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33. Sagesse du désert - L’attitude envers les offenses

Ceux qui accumulent intérieurement des peines et des rancunes et qui s’imaginent prier ressemblent à des gens qui puisent de l’eau pour la verser dans un tonneau percé.

Evagre - Prière 22

 

 

 

Evagre envisage ici une autre situation. Un frère et une sœur nous ont offensés. Ou bien nous nous sommes emportés contre eux. Dans ce cas également, nous ne réussirons à prier que lorsque nous oublierons les offenses et notre irritation. Le tout est de savoir comment cela peut se passer.

La sensation de rage et de douleur affleurera en nous dès que nous nous mettrons à prier. Il ne conviendra pas de la repousser. Bien que nous la chassions, elle reviendra, en effet, justement au moment de la prière. Nous ne devons pas écarter les sentiments, mais plutôt les prendre en considération et les offrir à Dieu. Je dis au Seigneur que telle ou telle personne m’a profondément blessé, que cela me fait très mal et que je ne parviens pas à me libérer de cette sensation. Je ne reprocherai rien à l’autre. Et je ne me culpabiliserai pas non plus parce que je ne réussis pas à oublier. Mais en offrant cette offense à Dieu, je prends de la distance par rapport à elle. Je ne dois pas la reconstruire. Je la prends en considération et je la mets dans les mains de Dieu. Cela m’en libère.

Evagre compare celui qui pense uniquement aux offenses subies, se plongeant ainsi dans l’auto-commisération, à quelqu’un qui puise de l’eau à une source et la verse dans un tonneau percé. La prière est la source à laquelle nous pouvons puiser pour boire ou pour irriguer le champ de notre âme. Mais si nous versons l’eau dans un tonneau percé, elle se perdra inutilement : la prière ne fera aucun effet. Afin que l’eau de la prière puisse baigner et féconder le champ de mon âme, je dois, en Dieu, laisser derrière moi les offenses et l’irritation, qui alors cesseront de me dévorer.

 

La voix du désert – Anselm Grün – Parole et Silence, 2006

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