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Une initiation à la vie spirituelle (7)

La rencontre avec Dieu (suite)

Notre aventure ne se termine pas à cette négation. On a vu que Dieu ne nous rencontrait jamais sans que ce contact avec Lui prenne la forme d'une injonction. L'accueil de son amour est toujours réponse et obéissance à son vouloir. Le Seigneur qui vient ne nous sort donc pas du monde ni du temps, mais il veut nous y insérer davantage. Ce qu'il nie en s'approchant, c'est notre indépendance ; tant qu'il la verra sur la terre de nos cœurs, de nos corps et de nos actions, il y descendra pour nous l'arracher. Ce Maître, qui ne veut rien trouver d'autre que lui, ne tente pas d'abolir, mais de transformer, de fonder à nouveau, et de changer la source polluée en la limpidité de son seul amour. Plus Dieu nous fait entrer dans l'étrange solitude du dialogue avec lui, plus il nous fait descendre dans les profondeurs de l'homme pour que nous acceptions qu'il y règne comme l'Unique.  

 

   

 

 

Il ne s'agit donc nullement, ainsi que nous en ressentons bien des fois la tentation, de supprimer le temps ou l'apparence pour retrouver l'absolu et le réel, car le drame et la souffrance humaine échapperaient alors à ce renouvellement de toutes choses en Jésus-Christ, qui est le terme de la charité divine. 

L'histoire, dont l'Esprit de Dieu a changé le cours en y plaçant le Fils premier-né soumis et obéissant, doit passer tout entière en Jésus par une acceptation active de la volonté du Très-haut. Lorsque Dieu vient à notre rencontre, c'est pour faire entrer, par notre conversion, une part de nous-mêmes ou des autres, en celui qui est, par nature, converti à l'amour de son Père.

 

   Le rien de l'accueil s'identifie donc au tout de la Rédemption achevée, car le néant de la disponibilité totale attire à lui toutes les choses lointaines, pour que l'Esprit vienne les créer de nouveau. Plus nous nous vidons de nous-mêmes et plus nous sommes au monde pour permettre à Dieu d'y travailler.

L'action humaine qui voudrait, partant de l'homme, construire une société meilleure ou plus fraternelle, est dénuée de sens, comme est vaine la tentative de forger un univers exempt de fautes et de peines. Nous passons pourtant une longue part de notre vie à osciller entre le désir de toucher par nos entreprises les limites de l'humanité, et le rêve d'une pureté que rien ni personne ne viendrait jamais troubler.

Sans la présence active de Dieu, ou bien nous laisserons ces deux forces  se combattre en nous de façon meurtrière, ou bien nous nous mutilerons en choisissant l'une d'elles. Le seul moyen de les réconcilier, c'est de laisser Dieu pénétrer en nous pour nous remplir de sa lumière et nous délivrer de la nuit. Par là nous atteindrons  déjà les confins de l'univers, non pas seulement parce que, ayant Dieu qui est tout, nous posséderons toutes choses à notre tour, mais parce que sa rencontre nous communiquera l'exigence et la jalousie de son amour et que nous ne pourrons plus supporter qu'une seule chose existe en dehors de l'aimé.

Si nous cherchons Dieu et Dieu seul, il n'y a pas à craindre de nous voir entrer dans un repos frelaté. C'est d'un même geste, en effet, que le Seigneur bouscule notre impassibilité pour nous  communiquer sa paix et qu'il tend les forces de notre être pour les faire travailler au gigantesque labeur de renouvellement du monde. 

 

A suivre…   

"Une initiation à la vie spirituelle" - François ROUSTANG -

DDB coll. Christus 1961

 

 

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