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Prier avec le Père R. Guardini : 8e jour

C'est par le recueillement que doit débuter la prière. Ce n'est pas chose facile . Nous ne nous apercevons à quel point nous en manquons qu'au moment où nous commençons à nous y efforcer. Nous essayons de nous calmer, et c'est alors que la véritable inquiétude commence ; comme il arrive le soir , lorsque nous nous préparons  au sommeil et qu'un souci ou un désir se met à nous obséder  bien plus que durant toute la journée.

 

 

C'est précisément lorsque nous voulons devenir présents que nous nous apercevons à quel point nous sommes dispersés dans tous les sens. C'est lorsque nous essayons de nous unifier  et de nous maîtriser  que nous faisons l'expérience  de la distraction. Et, alors  que nous voudrions rester en éveil et disponibles pour accueillir l'objet sacré, nous prenons conscience de la pesanteur  qui entraîne notre âme. Mais on n'y peut rien changer, et il faut passer par là, sous peine  de ne jamais apprendre à prier. 

Tout dépend du recueillement. Aucun des efforts que nous y consacrons n'est vain. Et si le temps entier de la prière devait se passer à le chercher, ce serait du temps bien employé ; car, au fond, le recueillement est déjà en lui-même une prière. Dans les périodes d'inquiétude et de maladie, ou de grande fatigue, il peut parfois être bon de se contenter de cette "prière" de recueillement. Elle apportera la paix, la force et la guérison. N'arriverait-on, pour commencer, à rien d'autre qu'à prendre conscience de son impuissance lamentable dans ce domaine, il y aurait déjà un grand pas de fait ; on aurait atteint, d'une manière ou d'une autre , le point ferme qui est caché derrière la distraction. 

 

A suivre...

 

Romano Guardini - Initiation à la prière - Éditions du Seuil (1961)

Romano Guardini (1885-1968). Après avoir étudié la théologie à Freising et Tübingen, il rédige un travail de doctorat sur saint Bonaventure. Il enseigne à Berlin, à Tübingen, puis à Munich de 1948 jusqu'à sa mort. En 1965, il refuse par humilité le titre de cardinal que lui propose le pape Paul VI. Il est l'un des plus grands théologiens du XXe siècle.

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