Quand tu pries, la mémoire te présente ou des images de choses anciennes, ou de nouveaux soucis, ou le visage de qui t'a fait de la peine.
Evagre - Prière 46
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Quand tu pries, la mémoire te présente ou des images de choses anciennes, ou de nouveaux soucis, ou le visage de qui t'a fait de la peine.
Evagre - Prière 46
Comme l'herbe qui pousse
« L'herbe des champs qui est aujourd'hui et demain sera jetée au four » (Luc 12,28) : ce mot du Seigneur veut, par un a fortiori décisif, nous faire entendre ce qu'est l'amour attentif de son Père pour nous et ce que nous valons à ses yeux.
Tout ce psaume tourne en effet autour du sentiment angoissant et douloureux de la brièveté de l'existence. Pour l'exprimer, les comparaisons s'accumulent. Et cette angoisse s'augmente du sentiment de nos péchés qui nous ôtent le droit de vivre. Tout cela en contraste avec la calame éternité de Dieu, pour qui « mille ans sont comme un jour ».
Ce thème, lieu commun de la pensée et de la poésie des hommes, est relevé ici précisément par le rapprochement avec l'éternité de Dieu.
La maîtrise souveraine de Dieu sur le temps, il faut nous souvenir que saint Pierre l'a évoquée, et par les expressions mêmes de ce psaume, pour nous inviter à compter sur Dieu dont la patience est toujours faite de bonté (2 Pierre 3,8). Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus a trouvé là une source de confiance absolue.
Disons donc ce psaume en communion avec eux :
Ne t’afflige pas si tu ne reçois pas immédiatement de Dieu ce que tu demandes ; c’est qu’il veut te faire encore plus de bien par ta persévérance à demeurer avec lui dans la prière. Quoi, en effet, de plus élevé que de converser avec Dieu et d’être en intime union avec lui ? La prière sans distraction est la plus haute intellection de l’intelligence.
Evagre – Prière 34
Ta bonté, Seigneur…
Ce long poème est dominé par ces tout premiers mots, ceux qu'une sainte Thérèse de l'Enfant Jésus accueillit dans son coeur très pur et qui ont germé comme une semence en elle pour donner un arbre merveilleux : " Misericordias Domini in aeternum cantabo".
La première partie du psaume exalte le Dieu créateur qui sème les grandes œuvres et fait partout s'épanouir le bonheur de vivre ; l'élan est magnifique :
Quand un ange survient, à l’instant tous ceux qui nous tracassent s’éclipsent, et l’intelligence se trouve dans une grande détente où elle prie allègrement. Parfois, au contraire, la guerre habituelle nous presse ; l’intelligence se débat sans pouvoir lever le regard. C’est qu’elle a été affectée par des passions diverses. Néanmoins, en cherchant davantage, elle trouvera ; si elle frappe vigoureusement, on lui ouvrira.
Evagre – Prière 30
Je ne viens pas vous entretenir des méthodes d’oraison, comme vous me le demandez – vous les trouverez facilement dans tout traité sur la prière. Je veux seulement vous donner quelques conseils pour la conduite de votre oraison.
Ne cherchez rien d’original dans cette lettre. Je me contenterai de vous présenter les avis classiques que les auteurs spirituels adressent à celui qui entreprend de faire oraison. Mais gardez-vous d’y voir des recettes à l’efficacité garantie ; cherchez plutôt à en saisir l’esprit.
Tu ne te souviens plus
Dieu qui connaît nos âmes a préparé pour chaque moment l'instrument de prière qui convient. Jamais nul cœur n'est privé de la grâce suffisante pour s'approcher de Dieu, pour se soulever si peu que ce soit au-dessus de sa misère, comme l'oiseau de saint François de Sales dont le vent soulève délicatement le plumage : il l'emportera tout à l'heure.
Une prière a beau ne pas s'achever, elle est une prière. Montrer à Dieu son mal c'est déjà une façon de lui dire qu'on a confiance, c'est un premier commencement de foi.
