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21. Une initiation à la vie spirituelle

Dans le combat contre Satan, la liberté se trouve aux prises avec des forces contraires qui la sollicitent : elle doit accueillir la lumière et rejeter les ténèbres. Mais, comme notre ennemi utilise le mensonge pour nous faire désirer le mal sous une apparence heureuse, un travail de discernement s’impose. L’Évangile conseille d’unir à la simplicité de la colombe la prudence du serpent, car nous risquons d’être égarés non seulement par l’attirance des choses de ce monde, mais par notre bonne volonté et notre générosité même. Ce n’est pas le courage qui a manqué aux pharisiens, mais la perspicacité. « Ils ont du zèle pour Dieu, affirme saint Paul, mais ce zèle est mal éclairé » (Rm 10,2).

 

 

 

L’intelligence spirituelle est tout aussi indispensable, pour progresser dans la découverte de Dieu, que l’abnégation et le don de soi. Concluant la parabole de l’intendant infidèle, notre Seigneur déplorait déjà que « les enfants de ce monde-ci soient plus avisés dans leur conduite avec leurs semblables que les enfants de lumière » (Lc 16,8). À quels signes pourrons-nous donc reconnaître l’esprit de Jésus et l’esprit de Satan ?

Les critères sont de deux sortes : subjectifs, c’est-à-dire concernant la situation affective de la personne et son orientation ; objectifs, lorsqu’ils résident en des valeurs vérifiables par d’autres. Ces deux sources lumineuses intérieure et extérieure devront évidemment être mises en relation et se corroborer l’une l’autre.

Lorsqu’on ouvre les Évangiles, celui de saint Luc en particulier, on est frappé de voir que la bonne nouvelle comporte, avec l’envoi de l’Esprit, le don de la joie. C’est l’ange qui annonce à Zacharie : « Ta femme Élisabeth t’enfantera un fils, à qui tu donneras le nom de Jean. Tu en auras joie et allégresse et beaucoup se réjouiront de sa naissance… Il sera rempli du Saint Esprit dès le sein de sa mère (Lc 1,14-15). La Vierge Marie chante sa joie après avoir vu Élisabeth (remplie du Saint Esprit) dont l’enfant a tressailli d’allégresse. Puis, de proche en proche, la joie se répand parce que la « consolation d’Israël » (Lc 2,25) est enfin venue parmi nous.

Plus tard, lors de la montée décisive à Jérusalem, saint Luc fait encore le même rapprochement : « Jésus tressaillit de joie sous l’action de l’Esprit Saint et dit : Je te bénis, Père » (Lc 10,21).

La joie est le signe principal de la présence en nous de l’Esprit de Jésus, parce que l’Esprit est le jaillissement de l’amour descendu vers nous. Habitant nos cœurs, la charité divine s’y montre comme un flot qui veut se répandre en tout notre être pour le spiritualiser, pour lui enlever la pesanteur du mal et le poids de la souffrance, pour l’alléger, c’est-à-dire pour lui communiquer l’allégresse, cette légèreté qui lui rend possible la remontée vers sa source. À l’intérieur de la joie, les mouvements descendant et ascendant sont inséparables, car le Dieu qui s’incline vers nous veut que nous accédions à Lui. C’est pourquoi bien des auteurs spirituels ont pu exprimer par le terme d’élévation d’esprit ce dynamisme de la joie qui tend à nous ramener à notre origine.

À la joie qui se prolonge dans la montée vers le Très-haut, fait suite un troisième signe de l’Esprit, car le résultat de cette ascension n’est pas l’oubli des choses et du monde, il est paix et repos de ceux qui ont enfin trouvé l’objet de leur recherche, le Dieu qui les comble. La tranquillité spirituelle n’est donc en rien comparable à la paresse, elle est au contraire l’ordination de nos forces vives, de nos facultés, de nos puissances à l’amour divin. Elle est, dans l’accueil de l’Esprit, suprême correspondance, réponse plénière de tout ce que nous sommes ; et donc intégrale activité.

