Nous pouvons tenter une définition plus précise de la vie spirituelle. Elle comporte tout d'abord la certitude d'une présence. Je ne suis plus enfermé en moi-même, mais je sais qu'un Autre intervient pour m'ordonner ce qu'il veut. Impossible de le confondre avec mes pensées et mes sentiments, puisqu'il m'atteint , au-delà des émotions et des velléités passagères, en ce domaine du vouloir le plus libre où ma personne se pose dans son autonomie.
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Psaume 51
Introduction au psaume :
Pourquoi te glorifier ?
La présentation littéraire du psaume, les lois d'un contraste saisissant opposent ici comme souvent un homme pervers, dont on dessine et noircit l'image, à u homme de bien, pourvu par contre de toutes les qualités capables de l'embellir.
On ne doit pas se laisser prendre au procédé.
Il s'agit plutôt en réalité de deux directions de vie que de deux personnages déterminés. La leçon déborde tout cas individuel. Elle veut opposer deux orientations d'âme dont chacun porte en sa propre vie, en le dominant plus ou moins, le sourd conflit.
D'un côté, le mensonge et la fourberie qui peuvent si vite devenir une loi d'existence, quand on a eu le malheur d'en éprouver les avantages ; de l'autre, la droiture d'âme, qui risque si souvent de passer pour une duperie et de décourager les bonnes volontés.
Il faut choisir entre les deux routes, l'une large (Mt 7,13) où s'étale l'apparent succès :
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07 Jean-Baptiste : avant-coureur du Christ
Par-dessus tout, Jean-Baptiste reste le précurseur. Il est l'avant-coureur et le héraut d'un Autre. Il met les esprits en suspens ; il provoque dans le peuple une espérance religieuse, une attente pleine de ferveur. Luc dépeint cette situation dans le passage qui continue celui que nous venons de lire . Il écrit :
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Psaume 50
Introduction au psaume :
Un cœur brisé…
Le Miserere a porté depuis des siècles et des siècles, il a purifié, acheminé vers Dieu les misères spirituelles de l'humanité.
Il risque de s'être usé. Il faut en redécouvrir toute l'admirable et pure beauté. Il faut se laisser emporter dans ce mouvement puissant et sûr qui roule comme une marée pécheresse et, à chaque vague, fait jaillir, sous le soleil de la grâce, la brillante étincelle d'une âme qui rencontre la vérité et la bonté de Dieu.
Chaque verset contient en effet une lumière. On a comparé ce psaume à un joyau : chaque verset en est une facette éclatante. Il importe de dire cette prière de bout en bout, car elle est animée d'une vie qu'il ne faut pas tuer ; mais il faut au passage profiter de la pure et nouvelle lueur qui nous arrive à chaque moment : que Dieu peut effacer et réduire à néant n'importe quelle misère, nous restituer la virginité de notre âme, nous recréer ; que c'est bien contre lui, contre lui seul que nous avons péché, car toute offense au bien, finalement c'est lui qu'elle atteint ; mais surtout que Dieu, en définitive, n'attend de notre part, pour déployer sa générosité, que l'offrande sincère d'un cœur brisé par le repentir.
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Psaume 49
Introduction au psaume :
Dieu va juger.
"Lorsque le Fils de l'homme viendra dans sa gloire, accompagné de tous les anges, il prendra place sur son trône de gloire… " (Mt 25,31)
On reconnaît le solennel exorde du Jugement dernier en saint Matthieu ; c'est le même événement que déroule ce psaume en son début :
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Psaume 48
Introduction au psaume :
Un homme ne se rachète pas.
Le mystère du monde est grand, il est lourd.
Mais un fait est là, contre lequel ne peuvent rien les prétentions des hommes et leurs fanfaronnades : la mort, cette mort dont l'ombre plane sur toute existence, même la plus favorisée, et qui réduit durement l'humanité à sa " servitude " (He 2,15).
