Introduction au psaume :
Dieu va juger.
"Lorsque le Fils de l'homme viendra dans sa gloire, accompagné de tous les anges, il prendra place sur son trône de gloire… " (Mt 25,31)
On reconnaît le solennel exorde du Jugement dernier en saint Matthieu ; c'est le même événement que déroule ce psaume en son début :
Le Dieu des dieux, le Seigneur,
parle et convoque la terre *
du soleil levant
jusqu'au soleil couchant.
De Sion, belle entre toutes,
Dieu resplendit. *
Qu'il vienne, notre Dieu,
qu'il rompe son silence !
Devant lui, un feu qui dévore ;
autour de lui, éclate un ouragan.
Il convoque les hauteurs des cieux
et la terre au jugement de son peuple :
« Assemblez, devant moi, mes fidèles,
eux qui scellent d'un sacrifice mon alliance. »
Et les cieux proclament sa justice :
oui, le juge c'est Dieu !
Et c'est le réquisitoire par le Juge suprême. Qu'a-t-il à faire, Créateur du monde, avec ces offrandes matérielles " qui ne nous coûtent rien (1 Chroniques 21,24) et qui ne sont que ses propres dons ? Pensons-nous vraiment que Dieu a besoin de nos bêtes et de nos sacrifices, lui le Maître du monde ?
" Comme si Dieu avait besoin de quoi que ce soit, lui qui donne à tous vie, souffle, et toutes choses " (Act 17,25)
« Écoute, mon peuple, je parle ; +
Israël, je te prends à témoin. *
Moi, Dieu, je suis ton Dieu !
« Je ne t'accuse pas pour tes sacrifices ;
tes holocaustes sont toujours devant moi.
Je ne prendrai pas un seul taureau de ton domaine,
pas un bélier de tes enclos.
« Tout le gibier des forêts m'appartient
et le bétail des hauts pâturages.
Je connais tous les oiseaux des montagnes ;
les bêtes des champs sont à moi.
« Si j'ai faim, irai-je te le dire ?
Le monde et sa richesse m'appartiennent.
Vais-je manger la chair des taureaux
et boire le sang des béliers ?
C'est bien autre chose qu'il attend de nous, ce que tout homme tire de son propre cœur : le cri de sa détresse et de sa confiance, le sacrifice glorieux au Seigneur d'une âme contrite. Cela est de nous ; cela plaît à Dieu. tandis que le reste, si cela n'est pas, est pour Dieu dérisoirement offensant :
« Offre à Dieu le sacrifice d'action de grâce,
accomplis tes vœux envers le Très-Haut.
Invoque-moi au jour de détresse :
je te délivrerai, et tu me rendras gloire. »
Sur cette humanité assemblée on sent passer le grand souffle vengeur du Christ flagellant les Pharisiens sans pitié, car cela est odieux au Seigneur : " Malheur à vous, Scribes et Pharisiens hypocrites qui acquittez la dîme de la menthe et du fenouil… et négligez les points les plus graves de la loi : la justice, la miséricorde, la bonne foi " (Mt 23,23), " l'amour de Dieu " (Lc 11,42).
"C'est sur l'amour que nous serons jugés " (St Jean de la croix)
Mais à l'impie, Dieu déclare : +
« Qu'as-tu à réciter mes lois, *
à garder mon alliance à la bouche,
toi qui n'aimes pas les reproches
et rejettes loin de toi mes paroles ?
« Si tu vois un voleur, tu fraternises,
tu es chez toi parmi les adultères ;
tu livres ta bouche au mal,
ta langue trame des mensonges.
« Tu t'assieds, tu diffames ton frère,
tu flétris le fils de ta mère.
Voilà ce que tu fais ;
garderai-je le silence ?
« Penses-tu que je suis comme toi ?
Je mets cela sous tes yeux, et je t'accuse.
Comprenez donc, vous qui oubliez Dieu :
sinon je frappe, et pas de recours !
« Qui offre le sacrifice d'action de grâce,
celui-là me rend gloire :
sur le chemin qu'il aura pris,
je lui ferai voir le salut de Dieu. »