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ECOLE DE PRIÈRE - Page 3

  • Prier avec le Père R. Guardini : 9e jour

    Le recueillement ouvre à la prière l'espace intérieur. En réalité, le mot n'est pas exact, car cet espace n'est ni intérieur, ni extérieur, il est "dans l'esprit". Non pas dans l'esprit au sens ordinaire du terme, là où sont les images de la pensée et les résolutions de la volonté, mais "dans le Saint-Esprit". Cet espace-là n'existe pas par lui même, à la manière de l'espace physique où se situent les objets, ni à la manière du champ de la conscience où se forment nos représentations, mais il se constitue lorsque nous sommes face à face avec Dieu. 

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  • Prier avec le Père R. Guardini : 8e jour

    C'est par le recueillement que doit débuter la prière. Ce n'est pas chose facile . Nous ne nous apercevons à quel point nous en manquons qu'au moment où nous commençons à nous y efforcer. Nous essayons de nous calmer, et c'est alors que la véritable inquiétude commence ; comme il arrive le soir , lorsque nous nous préparons  au sommeil et qu'un souci ou un désir se met à nous obséder  bien plus que durant toute la journée.

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  • Prier avec le Père R. Guardini : 7e jour

    Le recueillement n'est pas un acte isolé à côté d'autres actes ; c'est le seul état intérieur qui soit bon ; c'est ce qui rend l'homme capable de s'établir dans les rapports qui conviennent avec les hommes et les choses. On peut donc envisager le recueillement sous des angles très divers, et ce que nous en avons dit jusqu'ici ne fait que mettre en lumière quelques-uns de ces aspects.

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  • Prier avec le Père R. Guardini: 6e jour

    On peut aussi rappeler le sens étymologique du mot et dire qu'être "recueilli" signifie être ramassé sur soi-même. Un regard sur notre existence montre combien nous le sommes peu. Nous devrions avoir en nous un axe ferme qui serve de support à la diversité de notre vie, un centre d'où parte et où revienne toute activité ; une règle qui discrimine l'essentiel et le futile, le but et le moyen, et qui assigne sa place à chaque activité et à chaque expérience.

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  • Prier avec le Père R. Guardini : 5e jour

    Recueillement signifie d'abord apaisement. D'ordinaire l'homme est tiraillé en tous sens par une multiplicité d'objets et excité par des contacts hostiles ou bienveillants ; il est tourmenté par le désir et la crainte, les soucis et les passions. Il s'efforce constamment à conquérir ou à se défendre, à acquérir ou à se défaire de quelque chose, à édifier ou à détruire. L'homme veut toujours quelque chose, et vouloir signifie être en mouvement  vers un but ou en défense contre un danger.

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  • Prier avec le Père R. Guardini : 4e jour

    Il y a dans l'attitude de l'homme vis-à-vis des réalités religieuses une inquiétante contradiction. L'homme a besoin de Dieu ; il le sait, et il cherche celui qui l'a créé et dont la puissance le fait vivre ; et cependant il veut ignorer cette relation essentielle; il cherche à fuir Dieu ; il s'oppose à lui. Cette contradiction se manifeste aussi dans son attitude envers la prière. Aussitôt que l'homme reconnaît et accomplit le service sacré de la prière, il se sent dans le vrai, il est heureux, et malgré cela il esquive la prière chaque fois qu'il le peut. Il y a bien des raisons à cela ; avant tout celle qu'on ne perçoit pas Dieu, ou plus exactement qu'on ne le perçoit pas de la même manière que les choses et les hommes.

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  • Prier avec le Père R. Guardini : 3e jour

    L'homme a besoin de la prière pour conserver la santé de l'âme. Or, il ne peut prier qu'en s'appuyant sur une foi vivante. Inversement - et ainsi se referme le cercle - sa foi ne reste vivante que s'il prie. Car la prière n'est pas une activité qu'on puisse exercer ou abandonner sans que la foi en soit touchée ; elle est l'expression la plus élémentaire de la foi, elle est un commerce [au sens de dialogue] avec Dieu, vers qui la foi est orientée. On peut traverser une période pendant laquelle la prière est paralysée ; à la longue toutefois, on ne peut croire sans prier - pas plus qu'on ne peut vivre sans respirer.

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  • Prier avec le Père R. Guardini : 2e jour

    En général, l'homme n'aime pas prier. Il éprouve facilement à l'égard de la prière de l'ennui, de l'embarras, de la répugnance, et à proprement parler de l'hostilité. Tout le reste lui semble alors plus attirant et plus important. Il dit qu'il n'a pas le temps, que ceci ou cela est urgent, et pourtant, dès qu'il a abandonné la prière sous ce prétexte, il est capable de faire des choses les plus superflues.

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  • Prier avec le Père R. Guardini : 1er jour

    On entend souvent dire que la prière authentique ne dépend ni d'un vouloir ni d'un ordre, mais qu'elle doit jaillir spontanément de l'intérieur de l'âme, comme le fleuve de sa source. Si ce n'est pas le cas, si le cœur ne s'y porte pas, on devrait s'en abstenir, sous peine de tomber dans l'inauthentique et l'artificiel.