Devant la mort se réalise une égalité totale : la richesse et la puissance cèdent à sa loi. Elle résoud les injustices apparentes. Elle contraint tous ceux qui se flattent de leur avoir et de leur sagesse à se sentir les égaux du pauvre ou du sot dans ce nivellement final. Aucune richesse, aucune habileté ne permettent d'échapper à l'implacable échéance : " Nous sommes entrés en ce monde sans y rien apporter, et nous ne pourrons pas en emporter davantage " ( 1 Tm 6,7)
" Que sert à l'homme de gagner l'univers s'il vient à perdre son âme ? Ou bien que donnera l'homme en échange de son âme ? " (Mt 16,26)
Tout ce psaume n'est qu'un commentaire à cette pensée qui doit nous être familière. Il commence gravement, car l'énigme est scandaleuse, en effet, de ces hommes qui semblent imperturbablement heureux malgré leur indignité :
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06 Jean le Baptiste éveilleur des consciences
Luc, tout seul, rapporte quelques spécimens des exhortations de Jean. Il faut les lire avec beaucoup d'attention. Elles nous font connaître un nouvel aspect de ce prophète. Il annonçait des choses si graves qu'il ne laissait pas remuer profondément les gens et même de jeter les meilleurs dans une certaine angoisse : Aussi les foules lui posaient des questions. Les gens lui demandaient : " Que devons-nous donc faire ? " Il leur disait : " Que celui qui a deux tuniques partage avec celui qui n'en a pas ; et que celui qui a de quoi manger fasse de même." Il vint même jusqu'à des publicains se faire baptiser. Eux aussi lui dirent : " Maître, que devons-nous faire ?" Voici ce qu'il dit à leur usage : " N'exigez rien en plus des tarifs qui vous ont été fixés." Même des soldats qui étaient en campagne, de leur côté l'interrogeaient : " Et nous, disaient-ils, que devons-nous faire ? " Il leur répondit à eux aussi : " Ne molestez pas, ne dénoncez pas à faux, et contentez-vous de vos payes." (Lc 3,10-14)
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Psaume 47
Introduction au psaume :
Joie sur le mont Sion.
"Le Christ a aimé l'Eglise. Il s'est livré pour elle afin de la sanctifier en la purifiant… Ainsi entendait-il se la présenter...toute glorieuse, sans tache ni ride, ni rien de tel, mais sainte et immaculée " (Eph 5, 25-27).
Le regard du Seigneur se porte sur l'horizon des temps, vers cette Eglise qui surgira des épreuves séculaires et des épreuves suprêmes et qui se dressera dans son manteau immaculée d'amour fraternel (Mt 25,34) débarrassée de l'ivraie qui poussait parmi les épis (Mt 13).
Il faut rejoindre le regard du Seigneur à ce terme pour communier à son amour et le partager dès maintenant, par rapport à cette Eglise du temps qui n'a pas encore achevé son développement, mais en qui se prépare l'Eglise de l'éternité.
Or cette vision d'avenir, la tradition exploitée par saint Jean dans son Apocalypse la traduit volontiers sous l'image d'une Cité : la "Jérusalem" céleste (Apoc 21)
Il faut donc regarder l'Eglise, illuminée par ces promesses et ces perspectives d'éternité, et lui chanter du fond de l'âme notre confiance :
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Une initiation à la vie spirituelle (7)
La rencontre avec Dieu (suite)
Notre aventure ne se termine pas à cette négation. On a vu que Dieu ne nous rencontrait jamais sans que ce contact avec Lui prenne la forme d'une injonction. L'accueil de son amour est toujours réponse et obéissance à son vouloir. Le Seigneur qui vient ne nous sort donc pas du monde ni du temps, mais il veut nous y insérer davantage. Ce qu'il nie en s'approchant, c'est notre indépendance ; tant qu'il la verra sur la terre de nos cœurs, de nos corps et de nos actions, il y descendra pour nous l'arracher. Ce Maître, qui ne veut rien trouver d'autre que lui, ne tente pas d'abolir, mais de transformer, de fonder à nouveau, et de changer la source polluée en la limpidité de son seul amour. Plus Dieu nous fait entrer dans l'étrange solitude du dialogue avec lui, plus il nous fait descendre dans les profondeurs de l'homme pour que nous acceptions qu'il y règne comme l'Unique.
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Psaume 46
Introduction au psaume :
Peuples de l'univers…
"Dieu veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité " (1 Tim 2,4)
Cette extension universelle du regard créateur, se traduisant dans celle du regard rédempteur, oblige tous ceux qui sont dans le Christ à abattre sans cesse à nouveau les barrières qui ne cessent de se relever en eux, limitant le champ de leur charité, de leur prière, de leur désir apostolique.
Que la volonté de Dieu soit faite " sur la terre comme au Ciel ", donc sans réserve, sans limites. " Il n'y a plus ni Juif, ni grec… vous n'êtes tous qu'un dans le Christ Jésus " (Gal 3,28).
Qui peut croire jamais qu'il ne lui est pas nécessaire d'apprivoiser son âme à ces vues illimitées qui appellent tant de respect, tant de zèle ?