Il y a plus ici à vrai dire, mais tout reste suspendu dans une attente non expressément satisfaite : le meilleur n'est-il pas, en ce monde, dans la foi elle-même ? La réponse est là-haut.
Bien des malheureux dans le monde ont besoin en tout cas que les cœurs chrétiens fassent avec eux un morceau de chemin dans la prière, vers la lumière. Celui qui prie ainsi n'est pas si seul qu'il croit, puisqu'il parle à Dieu.
Ceux qui accumulent intérieurement des peines et des rancunes et qui s’imaginent prier ressemblent à des gens qui puisent de l’eau pour la verser dans un tonneau percé.
Evagre - Prière 22
Laisse ton offrande, est-il dit, devant l'autel, et va d'abord te réconcilier avec ton frère, et étant ensuite revenu, tu prieras sans trouble. Car la rancune aveugle la raison de celui qui prie et enténèbres ses prières.
Evagre Le Pontique - Prière 21
Le lendemain, comme il voit Jésus qui vient vers lui, Jean déclare : « Tenez, voici l’Agneau de Dieu, celui qui ôte le péché du monde. C’est Celui à propos de quoi j’ai dit :
Derrière moi vient Quelqu’un
qui a passé au-dessus de moi
parce qu’avant moi il existait.
Même moi, je ne le connaissais pas. Mais c’est cependant pour qu’il fût manifesté à Israël que je suis venu, moi, administrer un baptême d’eau ; oui, c’est pour cela. »
Là-dessus, il rendit ce témoignage : « Oui, j’ai parfaitement vu l’Esprit descendre du ciel comme une colombe, et il est demeuré sur lui. Je vous dis : Même moi, je ne le connaissais pas. Mais Celui qui m’a envoyé donner le baptême d’eau, Celui-là m’a dit : Celui sur qui tu auras vu l’Esprit descendre et demeurer, c’est lui qui baptise dans l’Esprit Saint. - Voilà bien ce que j’ai vu. Aussi je suis tout à fait en mesure de témoigner que Celui-ci est l’élu de Dieu. » (Jn 1,29- 34).
Si tu désires prier comme il faut, ne contriste personne, sans quoi c’est en vain que tu cours.
Evagre Le Pontique – Prière 20
Cité de Dieu :
« Sur cette pierre je bâtirai mon Église » (Mt 16,18).
Toute maternité s'efface, étant humaine, étant partielle, quelle que soit sa valeur et son prix, devant la grande, l'universelle maternité que symbolise Sion, et qui est celle de la Sainte Église.
Aux fonts de son Baptême ont trouvé la vie et sont nés tous ceux qui portent le nom de chrétiens et vivent de la grande espérance de la Cité glorieuse du Ciel.
À sa table de la Cène dressée un jour par le Christ aux siens, et maintenant dressée partout où sont les successeurs des Apôtres, tous reçoivent « l'Unique Pain » qui fait de tous les hommes un seul Corps ( 1 Co 10,17). « Juif aussi bien que Grec », tous ne sont plus qu'un dans le Christ Jésus (Gal 3,28).
Cette universelle maternité de l'Église est certainement l'un des traits les plus beaux que nous puissions admirer, aimer, sur son visage et chanter :
Chacun de nous est donc engagé dans un combat qui durera aussi longtemps que son existence sur cette terre. Parlant en son propre nom, mais également pour exprimer le drame qui est au cœur de tous, saint Paul a usé de mots décisifs : « L’homme intérieur en moi prend plaisir à la loi de Dieu ; mais je vois dans mes membres une autre loi qui lutte contre la loi de mon esprit et qui me tient captif sous la loi du péché qui est dans mes membres. Malheureux homme que je suis ! Grâces soient à Dieu par Jésus-Christ notre Seigneur ! Ainsi, je suis tout ensemble soumis à la loi de Dieu par l’esprit, et à la loi du péché par la chair » (Rm 7, 23-25). Nous sommes donc écartelés par des forces contraires, celle du péché qui veut nous asservir aux puissances de mort, celle de la grâce qui tente de nous conduire à la victoire totale et définitive de l’Esprit de Dieu sur toute créature.