     

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  • Conseils pour l'oraison 03. Le conseil du vieux curé

    J'ai rencontré voici peu un paysan savoyard qui, outre son travail professionnel, assume d'importantes responsabilités dans les organismes agricoles. On m'avait parlé de son rayonnement chrétien assez exceptionnel. Nous faisons connaissance, nous nous présentons mutuellement  nos activités. Quand je lui parle des Cahiers sur l'oraison, son intérêt visiblement redouble. Devinant que sa réaction m'intrigue, il vient au-devant de ma curiosité.

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  • Conseils pour l'oraison 02. Vous êtes attendu

    Une sensation de détresse nous saisit lorsque, à notre arrivée dans une ville inconnue (au port, à la gare, à l'aéroport), personne n'est là pour nous attendre. En revanche, si un visage joyeux vous accueille, si des mains se tendent vers nous, nous voilà aussitôt merveilleusement réconfortés, délivrés de la cruelle impression d'être égarés, perdus. Qu'importe, alors, ces coutumes, cette langue, toute cette grande ville déconcertante : nous supportons très bien d'être pour tous un étranger du moment que, pour quelqu'un nous sommes un ami.

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  • Conseils pour l'oraison 01: En la maison du Seigneur

    Mes chers amis, pendant des siècles, les chemins et les sentiers de la Judée, plusieurs fois par an virent d'interminables groupes d'hommes, de femmes et d'enfants se diriger vers Jérusalem. Les pentes des monts de Juda sont rudes, les ombrages rares, le soleil tape dur, mais rien ne pouvait décourager ces Juifs pieux de se rendre à la montagne sainte. Les sentiments qui les guidaient, qui soutenaient leur courage nous sont connus : nous en trouvons l'écho en de nombreux psaumes qui étaient leurs refrains de route, leurs chants de pèlerins.

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  • Préliminaires à la prière - 14/14

    Conclusion

    En terminant ces rubriques sur les préliminaires à l'oraison, n'y aurait-il pas quelques réflexions à souligner ?

    Assurément, le découpage auquel nous avons soumis l'entrée en prière risque de paraître factice, compliqué. Disons d'abord qu'il s'agit d'une prise de vues au ralenti. Dans le courant  de notre oraison, l'application de ces conseils sera plus ou moins longue selon la grâce, l'inspiration, l'expérience de chacun. Pour certains même, ils auront l'impression de sauter par-dessus ce seuil. Si Dieu accorde cette grâce comment chercher ailleurs ! Mais là encore, d'une manière ou d'une autre, certainement l'Esprit du Seigneur les poussera à s'unir à Lui par une foi plus vive, à s'humilier, à solliciter avec plus d'insistance la lumière du cœur. 

    Confondus au rythme d'un dialogue dont le Tout-Puissant se rend pleinement Maître, ces trois temps [à savoir : 1°) se placer sous le regard de Dieu, 2°) purifier son cœur, 3°) invoquer l'Esprit Saint ]  réapparaîtront ici où là et se mêleront à la trame même  de la prière. Mais le plus souvent pour un bon nombre de chrétiens, il n'en sera pas ainsi. Le moment de prier devient pour eux un instant laborieux. Ils ne savent trop comment s'y prendre. Par ailleurs, les voilà déconcertés par les préoccupations, les distractions. Peut-être même la prière leur paraît  un exercice trop élevé ou inutile. Plaise à Dieu que ces quelques indications soient providentielles ? Il suffit d'une poignée de brindilles pour allumer une grande flamme. A qui voudra se recueillir, lire l' Écriture, ouvrir les premières heures d'une retraite spirituelle, ces quelques conseils voudraient offrir un moyen élémentaire d'attiser l'Amour de Dieu. L’expérience enrichira  ces directives sommaires. La mise en présence de Dieu pourra se prolonger dans l'adoration et la louange des Trois Personnes divines  ou dans un silence paisible devant le Saint Sacrement . Le cœur s'humiliera d'autant plus que l'âme subira une crise violente  ou bien pour obtenir une grâce urgente, le priant s'abaissera davantage, à l'image de la Cananéenne. Rien ne rebute le malheureux qui "comme le petit chien se rassasie des miettes de la table" (Mc 7,28).

