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adoration

  • Prier avec le P. Guardini : 24e jour

    Jetons un regard en arrière. Nous avons dit que la réalité de Dieu surgit dans l'espace créé par le recueillement, qu'elle manifeste ses différents aspects et ensuite les différentes formes de la prière. 

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  • Prier avec le P. Guardini : 18e jour

    Devant cette grandeur, l'homme s'incline. Et cela non pas seulement en fait, en cédant à Dieu parce qu'il a pris conscience de sa petitesse. Il lui cède de l'intérieur, dans l'espace de la prière, pieusement. Non pas seulement jusqu'à un certain point, ni même très profondément ou avec une grande disponibilité, mais d'une manière totale, définitive, en tant que créature devant son créateur : c'est l'adoration. L'adoration est l'expérience vivante du fait que Dieu est "grand" absolument et que l'homme est "petit", tout aussi absolument, que Dieu subsiste par lui et en lui-même, tandis que l'homme existe par Dieu et dans la puissance de Dieu.

    L'adoration dit : "Vous êtes Dieu, je suis homme. Vous êtes celui qui est vraiment, de Vous-même, essentiellement et éternellement ; je suis par Vous et devant Vous, vous avez toute la puissance de l'être, la plénitude de la valeur, l'élévation de l'intelligence ; Vous êtes le maître de Vous-même et vous vous suffisez à Vous-même dans la béatitude. Au contraire le sens de mon existence vient de Vous ; je vis de Votre lumière et sens en Vous les dimensions de mon existence."  

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  • Descendre le fleuve ou remonter à la source

    Qu'est-ce que le jugement ? C'est l'opération parfaite de l'intelligence (il s'agit en effet de l'intelligence, et non de la "raison" ou de "l ' entendement"), de l'intelligence qui saisit les principes, c'est-à-dire qui saisit la finalité. Une intelligence n'est vraiment intelligence, au sens le plus vital, que dans la mesure où elle remonte à la source. C'est l'intelligence qui découvre la source, comme l'exprime si bien Péguy quand il fait un discernement entre les hommes qui descendent le fleuve et ceux qui remontent à la source. La plupart d'entre eux descendent le fleuve, pour cela il n'est pas nécessaire d'être très intelligent : il suffit de faire comme tout le monde, de se laisser aller... même les cadavres descendent le fleuve. Celui qui veut être intelligent remonte le fleuve pour découvrir la source. Toute fécondité provient en fait, d'un retour à la source, mais remonter à la source est difficile ; il faut parfois accepter d'être seul.

    L'intelligence remonte donc à la source, et par là elle découvre ce qui donne sa signification profonde à toute notre vie. C'est par le jugement que nous sommes capables de distinguer l'unique nécessaire de toutes les choses secondaires. Le jugement est un discernement qui nous fait saisir ce qui est premier au sens profond (donc ultime) , ce qui est capable de nous attirer et d'ordonner toute notre vie. Le jugement, cette capacité de saisir ce qu'il y a d'ultime et ce qu'il y a de plus fondamental dans notre vie, de découvrir la source, est ce qui nous donne notre autonomie. Comprenons bien (car c'est très important) que l'autonomie d'un être vivant provient de son intelligence ; tant que nous n'avons pas fait nous-mêmes ce discernement, nous dépendons de l'opinion de ceux qui sont autour de nous. Quand on demande à quelqu'un : " Pourquoi faites-vous cela ? ", il répond parfois spontanément : " Tout le monde le fait." On comprend alors qu'il descend le fleuve, qu'il n'a aucune autonomie : il est complètement dépendant de son milieu. Par contre, si on demande à quelqu'un : " Pourquoi faites-vous cela ?" et qu'il réponde : "Il me semble que c'est cela que je dois faire parce que c'est là que je retrouve la source," on est en face de quelqu'un qui est autonome. C'est cela que nous faisons quand nous comprenons qu'il faut adorer, découvrir la source. Si nous écoutons la "bonne presse", elle ne nous dira pas qu'il faut adorer, elle nous dira : "Engagez vous....", " Faites de la politique", et ainsi de suite, parce que c'est à la mode. Mais alors nous ne découvrirons pas la source.

