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Psaume 67

Introduction au psaume :

Ce psaume est un morceau d'épopée. Il en a le mouvement irrésistible, la splendeur abrupte des images, leur heurt parfois, et aussi, il faut bien le dire, la difficulté, si on veut s'arrêter aux détails d'un texte mal conservé.
Le thème de cette épopée qui commence par un audacieux coup de clairon : Debout, Seigneur ! qui déclenche sans interruption la débandade de l'ennemi, évoque probablement l'arrivée de l'arche ; d'ailleurs les premiers mots du psaume coïncident à peu près avec la prière qui marquait le départ de l'arche dans les étapes du désert (Nombres 10,35). Il faut lire ce texte, sinon qu'il soit, d'un trait, en se laissant volontairement emporter par son rythme un peu sauvage.
C'est la marche de Dieu vers Sion, qu'il lui a plu de choisir ; marche triomphale d'un Dieu victorieux, environné des siens dans le concert des fanfares et dans la liesse du butin partagé :

 

 

 

Dieu se lève et ses ennemis se dispersent,

ses adversaires fuient devant sa face.

Comme on dissipe une fumée, tu les dissipes ; +

comme on voit fondre la cire en face du feu,

les impies disparaissent devant la face de Dieu.

 

Mais les justes sont en fête, ils exultent ;

devant la face de Dieu ils dansent de joie.

Chantez pour Dieu, jouez pour son nom, +

frayez la route à celui qui chevauche les nuées.

Son nom est Le Seigneur ; dansez devant sa face.

 

Père des orphelins, défenseur des veuves,

tel est Dieu dans sa sainte demeure.

A l'isolé, Dieu accorde une maison ; +

aux captifs, il rend la liberté ;

mais les rebelles vont habiter les lieux arides.

 

Dieu, quand tu sortis en avant de ton peuple,

quand tu marchas dans le désert, la terre trembla ;

les cieux mêmes fondirent +

devant la face de Dieu, le Dieu du Sinaï,

devant la face de Dieu, le Dieu d'Israël.

 

Tu répandais sur ton héritage une pluie généreuse,

et quand il défaillait, toi, tu le soutenais.

Sur les lieux où campait ton troupeau,

tu le soutenais, Dieu qui es bon pour le pauvre.

 

Le Seigneur prononce un oracle,

une armée de messagères le répand :

« Rois en déroute, armées en déroute !

On reçoit en partage les trésors du pays.

 

« Resterez-vous au repos derrière vos murs +

quand les ailes de la Colombe se couvrent d'argent,

et son plumage, de flammes d'or,

quand le Puissant, là-bas, pulvérise des rois

et qu'il neige au Mont-Sombre ? »

 

Mont de Basan, divine montagne,

mont de Basan, fière montagne !

Pourquoi jalouser, fière montagne, +

la montagne que Dieu s'est choisie pour demeure ?

Là, le Seigneur habitera jusqu'à la fin.

 

Les chars de Dieu sont des milliers de myriades ;

au milieu, le Seigneur ; au sanctuaire, le Sinaï.

Tu es monté sur la hauteur, capturant des captifs, +

recevant un tribut, même de rebelles,

pour avoir une demeure, Seigneur notre Dieu.

 

Que le Seigneur soit béni !

Jour après jour, ce Dieu nous accorde la victoire.

 

Le Dieu qui est le nôtre est le Dieu des victoires,

et les portes de la mort sont à Dieu, le Seigneur.

A qui le hait, Dieu fracasse la tête ;

à qui vit dans le crime, il défonce le crâne.

 

Le Seigneur a dit : « Je les ramène de Basan,

je les ramène des abîmes de la mer,

afin que tu enfonces ton pied dans leur sang,

que la langue de tes chiens ait sa pâture d'ennemis. »

 

Dieu, on a vu ton cortège,

le cortège de mon Dieu, de mon roi dans le Temple :

en tête les chantres, les musiciens derrière,

parmi les jeunes filles frappant le tambourin.

 

Rassemblez-vous, bénissez Dieu ;

aux sources d'Israël, il y a le Seigneur !

Voici Benjamin, le plus jeune, ouvrant la marche, +

les princes de Juda et leur suite,

les princes de Zabulon, les princes de Nephtali.

 

Ton Dieu l'a commandé : « Sois fort ! »

Montre ta force, Dieu, quand tu agis pour nous !

De ton palais, qui domine Jérusalem,

on voit des rois t'apporter leurs présents.

 

Menace la Bête des marais,

la bande de fauves, la meute des peuples :

qu'ils se prosternent avec leurs pièces d'argent ;

désunis les peuples qui aiment la guerre.

 

De l'Égypte arriveront des étoffes somptueuses ;

l'Éthiopie viendra vers Dieu les mains pleines.

Royaumes de la terre, chantez pour Dieu,

   jouez pour le Seigneur,*

celui qui chevauche au plus haut des cieux,

   les cieux antiques.

 

Voici qu'il élève la voix, une voix puissante ;

rendez la puissance à Dieu.

Sur Israël, sa splendeur !

Dans la nuée, sa puissance !

 

Redoutable est Dieu dans son temple saint,

   le Dieu d'Israël ; *

c'est lui qui donne à son peuple

force et puissance.

         Béni soit Dieu !

 

Ainsi l'Esprit de Dieu, comme un incendie qui ne se laisse pas arrêter, gagne les confins du monde ; ainsi tout ce qui l'Esprit de Dieu s'est répandu, se sont trouvés, dans leur élan apostolique, plus forts que la haine, et que le martyre…

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