    Enfin, ne restera-t-il pas vrai selon l'enseignement des mystiques, très spécialement de sainte Thérèse d'Avila, que dans les voies de l'oraison nous demeurons toujours commençants ? On ne passe pas une fois pour toute par les salles basses, obscures du château. On ne s'installe pas à demeure dans les appartements du roi. Sans cesse, il faut recommencer ce laborieux pèlerinage : de la connaissance de nous-mêmes à la connaissance de Dieu, des rudiments de la vie spirituelle aux états plus élevés que Sa Majesté accorde quand bon Lui semble. C'est alors que l'assistance de l'Esprit s'imposera. Jusqu'ici on croyait s'en tirer tout seul. La lumière divine montrera quel orgueil diffus commandait ces démarches. Nous pensions être quelqu'un, en réalité nous n'étions rien : nous ne pouvions même pas dire " le Nom de Jésus sans l'inspiration  du Saint Esprit" (1 Co 12,3). Tout d'un coup, le Seigneur déchire l'illusion. Vanité de l'effort sans "Celui qui renouvelle la face de la terre" (Ps 104,30). N'a-t-on pas découvert la vraie prière, celle où l'Esprit Saint lui-même intercède pour nous ? A suivre ces très modestes conseils, inspirés de l’Écriture et de l'expérience des Saints, nous avons permis au Seigneur  de se lever comme un grand aigle : 

    "tel il veille sur son nid,

    Plane au-dessus de ses petits,

    Déploie ses ailes et les prend.

    Yahvé est seul pour les conduire." (Dt 32,11)

                                           

                                            Pierre Lauzeral s.j

                                            La Guardia (Espagne) 20 août 1959

                                   Préliminaires à la prière , Ed Apostolat de la prière

                                   coll. du Mirail, 1961     

     

  • Préliminaires à la prière - 13

    [suite de : préliminaires à la prière - 12 ]

     

    Les trois conditions requises pour prier :  troisième condition

     

    Pour entrer en prière (en oraison), trois conditions sont requises :

    - se placer sous le regard de Dieu, [billets 01 à 06 ]

    - purifier son cœur,  [billets 07 à 11 ]

    - invoquer l'Esprit Saint [billets 12 et 13 ]

    - conclusion : billet 14

     

    Invoquer l'Esprit Saint

    (suite)

    Parfois aussi la prière s'embrase - Sentiment poignant de repentir devant son péché et le péché du monde. Mais au même instant où le coeur est broyé , l'impression inexprimable du pardon glisse sur lui. " A mesure que tu les expieras, tes péchés tu les connaîtras et il te sera dit  : vois, vois les péchés qui te sont pardonnés." (Pascal, Mystère de Jésus). Parfois sans doute, approchons-nous déjà de l'oraison passive - l'âme s'oublie. Dépossédée d'elle-même , de son intérêt, de ses désirs, elle ne souhaite  qu'une chose : que Dieu soit glorifié ! Elle s'offre dans la confiance et l'abandon. Elle aime :

    "Qui donc aurais-je dans le ciel ?

    Avec Toi je suis sans désir sur la terre.

    et ma chair et mon cœur sont consumés :

    roc de mon coeur, ma part, Dieu à jamais" (Ps 78, 25-26)

     

    ou bien elle se trouve aussitôt investie d'un recueillement profond. Peu d'idées s'agitent. La mémoire est comme abolie, l'imagination vidée d'images. Dieu est là. Il suffit. Le temps passe très vite. Vraiment l'être est tout entier "enlevé en la louange et en l'Amour de son Créateur et Seigneur". Cet enthousiasme est contenu , sans violence, ni vibration de la sensibilité. Seul avec le Seul. Silencieux dans l'Adoration. Mais l'homme sait  que son silence parle haut à Dieu. Quand cette quiétude s’évanouit dans l'activité retrouvée, elle lui laisse l'impression d'une paix sans borne, d'une unification de toute son intériorité...Que ces situations  sont difficiles à décrire ! N'est-ce pas là "les gémissements indicibles" dont parle saint Paul ? 

    Faudrait-il ajouter une ultime remarque ? Il se peut  très bien  que la prière soit restée pénible, qu'elle ait paru se durcir à mesure quelle se prolongeait. L'âme cependant y a persévéré  avec patience. Incapable de parler  à son Seigneur  et ami, ou de l'entendre, n'importe. Elle se savait avec Lui. De cette sécheresse, elle retire une paix solide, peut-être plus durable, plus savoureuse, plus fructueuse qu'au sortir d'un état consolé. N'expérimente-t-elle pas alors la vérité de cette phrase  de Jean de la Croix : "Le chemin de la souffrance est plus sûr et même plus profitable que celui de la jouissance  et de l'action personnelle ; tout d'abord, parce que, quand on souffre, on reçoit des forces de Dieu, tandis que quand l'âme agit et est dans les jouissances, elle met en mouvement ses misères et ses imperfections; en second lieu, c'est dans la souffrance que l'on exerce et que l'on augmente peu à peu les vertus; c'est alors ainsi que l'âme se purifie et grandit en sagesse et en prudence" (St Jean de la Croix, Nuit Obscure, chap.16  verset 1)

