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Psaume LXXXVII (87)

Tu ne te souviens plus

Dieu qui connaît nos âmes a préparé pour chaque moment l'instrument de prière qui convient. Jamais nul cœur n'est privé de la grâce suffisante pour s'approcher de Dieu, pour se soulever si peu que ce soit au-dessus de sa misère, comme l'oiseau de saint François de Sales dont le vent soulève délicatement le plumage : il l'emportera tout à l'heure. 

Une prière a beau  ne pas s'achever, elle est une prière. Montrer à Dieu son mal c'est déjà une façon  de lui dire qu'on a confiance, c'est un premier commencement de foi

Il y a plus ici à vrai dire, mais tout reste suspendu dans une attente non expressément satisfaite : le meilleur n'est-il pas, en ce monde, dans la foi elle-même ? La réponse est là-haut. 

Bien des malheureux dans le monde ont besoin en tout cas que les cœurs chrétiens fassent avec eux un morceau de chemin dans la prière, vers la lumière. Celui qui prie ainsi n'est pas si seul qu'il croit, puisqu'il parle à Dieu.  

 

 

Seigneur, mon Dieu et mon salut,

dans cette nuit où je crie en ta présence,

que ma prière parvienne jusqu'à toi,

ouvre l'oreille à ma plainte.

 

Car mon âme est rassasiée de malheur,

ma vie est au bord de l'abîme ;

on me voit déjà descendre à la fosse,

je suis comme un homme fini.

 

Ma place est parmi les morts,

avec ceux que l'on a tués, enterrés,

ceux dont tu n'as plus souvenir,

qui sont exclus, et loin de ta main.

 

Tu m'as mis au plus profond de la fosse,

en des lieux engloutis, ténébreux ;

le poids de ta colère m'écrase,

tu déverses tes flots contre moi.

 

Tu éloignes de moi mes amis,

tu m'as rendu abominable pour eux ;

enfermé, je n'ai pas d'issue :

à force de souffrir, mes yeux s'éteignent.

 

Je t'appelle, Seigneur, tout le jour,

je tends les mains vers toi :

fais-tu des miracles pour les morts ?

leur ombre se dresse-t-elle pour t'acclamer ?

 

Qui parlera de ton amour dans la tombe,

de ta fidélité au royaume de la mort ?

Connaît-on dans les ténèbres tes miracles,

et ta justice, au pays de l'oubli ?

 

Moi, je crie vers toi, Seigneur ;

dès le matin, ma prière te cherche :

pourquoi me rejeter, Seigneur,

pourquoi me cacher ta face ?

 

Malheureux, frappé à mort depuis l'enfance,

je n'en peux plus d'endurer tes fléaux ;

sur moi, ont déferlé tes orages :

tes effrois m'ont réduit au silence.

 

Ils me cernent comme l'eau tout le jour,

ensemble ils se referment sur moi.

Tu éloignes de moi amis et familiers ;

ma compagne, c'est la ténèbre.

 

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