Introduction au psaume :
Au roi et à la reine.
Nous prenons résolument ce psaume sur les lèvres de l'Eglise qui l'aime et en use avec une liberté joyeuse.
Ce Roi dont la grandeur est dans l'ordre de la justice et de la vérité, nous ne pouvons pas ne pas suivre saint Paul qui y reconnaît le Christ, salué par son Père, quand celui-ci " introduit son Premier-né dans le monde " (He 1, 6.8).
Cette princesse étrangère qui vient à sa rencontre, l'Eglise s'y est reconnue elle-même : épouse et mère à la fois, engendrant à son Roi des fils venus de tous les horizons de la terre. L' Eglise y a reconnu aussi cette âme unique et parfaite qui " a trouvé grâce aux yeux de Dieu " (Lc 1,30) et dont la mission maternelle est si prodigieusement féconde : la " Mère de Jésus ". Enfin, derrière Marie, comme ses " suivantes ", le cortège des âmes virginales qui connaissent, dans leur abandon total au vouloir divin, l'honneur, elles aussi, d'une sorte de maternité (Mt 12,50).
Mais au-delà, ce sont toutes les âmes une à une, livrées au Christ comme à leur Epoux : " Je vous ai fiancés à un Epoux unique ; comme une vierge pure je vous ai présentés au Christ ", dit saint Paul aux Corinthiens (2 Cor 11,2).
C'est dans cet esprit qu'il faut joyeusement saluer l'entrée de notre Roi, notre Epoux :
D'heureuses paroles jaillissent de mon cœur
quand je dis mes poèmes pour le roi
d'une langue aussi vive que la plume du scribe !
Tu es beau, comme aucun des enfants de l'homme,
la grâce est répandue sur tes lèvres :
oui, Dieu te bénit pour toujours.
Guerrier valeureux, porte l'épée de noblesse et d'honneur !
Ton honneur, c'est de courir au combat
pour la justice, la clémence et la vérité.
Ta main jettera la stupeur, les flèches qui déchirent ;
sous tes coups, les peuples s'abattront,
les ennemis du roi, frappés en plein cœur.
Ton trône est divin, un trône éternel ;
ton sceptre royal est sceptre de droiture :
tu aimes la justice, tu réprouves le mal.
Oui, Dieu, ton Dieu t'a consacré
d'une onction de joie, comme aucun de tes semblables ;
la myrrhe et l'aloès parfument ton vêtement.
Et saluer cette reine qui vient vers lui, et qui renonce à tout parce qu'elle est aimée, et qui retrouvera tout dans le bonheur de travailler au Règne du Roi :
Des palais d'ivoire, la musique t'enchante.
Parmi tes bien-aimées sont des filles de roi ;
à ta droite, la préférée, sous les ors d'Ophir.
Écoute, ma fille, regarde et tends l'oreille ;
oublie ton peuple et la maison de ton père :
le roi sera séduit par ta beauté.
Il est ton Seigneur : prosterne-toi devant lui.
Alors, fille de Tyr, les plus riches du peuple,
chargés de présents, quêteront ton sourire.
Fille de roi, elle est là, dans sa gloire,
vêtue d'étoffes d'or ;
on la conduit, toute parée, vers le roi.
Des jeunes filles, ses compagnes, lui font cortège ;
on les conduit parmi les chants de fête :
elles entrent au palais du roi.
A la place de tes pères se lèveront tes fils ;
sur toute la terre tu feras d'eux des princes.
Je ferai vivre ton nom pour les âges des âges :
que les peuples te rendent grâce, toujours, à jamais !