    "Celui qui sonde les cœurs sait quel est le désir de l'Esprit et que son intercession pour les saints correspond aux vues de Dieu", conclut saint Paul. L'Esprit a purifié le cœur de ce subtil amour-propre  qui trouble toujours notre quête de Dieu. Grâce à ce Maître intérieur, ne se  trouve t-il pas en état de charité, sensibilisé à tous les besoins du Corps mystique du Christ ? L'Esprit Saint unit le baptisé en prière au propre Fils de Dieu dans le mouvement d'amour  qui l'entraîne vers le Père. Ensemble, ils veulent tout tout ce que Dieu veut, cette réunion  de tous les hommes dans l'unité  de la Trinité. Dès l'instant commence "cette remise de toutes choses au Père par le Fils" (1 Co, 15,24) dont l'accomplissement éclatera  à la fin des temps. Dans cette union totale au Fils par l'Esprit, impossible à celui qui prie de souhaiter autre chose que la venue du Royaume et "de correspondre  ainsi au plan de Dieu sur le Monde" 

    Il est certain que notre  description rend un compte  bien incomplet des divers  aspects de l'oraison "in spiritu". Heureux cependant qui pénètre mieux cette vérité : pour aller vers Dieu nous ne le pourrons que portés par ce même Esprit du Seigneur. En définitive, c'est lui le Maître. "L'Oraison est un don de Dieu qui dépend beaucoup plus de la grâce que de nous. Le Saint esprit en est l'auteur et le Maître. C'est lui qui nous y appelle. C'est de Lui que nous devons en attendre le succès" (P. Rigoleuc).

     

    Conseils pratiques :

    Comment solliciter l'aide de l' Esprit Saint ? Quand nous nous sommes retirés à l'écart pour prier, nous pouvons formuler une prière personnelle, ou détacher telle ou telle strophe du "Veni Creator" , ou bien du "Veni, Sancte Spiritus", ou bien encore une des oraisons de l'Octave de la Pentecôte. Nous pouvons répéter lentement telle ou telle phrase, insister sur tel ou tel mot selon le goût intérieur. En cette matière, il n'y a pas d'autres conseils à donner.   A suivre...

     

                                                      Pierre Lauzeral s.j

     

    prochain post : conclusion (générale) sur ces Préliminaires à la prière

     

     

     

     

  • Préliminaires à la prière - 12

    [suite de : préliminaires à la prière - 11 ]

     

    Les trois conditions requises pour prier :  troisième condition

     

    Pour entrer en prière (en oraison), trois conditions sont requises :

    - se placer sous le regard de Dieu, [billets 01 à 06 ]

    - purifier son cœur,  [billets 07 à 11 ]

    - invoquer l'Esprit-Saint [billets 12 et 13 ]

    - conclusion : billet 14

     

    L'invocation du Saint-Esprit

     

    Une fois en présence de Dieu, une fois approfondie la conscience de notre petitesse et de notre péché, il reste un dernier préliminaire à l'oraison : c'est l'invocation du Saint-Esprit.

    En réalité, tous ces actes dont nous nous sommes attardés à développer le contenu constitue le début de l'oraison. La principale besogne qui s'impose maintenant consiste à s'exercer soi-même à la prière sur un sujet donné. Or, il est impossible de mener à bien cette activité sans l'aide spéciale de l'Esprit-Saint. Vérité, à notre sens, trop peu enseignée, encore moins pratiquée, dont saint Paul, pourtant, nous fournit une affirmation solennelle.

    Le texte sur lequel nous voulons nous attarder est tiré de la Lettre de saint Paul aux Romains. Au chapitre 8, l'Apôtre décrit d'une manière vigoureuse la vie du chrétien. Avant tout, elle est spirituelle, non au sens psychologique, mais parce que l'Esprit-Saint lui-même en devient l'âme. Il provoque en nous des réactions de fils de Dieu. En définitive, c'est Lui qui anime nos relations les plus personnelles avec le Père, dans le Christ Jésus. Serait-il surprenant que l'Esprit ne pénètre pas notre prière, qu'il n'en fasse pas un peu son affaire ?

    "... L'Esprit-Saint vient au secours de notre faiblesse, car nous ne savons que demander pour prier comme il faut, mais l'Esprit lui-même intercède pour nous  en des gémissements indicibles et Celui (Dieu le Père) qui sonde les cœurs sait quel est le désir de l'Esprit et que son intercession pour les saints correspond aux vues de Dieu." (Rm 8,26-27)

    Nous ne savons pas prier, car nous ignorons dans quel sens nous devons orienter notre prière. Notre condition de créature accuse notre faiblesse. Nous recevons tout de Dieu. Il est le seul qui se suffit. Nous sommes en indigence de Lui. De plus, même "lavés" au baptême, "sanctifiés", "justifiés par le Nom du Seigneur Jésus-Christ et par l'Esprit de notre Dieu (1 Co 6,11), nous constatons que le "péché habite en nous" (Rm 7,20), c'est-à-dire la convoitise, cet instinct du mal, non effacé par l'eau baptismal, toujours en rébellion et prêt, une fois libéré, à donner la mort. Les vertus reçues de Dieu au début de notre vie filiale demeurent fragiles en nous, sans cesse attaquées par notre égoïsme, le tentateur et le monde : foi inconstante, espérance facilement déconcertée, charité trop timide...

