Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Psaume 72

Introduction au psaume :

Un peu plus, et je trébuchais.

Ce psaume admirable à tous égards, littérairement autant que religieusement, doit être dit d'un trait, car il évoque une crise d'âme et nous fait assister à son dénouement. Tout se tient donc dans ce développement pathétique : une âme se débat au milieu du spectacle incompréhensible du monde et se relève peu à peu dans la lumière de la foi, pour monter au plus haut de la confiance et de l'amour, en des formules d'une incomparable beauté.


Telles sont les étapes de cette libération dans la foi : le spectacle déconcertant du monde où triomphe le mal conduit aux limites de la trahison. Mais la foi l'emporte. Le monde passe (1 Co 7,31) ; Dieu reste.

 

 

 

Vraiment, Dieu est bon pour Israël,

pour les hommes au cœur pur.

 

Un rien, et je perdais pied,

un peu plus, et je faisais un faux pas ;

car j'étais jaloux des superbes,

je voyais le succès des impies.

 

Jusqu'à leur mort, ils ne manquent de rien,

ils jouissent d'une santé parfaite ;

ils échappent aux souffrances des hommes,

aux coups qui frappent les mortels.

 

Ainsi, l'orgueil est leur collier,

la violence, l'habit qui les couvre ;

leurs yeux qui brillent de bien-être

trahissent les envies de leur cœur.

 

Ils ricanent, ils prônent le mal,

de très haut, ils prônent la force ;

leur bouche accapare le ciel,

et leur langue parcourt la terre.

 

Ainsi, le peuple se détourne

vers la source d'une telle abondance.

Ils disent : « Comment Dieu saurait-il ?

le Très-Haut, que peut-il savoir ? »

 

Voyez comme sont les impies :

tranquilles, ils amassent des fortunes.

Vraiment, c'est en vain que j'ai gardé mon coeur pur,

lavé mes mains en signe d'innocence !

Me voici frappé chaque jour,

châtié dès le matin.

 

Si j'avais dit : « Je vais parler comme eux »,

j'aurais trahi la race de tes fils.

Longtemps, j'ai cherché à savoir,

je me suis donné de la peine.

 

Mais quand j'entrai dans la demeure de Dieu,

je compris quel serait leur avenir.

Vraiment, tu les as mis sur la pente :

déjà tu les entraînes vers la ruine.

 

Comment vont-ils soudain au désastre,

anéantis, achevés par la terreur ?

A ton réveil, Seigneur, tu chasses leur image,

comme un songe au sortir du sommeil.

 

Oui, mon coeur s'aigrissait,

j'avais les reins transpercés.

Moi, stupide, comme une bête,

je ne savais pas, mais j'étais avec toi.

 

Moi, je suis toujours avec toi,

avec toi qui as saisi ma main droite.

Tu me conduis selon tes desseins ;

puis tu me prendras dans la gloire.

 

Qui donc est pour moi dans le ciel

si je n'ai, même avec toi, aucune joie sur la terre ?

Ma chair et mon coeur sont usés :

ma part, le roc de mon coeur, c'est Dieu pour toujours.

 

Qui s'éloigne de toi périra :

tu détruis ceux qui te délaissent.

Pour moi, il est bon d'être proche de Dieu ;

j'ai pris refuge auprès de mon Dieu

pour annoncer les œuvres du Seigneur

aux portes de Sion.

 

Dieu nous permet de lui dire notre épreuve ; Dieu nous demande d'assumer fraternellement celle des autres. Le choc de l'épreuve fait rebondir l'âme plus haut, comme la vague qui heurte la falaise. Jamais les grandes paroles de la foi ne sont dites avec plus de profondeur qu'au sortir de la tentation.

 

Les commentaires sont fermés.