Va, vends tout ce que tu as et donne-le aux pauvres, et puis prends la croix, renie-toi toi-même pour pouvoir prier sans distractions.
Evagre Le Pontique – Prière 17
Misérable et pauvre que je suis !
Celui-là seul s'étonnera de voir tant de psaumes réservés aux pauvres et aux misérables, qui ne connaît ni le cœur du Seigneur, ni le sien propre.
Il ne connaît pas le cœur du Seigneur, car celui-ci nous a assez dit où allaient ses préférences, vers qui le portaient et le mouvement de son âme et le sens même de sa mission. Ce n'est pas par hasard que la misère du monde se serrait autour de Lui et qu'Il se trouvait si habituellement le commensal des pécheurs, et qu'il rencontrait publicains et femmes de mauvaise vie. C'est pour ceux qui sont perdus qu'Il est venu (cf. Mt 18,11).
Il ne connaît pas son propre cœur, car celui qui prétend n'être pas pécheur fait mentir Dieu et se ment à lui-même (cf. 1 Jn 1,6) Il ne pourrait être sauvé si le Christ n'était pas mort pour lui.
C'est pourquoi il faut dire et redire inlassablement des prières toutes simples, comme celle-ci, même si elles empruntent à d'autres textes, comme c'est le cas, la plupart de leurs formulations...
Dire à Dieu qu'on a besoin de Lui :
La prière est une défense contre la tristesse et le découragement.
Evagre Le Pontique, Prière 16
Justice et paix s'embrassent
Ce petit poème semble avoir été composé pour être récité à Noël. Il est tout pénétré d'attente. Il semble que les bontés de Dieu doivent encore recevoir une sorte d'achèvement. A l'horizon se profile le temps où tout sera "vie" et "joie"...
La première page de l'Evangile de saint Jean trouve là sous forme de prière son paisible prolongement : bien des mots de l'Evangéliste ont un écho dans ces versets.
L'appel au Seigneur, répandu sur des siècles, n'a pas été vain. Oui, Dieu a parlé de paix.
Oui, sa " Gloire " est venue sur notre terre avec le " Verbe de Dieu (qui) s'est fait chair et a planté sa tente parmi nous… Et nous avons contemplé sa Gloire " (Jn 1,14)
Oui, la Miséricorde et la vérité se sont rencontrées en ce " Fils unique du Père, plein de grâce et de vérité " ( Jn 1,14)
Oui, la Justice et la Paix se sont embrassées en Celui par qui nous sont venues, en place de la "Loi" de Moïse, cette " Grâce" et cette "Vérité" qui sont Jésus-Christ (Jn 1,17)
Voici l'humble prière des siècles à laquelle nous mêlons la nôtre :
Si Moïse, quand il tenta d’approcher du buisson ardent, en fut empêché jusqu’à ce qu’il eût ôté de ses pieds les chaussures, comment toi, qui prétends voir celui qui est au-dessus de toute pensée et de tout sentiment, ne te dégages-tu pas de toute pensée passionnée ?
Evagre Le Pontique – Prière 4
Introduction au psaume :
Ils marchent, le coeur ardent.
Nous marchons "vers la patrie", comme nos pères jadis, dans la foi (Hébr 13,14). « Nous savons que nous n'avons pas ici de cité définitive, nous sommes en quête de la cité future » (Hébr 13,14).
Il y a cette ardeur joyeuse dans la marche des vieux pèlerins juifs vers Jérusalem. Il y a cette ardeur aujourd'hui dans ces mouvements de foules vers quelque lieu saint, vers quelque sanctuaire où Marie, un saint, nous aide à trouver plus facilement Dieu. La grâce du pèlerinage exprime et avive le désir de Dieu :
" Comment se fait-il qu'après quinze ans de pratique régulière de l'oraison, celle-ci soit actuellement si morne, apparemment si peu efficace, sans lumières et sans joie ?"