    Mais voilà quelqu'un qui sait de quel limon la "main" divine nous a suscités. L'Esprit-Saint, Dieu comme le Père et le Fils avec qui Il partage même puissance, même éternité, même beauté, même divinité, l'Esprit dont notre cœur accueille la présence par l'état de grâce, l'Esprit plein de douceur et de force qu'attire notre impuissance radicale, provoque en nous comme une nouvelle haleine du Créateur et nous apprend à prier, à respirer en Dieu.

    "Nous ne savons que demander".  Notre prière s'égare sur l'objet de ses demandes. Combien sommes-nous enclins à gémir auprès du Seigneur pour des avantages, des chances matérielles, des bagatelles, pour une sainteté encore trop intéressée. Mais, lui, l'Esprit de feu, purifie l'âme  de ses projets et désirs égoïstes. Il redresse l'intention. Il l'oriente vers le Royaume. Il ouvre le cœur à la "sollicitude de toutes les Églises". Il l'incline vers une oraison plus conforme aux demandes du Pater : la sanctification du Nom à jamais béni, la prompte venue de Son Règne, l'accomplissement de sa Volonté.

    "L'Esprit-Saint lui-même intercède pour nous en des gémissements ineffables." L' Esprit ne se tient pas à l'intérieur de notre prière comme un pédagogue ou un conseiller. Il est lui-même notre intercession, son âme la plus authentique. Et parce qu'il l'anime  du dedans, Il lui insuffle un élan puissant et la persévérance  nécessaire pour la faire remonter jusqu'au Père. D'un mot, saint Paul décrit cette intervention de l'Esprit.  Elle s'exprime "en gémissements ineffables". Qu'est-ce à dire ? Peut-être la véritable oraison se réalise-t-elle au-delà de notre imagination, de la formulation de mots intérieurs. Il s'agit d'un contact simple, non exprimé - d'un regard, d'une présence, d'un silence. Sans doute, la Vierge Marie priait-elle ainsi en contemplant l'Enfant de la Crèche. (...) A suivre...

     

                                               Pierre Lauzeral s.j

  • Préliminaires à la prière - 11

    [suite de : préliminaires à la prière - 10 ]

     

    Les trois conditions requises pour prier :  seconde condition

     

    Pour entrer en prière (en oraison), trois conditions sont requises :

    - se placer sous le regard de Dieu, [billets 01 à 06 ]

    - purifier son cœur,  [billets 07 à 11 ]

    - invoquer l'Esprit Saint. [ billets 12 à 14 ]

    - conclusion : billet 15

     

    LA PURIFICATION DU CŒUR (suite)

     

    Conclusions pratiques

     

    De l'ensemble de ces textes on retiendra aisément que la purification du cœur s'impose à qui veut s'approcher de Dieu. D'abord, parce que chacun d'entre nous n'étant qu'une créature a besoin de s'humilier devant son Créateur et Seigneur. Reconnaître qu'elle est "l’œuvre de ses mains" (Ps 138,7), qu'elle reçoit tout de Lui, qu'elle est pauvre et insignifiante aux yeux de sa Souveraine Majesté glorifie assurément le Seigneur des Seigneurs, mais encore fait du bien à l'âme. Se remettre à sa vraie place, voilà qui nous assainit radicalement.

    En outre, l'homme mis en contact de la présence divine se découvre souillé et misérable. Le geste du publicain naît spontanément en lui-même pour peu qu'il veuille jeter  les yeux sur sa misère et regarder le Très-Saint dans la vérité. Enfin, il faudrait ajouter que l'âme aimante éprouve devant l'Amour lui-même comme l'instinct du Prodigue pénitent. Dire "Père, j'ai péché"  (Lc 15,18) avant d'oser toute requête, ou simplement avant de jeter un regard sur la splendeur de la maison paternelle - ne nous a-t-il pas appelés "des ténèbres à son admirable lumière"  (Lc 2,10) - paraît pour le cœur d'un fils  pardonné comme le premier devoir de l'amour.

    "Offrir à Dieu un cœur saint et pur de toute souillure actuelle de péché", pour citer  un ancien texte du Carmel, résume bien la seconde attitude à susciter lorsque nous passons le seuil de la prière. Alors seulement il nous sera accordé " de boire au torrent".

    Comment pratiquement réaliser cette purification ?

    "Faire un acte de révérence et d'humilité".

    Saint Ignace suggère, au début de l'oraison, un geste physique, par exemple faire une génuflexion, une prosternation, baiser la terre. Beaucoup de psychologie entre dans ce conseil. Au commencement de l'oraison, l'âme est froide, engourdie souvent ; un geste extérieur secouera son inertie et l'inclinera à se modeler sur la position  du corps. Cette révérence corporelle peut fort bien  s'accompagner de prières pour lui donner meilleure signification.

    Réciter le "Confiteor" comme au début de la messe. Répéter quelques versets de Psaumes (...)