C’est de l’harmonie retrouvée que sort la paix, c’est de la réconciliation des divers éléments de notre être, et en même temps de leur distinction que peut naître cet équilibre de notre affectivité entière, qui nous donne la pleine conscience de nous-mêmes et la force pour disposer de nous.

En une formule dense, où il reprend ces trois signes de l’Esprit de Dieu et montre comment ils s’engendrent les uns les autres, saint Ignace définit ainsi la consolation spirituelle : « Toute allégresse intérieure qui appelle et attire aux choses célestes et au bien propre de l’âme, en la reposant et en la pacifiant dans son Créateur et Seigneur » (Exercices Spirituels, n° 316). L’amour qui descend d’en haut nous fait immédiatement monter vers lui, mais il se penche à nouveau vers nous pour nous emplir et nous apaiser.

Il est facile de découvrir, à partir de là, les caractéristiques de l’esprit de Satan et les effets qu’il cherche à produire. À la joie il oppose la tristesse, à l’élévation de l’âme l’attirance vers le bas, et à la paix l’inquiétude. Mais ce n’est pas en suivant cet ordre que l’on peut le mieux définir la méthode empruntée par Satan dans sa volonté de nous rendre esclaves. S’il commençait par la tristesse, nous n’irions pas vers lui, car nul ne peut chercher ce sentiment à moins de se trouver déjà perverti.

La fin poursuivie avidement par chacun, c’est son propre épanouissement ; l’esprit mauvais va donc présenter un chemin court pour l’atteindre, en proposant des plaisirs qui donnent l’apparence du bonheur et non la réalité, l’ombre et non pas la vérité. Nous retrouvons ici le diable, père du mensonge, qui, ne pouvant octroyer des fruits substantiels, tisse devant nous un paysage d’illusions. En nous enchaînant aux réalités sensibles, voulues pour elles-mêmes, il augmente l’impuissance de la créature à sortir de l’ici-bas. Il veut faire croire que notre royaume est dans le visible et le tangible, qu’il n’y a rien au-delà. Pour nous empêcher de désirer et de goûter les choses d’en haut, il nous invite à porter notre attention à ce qui est sur la terre, afin que nous cherchions à nous en nourrir et contenter.

Les choses et les êtres qui sont dans le monde ne lui appartiennent pas ; même à travers notre péché, elles demeurent des créatures de Dieu, mais ce que Satan suggère, c’est de les aimer pour elles-mêmes, voilant à nos yeux le principe dont elles émanent. Parce qu’il sait que notre regard devrait, de cet univers, remonter vers le Créateur, il nous incline vers la chair et le sang pour nous y assimiler.

Si nous nous laissons prendre à ce jeu, il s’ensuit un état de trouble et d’inquiétude, émané du désordre où nous sommes : nous nous trouvons alors littéralement sens dessus dessous. C’est en effet l’attirance vers le bas qui donne son orientation à notre personne, alors que nous étions créés pour la soumission de la chair à l’esprit, la subordination des forces sensibles à celles de la raison. L’univers est pour nous renversé, et cela n’a d’autre conséquence que d’empêcher les éléments de notre personnalité de se situer à leur vraie place. Sur ce chemin, il ne peut y avoir d’autre issue que la destruction, l’échec et la mort, c’est-à-dire la dislocation de toutes les puissances dont la créature avait été pourvue. Lorsque l’homme n’admet plus l’obéissance à l’Esprit de Dieu, il se sépare de son Créateur et, par le fait même, de la source de toute unité, il devient incapable d’éviter le processus de division qui le sépare de lui-même.

