Dans le combat contre Satan, la liberté se trouve aux prises avec des forces contraires qui la sollicitent : elle doit accueillir la lumière et rejeter les ténèbres. Mais, comme notre ennemi utilise le mensonge pour nous faire désirer le mal sous une apparence heureuse, un travail de discernement s’impose. L’Évangile conseille d’unir à la simplicité de la colombe la prudence du serpent, car nous risquons d’être égarés non seulement par l’attirance des choses de ce monde, mais par notre bonne volonté et notre générosité même. Ce n’est pas le courage qui a manqué aux pharisiens, mais la perspicacité. « Ils ont du zèle pour Dieu, affirme saint Paul, mais ce zèle est mal éclairé » (Rm 10,2).
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20. Une initiation à la vie spirituelle
Pour que le détachement à l’égard du travail à entreprendre et à poursuivre ne conduise pas au désintérêt, pour que la certitude de n’avoir rien fait ne mène pas au désespoir, et que, heureuse ou malheureuse, l’issue nous trouve également paisibles, il nous faut agir dans et par l’Esprit, il faut que lui seul soit notre récompense.
Ce que notre Seigneur dit de l’aumône doit s’appliquer à toutes nos activités petites et grandes : « Pour toi, fais-tu l’aumône, que ta main gauche ignore ce que fait ta main droite, afin que ton aumône reste dans le secret ; et ton Père, qui voit dans le secret, te le revaudra » (Mt 6,3-4).
Non seulement nous ne devons pas agir pour être vus des autres, mais nous ne devons rien accomplir qui soit vu de nous-mêmes. Nous serons libres et passionnés à la fois lorsque notre regard ne reviendra plus sur nous, mais que, parti de l’Esprit qui nous suggère de commencer tel labeur, il ne considérera que le Seigneur, terme de toute entreprise.
Quand seule nous intéresse l’obéissance à Dieu et qu’il est seul à étancher notre soif, nous pouvons aisément nous dépenser pour qu’il soit notre unique salaire. Lorsqu’une entreprise a été commencée, parce que l’Esprit s’est uni à nous pour nous mouvoir, on peut l’achever sans retour sur soi, car on voit l’Esprit s’avancer pour nous combler de lui seul. Notre action devient alors transparente : l’Esprit se joint à notre esprit pour produire les fruits de l’Esprit.
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L'Ascension, Dieu, le Ciel
La vie chrétienne est une vie qui tend au ciel, et l’on peut dire que c’est un ciel commencé sur la terre. Pour comprendre cela il faut savoir ce que l’on met sous le nom de ciel ; il faut savoir que le ciel, en tout les sens que ce mot peut avoir dans l’ordre spirituel, c’est la demeure de Dieu.
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19. Une initiation à la vie spirituelle
Mais le combat ne s’achève pas encore, car il faut qu’apparaisse la victoire du Christ. De même que Jésus est ressuscité des morts, envoyant les siens parcourir la terre, afin d’annoncer la bonne nouvelle, ainsi faut-il qu’à l’écrasement et à l’humiliation du juste, succède une vie nouvelle qui se répande. Nous avons « porté en notre corps les souffrances de mort de Jésus, afin que la vie de Jésus soit, elle aussi, manifestée dans notre chair mortelle. » (2 Co 4,10-11).
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18. Une initiation à la vie spirituelle
L’histoire, contée par Jésus, de l’esprit immonde expulsé et qui revient pour tenter d’emporter la place avec sept autres plus méchants que lui (cf. Mt 12,45), retrace le conflit de qui s’approche de Dieu. Selon un processus coutumier à toutes les luttes, lorsque l’un des adversaires a gagné une première bataille, l’autre redouble de vigueur pour écraser son ennemi. Ainsi en fut-il du Christ qui, lumière du monde, affronta les ténèbres à l’état pur et dut rencontrer Satan dès le commencement de son ministère, avant de le voir augmenter ses violences et son audace pendant la vie publique.