    L’Écriture nous fournira de plus longs passages pour exprimer cette humilité intérieure, par exemple au Livre de Daniel chapitre 9, etc., ou des phrases incisives telle la prière du publicain répétée à satiété : " Seigneur, ayez pitié de moi." On sait combien la simple invocation " Jésus, Fils de Dieu, aie pitié de moi, pécheur " est devenue la source,  dans la piété orthodoxe, d'une véritable mystique de la prière.

    Notons enfin qu'il est urgent et bienfaisant, surtout en temps de sécheresse, de recommencer au cours de l'oraison cette humiliation initiale. Chercher sans se lasser, demander sans se décourager, frapper indéfiniment jusqu'à ce qu'on tire le verrou, selon le conseil du Seigneur, n'est-ce pas se tenir comme un mendiant à la porte  de la Grâce ? Alors seulement, la conviction de notre totale indigence amènera le Dieu de miséricorde à jeter les yeux sur nous pour nous combler de ses biens.

                                              Pierre Lauzeral s.j

     

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  • Préliminaires à la prière - 10

    [suite de : préliminaires à la prière - 09 ]

     

    Les trois conditions requises pour prier :  seconde condition

     

    Pour entrer en prière (en oraison), trois conditions sont requises :

    - se placer sous le regard de Dieu, [billets 01 à 06 ]

    - purifier son cœur,  [billets 07 à 11 ]

    - invoquer l'Esprit Saint. [ billets 12 à 14 ]

    - conclusion : billet 15

     

    LA PURIFICATION DU CŒUR (suite)

    Dès que nous nous sommes pénétrés de la présence de Dieu, il est nécessaire de travailler à la purification de notre cœur. C'est, normalement, la deuxième activité à laquelle nous devons nous livrer, une fois entrés en prière. Cependant, comment s'appliquer sérieusement à cette besogne, si nous ne sommes intimement convaincus de son urgence et de sa nécessité.

     

    La voie de l'Evangile

    Nul mieux que Jésus ne connaissait la grandeur de la divine Majesté. Son âme unie à la divinité, par le mystère de l'union hypostatique, jouissait d'une grâce unique. Jésus voyait son Père (cf. Mt 12,34). Aussi n'est-il pas surprenant que sa vie, sa mort, sa résurrection soient toutes consacrées à la Gloire de Celui qui l'avait envoyé et, dans le même instant, qu'Il ait exigé, en présence de la "sainteté" de Dieu, une totale révérence. Le Temple est sacré. Le Très Saint l'habite. Le Christ en chasse vendeurs et changeurs dès sa première Pâque à Jérusalem. "Ne faites plus de la maison de mon Père une maison de commerce" (Jn 3,16).

    Plus tard, ne le surprendra-t-on pas en train d'interdire le va-et-vient des gens pressés sur les parvis ? "Il ne laissait personne transporter d'objet à travers le Temple (Mc 11,16)." Mais voilà qui reste bien extérieur au culte du Seigneur. Au Temple, deux hommes montent pour prier. Nous connaissons tous la posture suffisante du pharisien. Jésus lui oppose le véritable modèle d'un priant en la personne du publicain. Regardez ce dernier : " Il se tient à distance (Lc 18,13)"  Entre Dieu et lui se creuse l'immense abîme de son péché. "Il n'ose même pas lever les yeux au ciel", car le ciel "est le trône de Dieu (Mt 5,34)". Une créature souillée peut salir , même de ses prunelles, une clarté si pure. "Il se frappe la poitrine", car il n'a rien à offrir d'un cœur mauvais, où suppurent tant de plaies.

    Et loin d'étaler fièrement des titres de noblesse, des œuvres, des mérites à la manière du pharisien, il répète : " Mon Dieu, aie pitié du pécheur que je suis !" Sans doute, le publicain insiste t-il sur la confession de son indignité et, de ce fait, en creuse t-il la conviction. Or voilà, nous déclare Jésus , ce qui "le justifie", l'accrédite auprès de Dieu, l'introduit en son amitié beaucoup plus que l'étalage de pieuses entreprises. En somme, nul, s'il ne s'est enfoncé dans la connaissance de sa misère, ne peut prétendre prier. Jésus l'enseigne à la suite de tout l'Ancien Testament.

    Celui qui nous invite, dans l'oraison dominicale à souhaiter "que le nom du Père soit reconnu Saint", Celui qui déclare presque brutalement au jeune homme riche, épris de sainteté : "Dieu seul est bon (Mc 10,18)", nous sollicite d'adopter devant le Père l'attitude la plus exacte, celle de la créature et du pécheur. Faudrait-il rappeler qu'à pareil comportement Jésus a attaché une béatitude : "Bienheureux les cœurs purs : ils verront Dieu (Mt 5,8)." Pour que le regard récupère sa limpidité intérieur, pour que la foi lui permette de contempler Dieu, il faut, conclut Jésus, que le cœur se nettoie. Alors il deviendra transparence. Il "sera tout entier dans la lumière comme lorsque la lampe illumine de ses rayons (Lc 11,36)".

    A suivre....