L'image du Christ remontant au ciel, qu'on peut évoquer à travers un mot de ce psaume, symbolise cette extension sans limites de la bienveillance du Seigneur à laquelle correspond la consigne donnée à l'heure du départ : " Allez dans le monde entier… De toutes les nations faites des disciples ".
Habituons notre âme à ces mots que l'Eglise aime et qui peuvent nous faire peu à peu une âme de "frère universel".
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Psaume 45
Introduction au psaume :
"Sachez enfin que je suis Dieu !"
L'assurance du chrétien est un don de Dieu.
Un don qu'il ne faut pas méconnaître, mais cultiver au contraire comme une vertu.
Un don qu'il ne faut donc jamais, sous peine de le perdre, regarder comme sa propre conquête, comme le fruit de son effort ou de son mérite.
On ne peut vivre chrétien dans la pusillanimité ou la crainte : ce serait offenser Dieu, ce serait aussi s'exposer au pire, car le combat n'est pas facultatif.
Mais rien n'est plus loin du chrétien que l'assurance orgueilleuse, la tension artificielle des vieux Stoïciens qui se flattaient de rester impassibles au milieu des pires catastrophes.
Le chrétien est un homme qui sait qu'il ne peut rien, et qui croit que Dieu peut tout : l'un et l'autre. Et suivant qu'on le regardera par l'une ou l'autre face de son âme, on sera saisi tour à tour par la profondeur de son humilité ou par l'audace de son ambition. Son âme est la citadelle imprenable au cœur de laquelle Dieu réside. L'Eglise est bâtie pour ne céder à aucun assaut (cf. Mt 16,18)
Voici l'Eglise, voici l'âme chrétienne, debout face aux orages :
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Prier avec le P. Guardini : 38e jour
Difficultés à prier provenant de crises de la foi
Qu'advient-il de la prière quand la foi elle-même est chancelante ? La prière s'adresse au Dieu qui nous est connu par la Révélation ; et nous ne sommes certains de celle-ci que par la foi. Qu'arrive-t-il lorsque la foi est incertaine, ou bien qu'elle n'existe pas encore vraiment, lorsqu'on n'est encore que sur le chemin qui conduit à la foi ? Comment prier dans ces conditions ? Et il ne s'agit pas seulement de savoir si la foi est assez forte pour prier, mais si, en bonne conscience, on a le droit de prier. Car la foi est inséparable de la vérité, mais si ma foi vacille, et que j'essaie de prier, la conscience me reproche de n'être pas sincère. Alors ? Le problème n'est pas simple.
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Psaume 44
Introduction au psaume :
Au roi et à la reine.
Nous prenons résolument ce psaume sur les lèvres de l'Eglise qui l'aime et en use avec une liberté joyeuse.
Ce Roi dont la grandeur est dans l'ordre de la justice et de la vérité, nous ne pouvons pas ne pas suivre saint Paul qui y reconnaît le Christ, salué par son Père, quand celui-ci " introduit son Premier-né dans le monde " (He 1, 6.8).
Cette princesse étrangère qui vient à sa rencontre, l'Eglise s'y est reconnue elle-même : épouse et mère à la fois, engendrant à son Roi des fils venus de tous les horizons de la terre. L' Eglise y a reconnu aussi cette âme unique et parfaite qui " a trouvé grâce aux yeux de Dieu " (Lc 1,30) et dont la mission maternelle est si prodigieusement féconde : la " Mère de Jésus ". Enfin, derrière Marie, comme ses " suivantes ", le cortège des âmes virginales qui connaissent, dans leur abandon total au vouloir divin, l'honneur, elles aussi, d'une sorte de maternité (Mt 12,50).
Mais au-delà, ce sont toutes les âmes une à une, livrées au Christ comme à leur Epoux : " Je vous ai fiancés à un Epoux unique ; comme une vierge pure je vous ai présentés au Christ ", dit saint Paul aux Corinthiens (2 Cor 11,2).
C'est dans cet esprit qu'il faut joyeusement saluer l'entrée de notre Roi, notre Epoux :
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Psaume 43
Introduction au psaume :
A cause de toi, on nous tue.
Nous portons en nous la vague nostalgie du paradis perdu, nous marchons plus ou moins consciemment au mirage d'une existence terrestre qui serait sans épreuves ni tribulations.
Illusion dangereuse : nous portons "notre croix" derrière Celui qui l'a portée le premier (cf. Lc 9,23). " Le monde vous hait, dit Jésus… il m'a haï avant vous " (Jn 15,18). " Il nous faut endurer des tribulations… c'est notre lot ", rappelle saint Paul à ses Thessaloniciens (1 Thess. 3,3-4).
