Introduction au psaume :
Tes dons font une couronne à l'année.
Notre Seigneur a merveilleusement exprimé la beauté de ce monde sorti des mains du Père. Il en a visiblement goûté les richesses et les trésors du « lis des champs, paré comme jamais ne le fut Salomon dans sa splendeur » (Lc 12,27), à ces tout petits oiseaux dont le Père s'occupe jusqu'au dernier (Mt 6,26 ; 10,29).
Le chrétien doit trouver dans cette nature, dans son ordre régulier, dans la paisible et inépuisable richesse de ses forces qui s'harmonisent entre elles pour le bien de l'homme, l'un des objets habituels de son admiration et un des motifs de sa confiance.
La puissance de Dieu, qui se déploie ailleurs avec une force presque terrifiante, se manifeste là pacifiquement et l'âme qui a besoin de s'appuyer sur Dieu, à qui sa misère fait désirer la confiance, vient volontiers puiser dans la contemplation joyeuse de ce printemps l'assurance de la Providence bienveillante de son Dieu :
Il est beau de te louer,
Dieu, dans Sion, *
de tenir ses promesses envers toi
qui écoutes la prière.
Jusqu'à toi vient toute chair
avec son poids de péché ; *
nos fautes ont dominé sur nous :
toi, tu les pardonnes.
Heureux ton invité, ton élu :
il habite ta demeure ! *
Les biens de ta maison nous rassasient,
les dons sacrés de ton temple !
Ta justice nous répond par des prodiges,
Dieu notre sauveur, *
espoir des horizons de la terre
et des rives lointaines.
Sa force enracine les montagnes,
il s'entoure de puissance ; *
il apaise le vacarme des mers,
le vacarme de leurs flots
et la rumeur des peuples.
Les habitants des bouts du monde sont pris d'effroi
à la vue de tes signes ; *
aux portes du levant et du couchant
tu fais jaillir des cris de joie.
Tu visites la terre et tu l'abreuves,
tu la combles de richesses ; *
les ruisseaux de Dieu regorgent d'eau :
tu prépares les moissons.
Ainsi, tu prépares la terre,
tu arroses les sillons ; *
tu aplanis le sol, tu le détrempes sous les pluies,
tu bénis les semailles.
Tu couronnes une année de bienfaits ; *
sur ton passage, ruisselle l'abondance.
Au désert, les pâturages ruissellent, *
les collines débordent d'allégresse.
Les herbages se parent de troupeaux +
et les plaines se couvrent de blé. *
Tout exulte et chante !