    (...) Que l'autonomie foncière d'un être provienne de sa capacité de discernement, cela n'a rien à voir, encore une fois, avec le fait d'être intellectuel ou pas intellectuel ; c'est une question humaine. Ce n'est pas une question de culture ni d'information (au contraire, les gens se perdent quelques fois dans l'information, et alors ils ne savent plus); c'est une question d'intelligence et, pour le chrétien, une question de foi. La foi nous rend intelligents pour Dieu et aussi pour le prochain. (...)

    Marie-Dominique Philippe - Suivre l'Agneau t.2 -Ed. St Paul 1999. pp. 228-230

    ISBN : 2 85049 781 9

    Les ouvrages ainsi que les conférences  de Marie-Dominique Philippe sont disponibles à Notre-Dame de Rimont (71390 Fley. Site internet : www.stjean.com)

  • sens du Shabbat

    [cf. l'infirme de la piscine de Bezatha Jn 5]

    (...) Mais pourquoi Jésus fait-il ce geste [la guérison de l'infirme] le jour du sabbat ? Il y a ici deux choses à bien saisir : le mystère du Temple et le mystère du sabbat. Le mystère du Temple, c'est la consécration d'un lieu de rencontre de Dieu avec les hommes, avec son peuple. Le mystère du sabbat, c'est la consécration du temps. Lieu et temps sont les deux grands aspects du conditionnement humain.

    Notre conditionnement psychologique est structuré par ces deux grandes "arêtes" que Kant a très bien saisies. On avait certes compris cela avant lui, mais il le manifeste d'une manière étonnante, en montrant que tout le conditionnement de notre pensée relève de l'espace et du temps. De fait, pour que son peuple lui soit vraiment consacré, Dieu réclame la consécration d'un lieu (le Temple) et la consécration du temps (le sabbat). Le sabbat a été institué avant le Temple parce que le temps est plus profondément enraciné en nous que l'espace, qui est toujours un peu plus extérieur. Notre psychisme, notre imagination, sont plus marqués par le temps, et l'ordre du temps est le premier ordre que nous découvrons (l'enfant découvre progressivement ce qu'est l'ordre dans la succession du temps). Le sabbat était là pour que la succession des jours soit consacrée à Dieu, pour que l'homme se reconnaisse comme une créature dépendante de Dieu, et pour que cette dépendance soit vécue à l'intérieur même de son travail. C'est pour cela qu'il y a toujours une opposition entre le sabbat, le repos de Dieu et le temps du travail. Le sabbat, c'est le temps de l'adoration, c'est la liturgie du don de Dieu ; c'est Dieu qui vient et qui donne, et qui veut libérer son peuple. La grande libération, en effet, se réalise par l'adoration. Nous ne pouvons nous libérer de nos esclavages que par l'adoration ; c'est elle qui nous permet d'entrer dans la liberté des enfants de Dieu (cf. Rm 8,21).

    Le jour du sabbat est donc jour de libération. Mais les hommes ont pris possession du sabbat d'une manière juridique. (...) Le grand sabbat, c'était le jour de Pâque, le jour de la libération du peuple d'Israël, le jour où Yahvé était venu au secours de son peuple esclave du Pharaon. Jésus vient redonner au sabbat sa signification profonde (...) c'est sans doute pour cela que Jésus choisit le jour du sabbat pour faire un geste purement gratuit : par là il redonne au sabbat sa signification. 

     

    Marie-Dominique Philippe - Suivre l'Agneau t.2 -Ed. St Paul 1999. pp 203-204

    ISBN : 2 85049 781 9

    Les ouvrages ainsi que les conférences  de Marie-Dominique Philippe sont disponibles à Notre-Dame de Rimont (71390 Fley. Site internet : www.stjean.com)

  • Adoration ou lexomil

    La seule manière de lutter contre l'angoisse, c'est l'adoration. Aujourd'hui où l'angoisse étreint le monde et saisit, en particulier, quantité de jeunes, il faut bien comprendre qu'on ne peut lutter contre l'angoisse qu'en faisant des actes d'adoration. Celui qui est angoissé dira sans doute qu'il ne peut plus en faire ; mais il faut tout de même essayer, pour tâcher de retrouver le roc. Celui  qui est angoissé s'enfonce dans du sable mouvant. C'est ce qu'il y a de terrible dans l'angoisse : plus on remue, plus on s'enlise ; on est alors complètement inhibé, ne sachant plus avancer. Il faut donc redécouvrir le roc pour pouvoir rebondir. L'adoration permet  cela, puisque nous nous appuyons alors sur le roc qu'est le coeur de Jésus. C'est avec lui, cachés comme la colombe au creux du rocher (cf. Ct 2,14), que nous faisons cet acte d'amour.