C'est pourquoi le Psautier nous fournit en telle abondance les psaumes où s'expriment la souffrance et l'épreuve du peuple de Dieu persécuté. Nous avons besoin de ces prières où peut se répandre sans contrainte la souffrance, si dangereuse quand elle est contenue, et en même temps la confiance éperdue dans ce Dieu pour qui on souffre, mais dont l'amour nous garde, éveillant en nous comme un écho cet amour qui rend capable de défier l'univers.
Il faut se rappeler ici l'admirable chant de victoire et de triomphe où saint Paul précisément retrouve les termes mêmes de ce psaume, nous invitant ainsi à y chercher la communion de son invincible espérance :
" Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? … Qui nous arrachera à l'amour du Christ ? … La tribulation ? la détresse ? la persécution ? la faim ? la nudité ? le péril ? le glaive ? Il est écrit : << A cause de toi on nous met à mort à longueur de journée : on nous regarde comme des brebis de boucherie >>. Mais en tout cela nous triomphons, par Celui qui nous aimés… Non, (rien) de créé ne saurait nous arracher à l'amour que Dieu nous témoigne dans le Christ Jésus notre Seigneur " (Rm 8,31.35-39)
Ecoutons saint Paul se laisser entraîner, en cet admirable élan. Avec lui embarquons-nous sur ce psaume qui nous aidera à garder cet élan :
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Prier avec le P. Guardini : 37 e jour
La prière dans les difficultés provenant de l'évolution intérieure.
Ce qui est vivant est mouvant ; et il ne faut en parler qu'avec beaucoup de précaution, sachant que tout ce qu'on peut en dire en général, n'a, dans les cas particuliers, qu'une valeur d'approximation. En parcourant ce volume le lecteur a peut-être éprouvé quelque gêne du fait de certaines imprécisions ; il lui est peut-être arrivé de n'être pas d'accord avec nous, d'avoir, sur tel ou tel point, des idées tout à fait différentes des nôtres ; et peut-être avait-il raison, tant il est vrai que nous avons été guidé dans notre exposé par le souci de tenir une ligne de juste milieu. Malgré cela nous espérons qu'il aura tout de même pu tirer quelque profit de cet ouvrage.
Jusqu'ici la difficulté n'est pas grave. Mais elle serait sérieuse si le lecteur nous disait qu'il n'a absolument que faire de tout ce qui a été dit. Il conçoit peut-être sa prière d'une manière beaucoup plus personnelle, et il estime que nos conseils et nos exposés lui sont parfaitement inutiles. Dans la mesure où il n'est pas victime de ses illusions, c'est bien ; qu'il laisse ce livre… Il peut se faire, en effet, que son expérience sorte de l'ordinaire ; ou bien que ses dons spirituels, aussi bien que les difficultés auxquelles il doit faire face, soient tout à fait hors du commun, tout à fait exceptionnels. Ou bien encore son existence s'écoule dans des conditions de vie telles, qu'aucune règle générale ne peut lui être appliquée. Il conviendrait malgré tout de mettre cette personne en garde ; de lui rappeler que les choses simples et quotidiennes gardent peut-être, malgré tout, plus d'importance pour lui qu'il ne le pense ; il est toujours dangereux de se classer parmi les êtres exceptionnels. Mais si c'est vraiment le cas, il lui faudra chercher des conseils plus personnels et tâcher de progresser tout seul.
Il reste enfin le fidèle qui déclare simplement qu'il ne peut pas prier, que tout ce que nous avons pu dire lui semble incompréhensible et impossible à mettre en œuvre. Tout le monde, un jour ou l'autre, a cette impression, et cela peut même arriver souvent ; tellement souvent qu'il nous semble utile d'y insister un peu.
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Psaumes 41 et 42
Introduction au Psaume :
Où donc est-il, ton Dieu ?
Ces deux psaumes, qui n'en font qu'un, sont comme traversés d'un double courant : l'un, puissant, hostile, lancinant, qui cherche à entraîner l'âme à la dérive et qui se ramasse dans le défi sarcastique : " Où est-il ton Dieu ? " ; l'autre, puissant aussi, mais doux comme la grâce, comme le souffle de l'Esprit : " Pourquoi te laisser abattre, ô mon âme ? "
Cette double pression du dehors et du dedans, du monde et de la grâce, cette reprise perpétuelle par Dieu de l'âme dont le monde raille la fidélité, ce rétablissement dans l'espérance, c'est vraiment la vie telle qu'elle est.