    Pierre Lauzeral s.j  - préliminaires à la prière

     

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  • Préliminaires à la prière - 09

    [suite de : préliminaires à la prière - 08 ]

     

    Les trois conditions requises pour prier :  seconde condition

     

    Pour entrer en prière (en oraison), trois conditions sont requises :

    - se placer sous le regard de Dieu, [billets 1 à 6 ]

    - purifier son cœur,  [billets 7 à ... ]

    - invoquer l'Esprit Saint. [ billets ... à ... ]

     

    LA PURIFICATION DU CŒUR (suite)

    Dès que nous nous sommes pénétrés de la présence de Dieu, il est nécessaire de travailler à la purification de notre cœur. C'est, normalement, la deuxième activité à laquelle nous devons nous livrer, une fois entrés en prière. Cependant, comment s'appliquer sérieusement à cette besogne, si nous ne sommes intimement convaincus de son urgence et de sa nécessité.

     

    L'exemple d'Isaïe

    Quelques siècles plus tard, le prophète Isaïe retrouve, en présence de Dieu, le même cœur contrit et humilié. Avant d'être investi de sa mission, il est lui aussi, introduit dans le face à face divin (cf Is, 6,1 et sv). Yahvé lui apparaît sous la vision d'un monarque prestigieux, "assis sur un trône élevé", revêtu d'un manteau "dont la traîne remplit le sanctuaire ". Détail nouveau : le Dieu de majesté n'est plus seul. Toute une cour l'environne, celle des Séraphins, hérauts de sa gloire : "Saint, Saint, Saint est Yahvé Sabaoth." La puissance de cette acclamation secoue jusqu'au gond des portes et "le Temple lui-même se remplit de fumée". 

    Alors Isaïe de confesser : "Malheur à moi, je suis perdu, car je suis un homme aux lèvres incirconcises et mes yeux ont vu le Roi Yahvé Sabaoth."

    Il ne s'agit pas d'être introduit à la cour céleste, encore faut-il se conformer aux gestes et aux rites de ceux qui y demeurent. Aux pieds du Très-Saint, encore une fois, une seule attitude: se voiler le visage puis, à l'instar des anges, devenir le chantre de la Splendeur divine.

    Or, le prophète ressent avec violence combien sa bouche est inhabile à cette louange. Ce peuple dont il est le compatriote n'est pas mieux exercé à glorifier Dieu. Bien plus, sont-ils voyants et Israélites, des pécheurs à la nuque raide, au cœur mauvais. "Et la bouche parle de l'abondance du cœur" (Mt 12,34). Comment affronter la pure lumière d'En-Haut et célébrer sa magnificence ?

    Isaïe s'humilie et Dieu condescend à le purifier. Un séraphin, d'un charbon embrasé, brûle la souillure : " Vois donc, ceci a touché tes lèvres ton péché est effacé, ton iniquité est expiée !" Désormais il pourra contempler la Gloire. Quoi donc, partout il sera habilité à proclamer : "Toute la terre en est remplie !"

    Moïse, Élie, Isaïe, que veulent-ils nous livrer de leur expérience de Dieu ? Sans nul doute, une leçon de révérence. On ne peut aborder le Tout Autre à la légère. Sa Majesté, sa Grandeur, sa Sainteté requièrent de l'homme une intime purification. Tel est l'enseignement de l'Ancienne Alliance. Lorsqu'il descendra des profondeurs de l’Éternité, le Fils de Dieu parlera t-il autrement ? 

    A suivre....

     

                                           Pierre Lauzeral s.j  (jésuite)

     

     

     

     

     

     

  • préliminaires à la prière - 08

    [suite de : préliminaires à la prière - 7 ]

     

    Les trois conditions requises pour prier :  seconde condition

     

    Pour entrer en prière (en oraison), trois conditions sont requises :

    - se placer sous le regard de Dieu, [billets 1 à 6 ]

    - purifier son cœur,  [billets 7 à ... ]

    - invoquer l'Esprit Saint. [ billets ... à ... ]

     

    LA PURIFICATION DU CŒUR (suite)

    Dès que nous nous sommes pénétrés de la présence de Dieu, il est nécessaire de travailler à la purification de notre cœur. C'est, normalement, la deuxième activité à laquelle nous devons nous livrer, une fois entrés en prière. Cependant, comment s'appliquer sérieusement à cette besogne, si nous ne sommes intimement convaincus de son urgence et de sa nécessité.

     

    L'exemple d’Élie

    Au temps de l'universelle apostasie d'Israël, alors qu'une menace de mort pèse sur sa tête, le prophète Élie rejoint la montagne où jadis Dieu s'était laissé entrevoir à Moïse. Lui aussi appartient à cette race montante et privilégiée qui, ne fléchissant pas le genou devant les Baals, [quels sont les Baals de notre époque ?], adore le Seigneur Unique. Son "cri de guerre" : "Yahvé est vivant devant qui je me tiens" (1 R 17,1), ne trahit-il pas une vie intérieure fortement éclairée par les cimes ? Or, l'homme de Dieu, meurtri par le combat de la foi, éprouve le besoin de marcher, à travers le désert, vers les sources : là-bas, à l'Horeb, il sait que Yahvé l'attend, comme autrefois il attendit ses pères.