     

    Marie-Dominique Philippe - Suivre l'Agneau t.2 -Ed. St Paul 1999. p 175

    ISBN : 2 85049 781 9

    Les ouvrages ainsi que les conférences  de Marie-Dominique Philippe sont disponibles à Notre-Dame de Rimont (71390 Fley. Site internet : www.stjean.com)

  • La vie à fond !

    Une des grandes tentations du monde d'aujourd'hui, c'est d'oublier l'adoration : même les théologiens ne veulent plus en parler. Mais alors, la charité nous ferait l'égal de Jésus ? Il n'y a même plus de respect à son égard, il n'y a plus qu'une espèce de camaraderie, ce qui est insupportable, parce que Jésus est Dieu et que nous devons le regarder comme le Père nous l'a donné. Il est notre Dieu, il est notre Créateur en tant qu'il est le Fils bien-aimé du Père.  (...) Si nous n'adorons plus, nous ne regardons plus Jésus que comme un homme, autrement dit, nous ne savons plus qui il est. Rien d'étonnant, alors, si nous ne reconnaissons plus ses paroles dans l'Ecriture. Certains en arrivent à dire que dans l'Ecriture, il y a très peu de paroles de Jésus, peut-être une seule, et que tout le reste vient de la communauté des croyants. On voit bien la dialectique qui conduit à cela : Jésus n'est plus regardé comme Dieu parce qu'il n'est plus adoré. C'est pour cela qu'il est si important de comprendre ce que Jésus dit à la Samaritaine, à cette humanité fatiguée...

    (...) C'est la plus grande chose que Jésus réclame de nous : faire oeuvre commune avec lui dans l'adoration à l'égard du Père.

    (...) nous ne vivons au sens le plus fort que quand nous adorons, il faudrait en être convaincu. Quand nous n'adorons plus, nous sommes des êtres errants, nous perdons du temps. Il est évident que nous ne pouvons pas être toujours en acte d'adoration : nous devons travailler ! Mais le travail doit se faire à l'intérieur de cette attitude d'adoration, en se laissant transformer par elle. L'adoration met en oeuvre tout le capital de vie qui est en nous, que Dieu nous a donné ; nous le lui remettons, et par là nous nous disposons à être entièrement sous le souffle de l'Esprit saint, qui ne peut s'emparer de nous que dans la mesure où nous adorons.

     

    Marie-Dominique Philippe - Suivre l'Agneau t.2 -Ed. St Paul 1999. pp 169 - 170.172.173

    ISBN : 2 85049 781 9

    Les ouvrages ainsi que les conférences  de Marie-Dominique Philippe sont disponibles à Notre-Dame de Rimont (71390 Fley. Site internet : www.stjean.com)

  • Près du puits en plein midi

    Jésus désire redonner le sens de la vie à cette femme et, à travers elle, à l'humanité qui se trouve dans la même condition qu'elle - réduite à la corvée d'eau en plein midi -, cette humanité pécheresse qui ne pense plus qu'à l'efficacité, qui a complètement perdu le sens de la finalité et ne sait plus ce qu'est le sens de la vie. Le sens de la vie, ce n'est certes pas de puiser de l'eau en plein midi ! Quand nous sommes plongés dans l'efficacité, nous ne savons plus quel est le sens de notre vie.