Peu de prières se prêtent mieux à porter, dans la bouche du chrétien, le poids de cette inquiétude des hommes, secoués par le sarcasme triomphant des athées. C'est un psaume à savoir par cœur et à redire sans cesse, au nom des hommes d'aujourd'hui menacés dans leur foi.
Puissent-ils garder malgré tout la nostalgie passionnée de Dieu et le souvenir de ses grâces !
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05 Baptiseur au Jourdain
Jean ajoute à sa prédication une action symbolique qui en souligne le sens et en renforce les effets. Il n'est pas seulement un crieur public, comme il aime à se qualifier lui-même (cf. Jn 1,23). Il va demeurer, du moins au temps le plus fort de sa mission, le baptiseur qui vous fait prendre un bain de pénitence. De là le surnom qui lui restera et qui qualifiera son ministère.
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Psaume 40
Introduction au Psaume :
L'ami qui partageait mon pain…!
Dans cette prière, comment ne pas rester sous le coup de l'émotion qui saisissait Jésus au soir de la Cène, devant la mystérieuse et odieuse trahison d'un des siens ?
Que de fois dans l'Evangile n'a t-on pas surpris cette douleur lancinante, impossible à contenir : " L'un de vous est un démon " (Jn 6,70) ; " Vous êtes purs, mais pas tous ! " (Jn 13,10) ; ou encore : " En proie à l'émotion, solennellement il déclara : en vérité, en vérité je vous le dis, l'un de vous va me livrer !" (Jn 13,21)
Or ce sont les mots de ce psaume qui lui reviennent en mémoire, comme une annonce prophétique de cette épreuve plus cruelle que nulle autre : " L'Ecriture doit s'accomplir : Celui qui mange de mon pain a levé le talon contre moi " (Jn 13,18)
C'est en effet l'une des expériences les plus cruelles que celle du vide qui se creuse autour de nous parfois. Alors que le mal nous accable, alors que nous perdons confiance en nous-même, dans la conscience de notre pauvreté et de nos fautes, alors que nous aurions tant besoin d'amitié, cette lucidité que donne le malheur nous fait découvrir l'indifférence de tous, leur hâte d'être débarrassés de nous !...
C'est Dieu même qui récompensera les cœurs touchés de compassion, et leur rendra au centuple leur miséricorde : " Ce que vous aurez fait au moindre des miens, c'est à moi que vous l'aurez fait." (Mt 25,40)
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Prier avec le P. Guardini : 36e jour
La place de la Vierge Marie dans la vie de prière
Parmi ceux qu'invoque la prière chrétienne, Marie, la Mère de Dieu, tient une place à part. Elle n'est pas simplement la plus grande parmi les saints ; elle est autre, et elle est unique. Une infinité de choses ont été dites et écrites sur elle. Beaucoup sont très belles et jaillies des sources les plus pures de la foi chrétienne, d'autres sont moins valables et parfois franchement mauvaises. Il faut donc essayer d'y voir clair.
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Psaume 39
Introduction au psaume :
Ma volonté, mon Dieu, c'est de faire la tienne
Il n'est plus possible de dire cette prière sans se souvenir que le Lettre aux Hébreux y a lu les paroles mêmes qui, dans la bouche du Christ, donnent le sens de l'Incarnation.
" Ce n'est pas avec du sang de taureaux ou de boucs que les péchés peuvent être effacés. C'est pourquoi le Christ en entrant dans le monde, s'exprime ainsi : Tu n'as voulu ni sacrifice no offrande , mais tu m'as formé un corps. Alors j'ai dit : Me voici, je viens pour faire ta volonté. Et c'est en vertu de cette volonté que nous sommes sanctifiés par l'offrande que Jésus a faite une fois pour toutes de son corps." (Heb 10, 5 sq).
Nous sommes donc invités à aller chercher au plus profond du coeur du Christ ce qui est le secret de sa vie, de son œuvre, de sa prière : cet abandon total à son Père, dont la volonté et le commandement sont pour lui l'unique loi : "Ma nourriture, c'est de faire la volonté de Celui qui m'a envoyé et d'accomplir son œuvre" (Jn 4,34).
On ne peut s'étonner dès lors du climat de sécurité, de joie, de paix qui règne dans ce psaume : ces sentiments doivent être les nôtres, car le Christ et nous sommes un seul Corps.
Tout est action de grâces dans le cœur qui sait que Dieu attend de lui, dans le Christ, simplement son amour :