La conséquence normale sur le plan affectif c’est la tristesse. Tristesse du jeune homme riche qui ne peut abandonner ses biens, pour suivre Jésus ; plus encore tristesse de Judas. En ce personnage, pour qui il eût mieux valu ne pas naître, on saisit dans sa brutalité le dernier signe auquel on peut reconnaître Satan. Alors que l’allégresse introduit à la suprême activité, qui est réponse à Dieu dans ce monde, le trouble provoqué par « l’ennemi de la nature humaine », comme le nomme souvent saint Ignace, désempare, au sens littéral du mot, rend non seulement tiède et sans goût, mais conduit à la paresse infinie du désespoir et bientôt au suicide, cette démission radicale par laquelle nous croyons trouver l’issue de la distension qui nous accable. L’unité recherchée et désirée est alors atteinte sous une forme contradictoire, car nous disparaissons à l’instant même où nous pensons avoir accès au repos.

Les effets produits par l’esprit du bien et par l’esprit du mal (effets que l’on peut nommer consolation et désolation) suivent donc chacun un mouvement propre, à travers lequel il est aisé de les reconnaître. Cependant, ces indications sont encore trop fragmentaires et ne rendent pas compte de la complexité du problème posé, car Satan peut faire naître dans l’âme une fausse allégresse, « se camouflant, comme dit saint Paul, en ange de lumière » (2 Co 11,14) ; par ailleurs il existe une tristesse que connaissent inévitablement ceux qui acceptent de passer par la Croix du Christ. S’il en est ainsi, le problème du discernement est à nouveau posé : comment savoir si notre actuel accablement signifie que nous nous rapprochons de notre Seigneur, et donc de sa Passion, ou que nous subissons l’emprise de Satan ; et inversement, notre tranquillité d’âme permet-elle de penser que Dieu agit en nous pour nous ordonner à lui ou que la tiédeur et la médiocrité se sont emparées de nous ?

Et d’abord aucun critère ne permet de reconnaître avec certitude, à un instant donné, l’origine d’un sentiment ; pour juger de la valeur de l’arbre, il faut attendre que la consolation la désolation présentes aient porté leurs fruits. Autrement dit, nous ne pouvons savoir de quel esprit nous sommes actuellement que par notre orientation spirituelle ; or, une orientation ne se révèle qu’à travers une durée.

La lumière est d’autant plus facile à faire sur le principe qui nous meut que le temps dont nous disposons est plus grand. Un homme qui lirait l’Évangile pour la première fois distinguerait mal tout d’abord la signification de la lutte qui oppose les pharisiens à Jésus. Il pourrait prévoir une conversion de ceux-ci, en constatant le zèle qu’ils manifestent pour Dieu ; il pourrait au contraire s’inquiéter de l’inintelligence prolongée des Apôtres. Ce n’est que peu à peu que lui apparaîtraient clairement les buts et les intentions de chacun. De même au moment de la Passion, à lui seul, le reniement de Pierre laisserait-il prévoir une issue inverse de la trahison de Judas ?

Aussi bien serait-ce une erreur de croire que l’on peut s’établir une fois pour toutes dans la consolation, même si l’on est radicalement et constamment soumis à l’Esprit de Dieu. Dans la deuxième épître aux Corinthiens, saint Paul donne un exemple typique de cette alternance de la tristesse et de la joie. L’intérêt de ce texte est d’exposer les sentiments de l’apôtre dans son dialogue avec les fidèles dont il a la charge ; leurs réactions sont inséparables des siennes. Les reproches de Paul ont attristé les chrétiens, mais cette peine était bonne parce qu’elle a suscité leur conversion : « Vraiment, si je vous ai attristés avec ma lettre, je ne le regrette pas. Et si je l’ai regretté - je vois bien que cette lettre vous a, ne fût-ce qu’un instant, attristés -, je m’en réjouis à présent. Non pas, certes, de vous avoir attristés, mais de ce que cette tristesse vous a incités au repentir. Vous avez été attristés selon Dieu, en sorte que que vous n’avez de notre part subi aucun dommage. Car la tristesse selon Dieu produit un repentir salutaire qu’on ne regrette pas ; la tristesse du monde au contraire produit la mort » (2 Co 7,8-11). La désolation provoquée par les justes réprimandes de saint Paul aurait pu provoquer, chez ses correspondants, un refus de reconnaître leur faute, les enfermer en eux-mêmes et avoir pour résultat leur mort spirituelle. Au contraire, dans le cas présent, les Corinthiens ont avoué leur péché, ils se sont repentis et ont été envahis d’une joie qui a rejailli sur l’apôtre.