    La vie n'a de sens que quand nous aimons, elle n'en a pas autrement. Elle n'a de sens que quand nous avons découvert une finalité, quand nous avons découvert une personne capable de nous aimer et qui nous aime. A ce moment-là la vie prend son sens ; sinon, elle reste une corvée d'eau en plein midi, ce qui peut se décliner de multiples façons, car des techniques très poussées, y compris l'ordinanteur, restent une corvée d'eau en plein midi. C'est toujours la même chose : c'est de l'ordre des moyens. Jésus vient apporter à cette femme [la Samaritaine] le don de l'Epoux, c'est-à-dire son coeur, son amour. C'est un amour tellement fort qu'il donne à l'épouse de pouvoir répondre à l'amour de l'Epoux : Mais qui boira de l'eau que je lui donnerai n'aura plus jamais soif. L'eau que je lui donnerai deviendra en lui source d'eau jaillissant en vie éternelle. 

    Cette eau vive, cette charité que Jésus, comme époux, veut nous donner, doit devenir en nous une source d'eau jaillissante. (...) Jésus nous donne gratuitement son amour mais il attend notre réponse, il attend de nous une coopération. Nous recevons l'amour pour répondre à l'amour. Que Jésus, en nous donnant son amour, transforme notre coeur et lui permette d'aimer et de devenir source d'amour, n'est-ce pas la chose la plus étonnante qui soit ? Cela n'est évidemment pas entièrement vrai du point de vue d'un amour humain : ce n'est pas parce que nous aimerons une personne qu'elle sera capable de répondre à notre amour. Nous le voudrions bien, mais notre amour humain n'est pas créateur, tandis que l'amour divin l'est.

    En communicant son amour, Jésus permet cette transformation profonde de notre coeur qui devient lui-même source d'eau jaillissant dans la vie éternelle, et donc source d'amour. Voilà le don de l'Epoux ; et il se fait mendiant - Donne-moi à boire - pour que l'épouse demande. L'amour ne peut être donné qu'à celui qui réclame l'amour. Nous ne pouvons pas forcer quelqu'un à aimer ; pour communiquer l'amour, il faut que l'autre le demande. C'est pour cela que l'Epoux se fait mendiant - donne-moi à boire -, afin de communiquer ce don et pour que l'épouse comprenne qu'il faut qu'elle soit elle-même mendiante de l'amour de l'Epoux.

    Marie-Dominique Philippe - Suivre l'Agneau t.2 -Ed. St Paul 1999. pp 167 - 168

    ISBN : 2 85049 781 9

    Les ouvrages ainsi que les conférences  de Marie-Dominique Philippe sont disponibles à Notre-Dame de Rimont (71390 Fley. Site internet : www.stjean.com)

  • l'esprit d'abandon

    Seul l'abandon divin peut permettre de retrouver la paix intérieure. Mais nous ne pouvons pas être abandonnés à Dieu sans l'adoration. Autrement, nous confondons l'abandon psychologique et l'abandon divin. Or il faut bien comprendre que l'abandon psychologique n'est pas une vertu, alors que l'abandon divin, lui, est vraiment le fruit de l'amour de Dieu en nous. L'abandon psychologique revient à manquer de vertèbres : on prend la forme de la cuillère qui nous ramasse... ce qui n'est pas une qualité. Il se peut que, quand nous étions jeunes, on nous ait cassé les vertèbres, et que nous restions figés dans cette situation ; mais si nous savons qu'il y a en nous cette faiblesse psychologique, il faut demander au Saint esprit de nous transformer du dedans et il le fera. 

    Il y a aussi ceux qui ont trop de vertèbres et qui sont déterminés depuis le berceau, jusqu'à la fin de leur vie. Ceux-là ont des vertèbres, mais d'une dureté extraordinaire ; il leur faut donc demander au Saint Esprit de les assouplir. Ces deux extrèmes restent au niveau psychologique, alors que l'abandon divin, étant le fruit de l'amour et de l'adoration, est tout à fait autre chose. Il est au-delà de notre tempérament, même s'il prend des notes particulières chez celui qui manque de vertèbres et chez celui qui en a trop. L'abandon divin dépasse ces différences, en assouplissant ou en fortifiant, suaviter et fortiter (cf. Sg 8,1) L'abandon divin est donc quelque chose d'essentiel, c'est la nappe profonde de notre vie. Il faut tout le temps y revenir, par l'adoration. (...)

