Introduction au psaume :
Je m'épuise à crier.
Ce psaume est avec le psaume 21 celui où la tradition a reconnu le plus volontiers l'image du Seigneur souffrant, et auquel la liturgie a emprunté le plus volontiers de quoi évoquer la prière du Christ en croix : cette soif terrible, ce vinaigre qu'on lui donne à boire, le malheureux du psaume s'en plaignait déjà.
Celui qui prie ici est un coupable. Jésus, lui, a « tout pris de nous sauf le péché, toutes nos épreuves » (He 4,15). Il n'aurait pu, s'il avait été un pécheur, offrir le sacrifice parfait.
Mais nous autres, pécheurs, nous le rejoignons dans cette passion subie pour nous. Nous répétons avec lui les mots où s'exhale sa souffrance. Nous disons pour nous, appuyés sur sa souffrance, les mots qui expriment notre condition et qui, en lui, nous valent le pardon.
Bien mieux : d'une certaine façon (cette audacieuse pensée est de saint Augustin) Jésus lui-même disait ces mots. « Il invitait son Père à regarder ses fautes ». Mais où donc étaient-elles, ces fautes ? Pas en lui-même, qui porte le péché mais ne le connaît pas. Où ? Mais dans son Corps, dans ses membres. Déjà ne fait plus qu'un avec lui le membre qui avoue ses fautes. (Enarr. in Ps 68).
C'est tout le Corps du Christ, dont nous sommes avec notre misère totale et notre péché, qui rejoint son Chef souffrant pour notre salut, c'est-à-dire pour nos péchés.
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