Dans l’hypothèse où nous sommes accordés à l’Esprit de Dieu, la tristesse demeure donc passagère, et tout s’achève dans la joie. Le terme de l’action de Dieu est toujours, et sans exception possible, la consolation, car le Seigneur ne peut jamais vouloir autre chose en nos cœurs que le jaillissement de son amour.

Mais, tant que durent nos résistances, la clarté de l’allégresse révèle notre désordre et la nuit dans laquelle nous vivons, si bien que cette vue nous fait souffrir. L’expression de « tristesse selon Dieu » doit donc être bien interprétée. Ce n’est pas Dieu qui provoque la tristesse, mais notre seule incapacité à le recevoir. Sa venue est l’occasion de la peine, mais celle-ci n’a d’autre cause et d’autre origine que Satan. De la tristesse, comme de la Croix du Christ, on peut dire qu’elle est un bien, si parce qu’elle est un passage vers la joie et vers la plénitude de la Résurrection en nous. Mais en elle-même elle est un mal, elle est même par excellence la révélation du mal et Dieu ne peut en aucun cas la viser comme fin de son action. L’ambiguïté, à un instant donné, de la consolation et de la désolation ne signifie donc pas leur équivalence.

Mais de nouveau on objectera : tant que nous sommes sur cette terre, il n’y a pas de terme qui ne soit un passage et si donc on admet théoriquement que le propre de Dieu est de donner la joie et celui de Satan de donner la tristesse, comment savoir pratiquement si cette tristesse que je ressens viens de ce que le Seigneur entre en moi et me purifie, ou si je m’enfonce dans le péché sous l’impulsion de l’esprit du mal ? Inversement, comment savoir, dans le cas d’une alternance de joie et de tristesse, si la joie n’est pas une fausse consolation qui sort de la « tristesse du monde », ou si c’est la consolation divine ? Nous ne pourrons répondre à cette question qu’en abordant les critères objectifs du discernement, mais des indications précieuses peuvent déjà être données.

Si nous considérons une période assez longue de notre existence, nous pouvons percevoir facilement une orientation générale qui nous indique si nous allons vers une croissance de la joie, et de la liberté qui en est inséparable ; si par ailleurs la tristesse, loin de nous débiliter, et toujours une occasion pour nous de progresser dans l’intelligence et la pratique des choses de Dieu, ce sera alors la preuve que l’Esprit de Dieu nous habite et qu’il nous conduit vers plus de transparence à son action.

En exposant, dans l’une des règles du discernement des esprits (voir Exercices spirituels n° 32), les causes de la désolation, saint Ignace suggère les trois stades principaux que nous aurons à parcourir pour trouver la consolation. Il nous faut d’abord reconnaître que l’action de Dieu en nous rencontre le péché comme obstacle. Ainsi que le conseillait saint Paul aux Corinthiens, nous devrons nous repentir pour que la tristesse ressentie par notre faute se change en joie. Afin de pénétrer plus avant, l’Esprit de Jésus devra ensuite purifier l’alliage que nous formons et nous changer en or pur. Mais cette transformation ne peut avoir lieu si nous ne passons pas par le feu de l’épreuve. L’amour de Dieu est une flamme qui ne se consume pas, parce qu’il n’y a en lui aucun mélange et aucune impureté, et si nous avons l’impression qu’il nous dévore, c’est qu’il lui faut consumer ce qui en nous lui échappe ou ce qui refuse encore de s’abandonner à lui. De là notre désolation présente. Mais, si nous percevons ce qu’elle signifie, au lieu de ne voir en elle que l’aspect négatif et loin d’en être accablés, nous sommes éveillés par elle au progrès et nous devenons capables de traverser le désert avec une paix et une force qui ne viennent pas de nous. Il nous reste alors, afin de goûter la consolation en elle-même, c’est-à-dire le don gratuit, à découvrir, dans une troisième forme de désolation, que nous sommes impuissants à nous donner l’amour et la joie. À ce dernier stade, la désolation s’identifie à l’humilité ; elle peut même prendre l’apparence de la tristesse et se confondre pourtant avec la consolation, car sa source unique est à chercher dans le côté ouvert de Jésus. Par l’Esprit qui nous est livré, toutes les peines peuvent devenir allégresse.