    Nous travaillons souvent d'une façon trop humaine, pour notre gloire ou tout simplement parce que nous avons peur, et cela n'est pas divin. Il faut arriver à travailler dans ce climat d'abandon divin. Cela ne veut  pas dire qu'on travaille avec nonchalance ; au contraire, on travaille avec une très grande ténacité, parce que c'est Dieu qui nous le demande. Nous faisons alors notre travail le mieux possible pour être des serviteurs fidèles, dans un climat d'adoration, si bien que notre travail ne peut pas s'opposer au mystère de l'oraison. 

    M.D Philippe - Suivre l'Agneau t.II - Ed. St Paul 1999 / p. 76 - ISBN : 2 85049 7819

  • pour toute l'humanité

    (...) De la même façon - et c'est particulièrement important pour le monde d'aujourd'hui -, il faut que nous travaillions avec un souci de vérité et de charité fraternelle profondes, afin de glorifier le Père par notre travail. Le travail de Nazareth est toujours un travail obscur, caché, mais il est encore une prière liturgique s'il y a l'adoration. C'est elle qui lui permet de devenir une prière liturgique tout entière offerte à Dieu, et vécue dans la charité fraternelle. Le travail obscur glorifie le Père parce qu'il est uniquement pour  Dieu, pour la gloire de Dieu, et non pas pour notre propre gloire.

    Ces trois aspects - adoration, prière liturgique, travail - font donc partie du mystère de la purification du Temple. Dans l'adoration, nous adorons pour toute l'humanité et pour tout l'univers. Dès que nous adorons et que notre adoration est vraie, dès que nous reconnaissons que nous sommes en dépendance totale à l'égard de Dieu, nous sommes alors, de fait, au centre de tout l'univers. Nous adorons toujours en tant que nous sommes une partie de l'univers, et c'est pour cela que notre corps n'est pas étranger à l'adoration. (...)

    Il ne faut donc jamais adorer pour soi tout seul, mais il faut le faire pour toute l'humanité d'aujourd'hui, pour la remettre en dépendance de Dieu. (...)

    M.D Philippe - Suivre l'Agneau t.2 - Ed. St Paul 1999, pp. 75 - 76

  • le témoin, le serviteur et l'ami

    (..) La grâce chrétienne est donc en premier lieu une grâce d'amour et d'intimité avec l'Agneau ; c'est le mystère de l'oraison et de la contemplation. Cela, c'est premier. On n'est chrétien que quand on aime, et qu'on aime d'une manière telle qu'on demeure auprès de l'Agneau. C'est tout le mystère de l'oraison, qui est une exigence fondamentale de la vie chrétienne.

    La grâce chrétienne va faire de nous des témoins. André, c'est le témoin, le témoin auprès de Simon. (...) André est à l'origine de la vocation de Simon - qui est devenu Pierre - et cela nous montre la grandeur du témoignage. Le témoin au sens fort, c'est celui qui est à l'origine de la vocation de Pierre.

    Troisième dimension de la vocation chrétienne : elle implique le service. Ne confondons pas témoignage et service, car ce n'est pas la même chose. Quand on fait la cuisine, quand on épluche des légumes, on n'est pas témoin, on est serviteur. Le serviteur est toujours caché. Chacun de nous a un service plus ou moins caché : son travail. C'est le serviteur qui travaille. Et le travail est la seconde grande rectification de notre vie. Il y a en effet deux grandes purifications dans notre vie : l'adoration et le travail. Le travail nous maintient dans un équilibre sain et purifie notre imagination, notre sensibilité. (...)

    Quatrième dimension :  la vie chrétienne doit être vécue dans la gratuité - cela, c'est la vocation de Philippe : "Suis-moi ", un appel tout à fait gratuit. La contemplation, le témoignage, le service, doivent être vécus dans la gratuité, toujours. Nous sommes des "serviteurs inutiles "(cf. Lc 17,10) Cette question du service est très importante - surtout dans le monde d'aujourd'hui. Il est difficile d'être de vrais serviteurs. On accepte d'être témoin (c'est tellement beau !), on accepte d'être des amis (très bien!) mais le serviteur...c'est moins attrayant ! (...)

    M-D Philippe - Suivre l'Agneau - Ed. St Paul 2005 pp.  224-226. ISBN : 2-35117-001-6