est imposée à l'homme hébreu : " Que la lumière soit ! Et la lumière fut ! Et il y eut un soir, et il y eut un matin. Jour premier ! " Et il y eut une succession de sept "jours" où le monde était fait, et à chaque jour c'était bien. Et tout fut achevé qu'au septième jour, le jour de l'accomplissement du cosmos et de sa première célébration dans le repos de Dieu.

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