On voit comment consolation et désolation rythment chacune des périodes importantes de nos vies. Mais cette alternance n’est pas répétition, elle possède un sens et prend, au fur et à mesure de notre cheminement, des visages nouveaux, qui laissent entrevoir le terme. Ce n’est donc pas un cercle vicieux dans lequel nous entrons, où, au cours de chaque alternance, joie et tristesse se retrouveraient identiques à elles-mêmes. Bien au contraire, les formes de plus en plus purifiées que revêt la consolation correspondent aux figures sous lesquelles apparaît la désolation, de telle sorte que la certitude de notre croissance dans l’Esprit de Dieu peut être donnée aussi bien en suivant les manières dont nous sommes consolés que celles dont nous sommes désolés. Leur succession durant une période déterminée nous renseigne sur notre situation globale. Percevoir que nous sommes tristes à cause de notre péché, puis tristes parce que nous ne pouvons que si peu et si mal servir notre Dieu, enfin que nous le sommes parce que nous nous percevons radicalement incapables de répondre à l’amour, cela aura autant de signification que de nous voir d’abord dégagés des fautes conscientes, puis courageux dans la sécheresse et, pour finir, et rayonnants dans l’humilité. Lorsque l’âme grandit en Dieu, la nature des désolations, par lesquelles Satan cherche à troubler, révèle le sens de l’état présent avec autant de clarté que la consolation transmise par l’Esprit. La conjonction de ces sentiments opposés augmente donc la possibilité et la rectitude du discernement. Si les formes prises par la consolation et la désolation se succédaient dans un ordre inverse de celui qui vient d’être décrit, il serait clair, alors, que l’emprise de Satan est en train de croître.

On saisit mieux pourquoi il n’y a pas de discernement possible à un instant donné : une succession est nécessaire qui dessine un sens. Car les formes prises par la joie et la tristesse sont réciproques. Plus l’Esprit de Jésus règne en nous, plus Satan mais de vigueur dans son attaque. Sans doute, enchevêtrés au point de départ, les deux termes se distinguent-ils de plus en plus pour aboutir à un face-à-face parfait. Mais comme l’esprit mauvais est capable d’imiter, dans la désolation, les apparences de la consolation, il est impossible de discerner dans l’immédiat leur véritable nature, si bien que le maximum de clarté auquel on aboutit est également un maximum d’obscurité. Pour le croyant qui écoute aujourd’hui le récit de la crucifixion, il est évident que le Christ avait sur le Golgotha vaincu Satan ; à cette heure, cependant, c’est le contraire qui apparaissait, puisque le dessein primitif du diable était accompli. De nos jours encore, s’il était possible d’arrêter l’histoire au crépuscule de nos Vendredis Saints, serait-il si facile de comprendre immédiatement la différence entre l’athée qui proclame la mort de Dieu comme triomphe, et le chrétien qui la chante ? L’action des esprits qui se manifeste à travers notre affectivité doit donc être interprétée en fonction du temps et des transformations qui s’opèrent en lui.

À eux seuls, ces critères subjectifs ne suffisent pas toutefois à nous éclairer, car l’existence doit manifester sa vérité aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur. Il faut donc faire appel à des critères objectifs pour que, l’arbre étend jugé aux fruits qu’il porte, toute ambiguïté sur la direction et la valeur de nos pensées et sentiments puisse être levée.

 

A suivre…

« Une initiation à la vie spirituelle » - François Roustang

DDB, coll Christus, 1961

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