    De fait, au creux de la grotte de Moïse, le tête-à-tête divin a lieu. Après l'ouragan, le tremblement de terre, les éclairs, sa Majesté passe dans le froissement d'une "brise légère".

    Or, notons aussitôt le geste du prophète : " Dès qu’Élie l'entendit, il se voilà le visage avec son manteau" (1 R 19,13). La créature ne peut soutenir la Présence de Yahvé, pourtant apparemment moins redoutable que lors du Buisson ou des manifestations sur le Sinaï. Une seule attitude : se cacher le visage, par respect sacré, et "sortir" de ce creux du rocher, sanctifié par le passage du Très-Haut.

    A suivre...

                                       Pierre Lauzeral - Préliminaires à la prière

     

       prochains posts (billets) :

      post n° 9 : L'exemple d'Isaïe

      post n° 10 : La voie de l’Évangile

      post n° 11 : conclusions pratiques

      post n° 12 et suivant  : la 3ème condition requise pour prier : l'invocation de l'Esprit-Saint

     

     

     

  • Préliminaires à la prière - 07

    Les trois conditions requises pour prier :  seconde condition

     

    Pour entrer en prière (en oraison), trois conditions sont requises :

    - se placer sous le regard de Dieu, [billets 1 à 6 ]

    - purifier son cœur,  [billets 7 à ... ]

    - invoquer l'Esprit Saint. [ billets ... à ... ]

     

    LA PURIFICATION DU CŒUR

    Dès que nous nous sommes pénétrés de la présence de Dieu, il est nécessaire de travailler à la purification de notre cœur. C'est, normalement, la deuxième activité à laquelle nous devons nous livrer, une fois entrés en prière. Cependant, comment s'appliquer sérieusement à cette besogne, si nous ne sommes intimement convaincus de son urgence et de sa nécessité.

     

    L'exemple de Moïse

    "Il ne s'est plus élevé en Israël de prophète pareil à Moïse, lui que Yahvé connaissait face à face" (Dt 34,10). Le Deutéronome résume par cette phrase la carrière de cet ami exceptionnel du Seigneur. Or, si ce géant d'Israël s'est confronté souvent avec l'Invisible, ces rencontres n'en ont pas moins connu des saisons, des rythmes, disons même des lois très spéciales. Au commencement, le libérateur des Hébreux n'est qu'un pâtre du désert de Madian lorsque l’Éternel, à l'affût dans un buisson l'interpelle : " l'Ange de Yahvé se manifeste à lui sous la forme d'une flamme de feu, jaillissant du milieu d'un buisson. Moïse se dit alors : " Je vais m'avancer pour considérer cet étrange spectacle et voir pourquoi le buisson ne se consume pas." (Ex 3,2 et suivant). Moïse affronte soudain un phénomène étrange. Des épines embrasées qui ne se consumaient pas. Flaire-t-il le mystère ? Veut-il en sonder la grandeur ?...

    " Yahvé le vit s'avancer pour mieux voir et Dieu l'appela du milieu du buisson :  Moïse, Moïse - Me voici, répondit-il." Au plus ardent de ces braises, une voix parle. Elle appelle Moïse par son nom. Moïse répond. Entre l'invisible interlocuteur et le berger de Jethro, un dialogue commence. Remarquez alors la suite. " N'approche pas d'ici !" Paradoxe de Dieu : il attire et il repousse. Il convoque et il renvoie. Entre la créature et Lui s'étend un espace, une zone sacrée qu'il ne doit pas franchir. "Autant le ciel est haut au-dessus de la terre." (Is 55,9)

    "Ôte les sandales de tes pieds, car le lieu que tu foules est une terre sainte" Partout où réside le Très-Haut, partout où tombe l'ombre de ses ailes, s'étale en même temps un lieu infiniment respectable. Nul n'y pénètre sans précaution, disons mieux, sans purification. Les sandales que le Voyant du Buisson doit retirer de ses pieds symbolisent cette révérence. Pour fouler la terre sainte où Dieu se manifeste, il faudra toujours se dépouiller, s'humilier [attention cependant aux contrefaçons de l'humilité : remarque de l'auteur de ce blog], s'abaisser. Nous pourrions maintenant évoquer d'autres rencontres de Moïse avec Yahvé. Elles révéleraient toujours, d'une manière ou d'une autre, cet instant de respect, d'humiliation totale que le Seigneur des Seigneurs impose à l'homme fragile et pécheur. Mais il est plus intéressant de saisir à d'autres moments de la Révélation biblique  des attitudes semblables pour mieux comprendre combien, de la part de Dieu, il y a une volonté continue de susciter chez ses adorateurs les mêmes comportements. 

                                                           A suivre...

                                       Pierre Lauzeral - Préliminaires à la prière

     

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