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incarnation

  • Psaume 8

    Introduction au psaume :

    Quand je vois les Cieux...

    Louer Dieu, proclamer sa gloire, c'est notre vocation et ce sera notre joie éternelle ! 

    Dieu a traversé notre monde et "il l'a laissé revêtu de beauté" (St Jean de la Croix), et les âmes simples ne cessent d'éprouver la grandeur de cette oeuvre et de la bénir. 

    Que le ciel est beau !

    Que les œuvres de Dieu sont belles !

    Nul ne le sait comme un cœur droit qui voit toutes ces beautés s'écouler des mains divines. Personne au monde n'a admiré, goûté le monde comme le petit pauvre d'Assise : le ciel étoilé, les fleurs, les oiseaux, les brebis...

    Ce petit psaume se prête si bien à se fixer dans la mémoire, pour être comme une flûte qu'on prend à volonté afin de se donner à soi-même une minute de joie et à Dieu un peu d'honneur. 

    Et de penser que nous sommes placés au milieu de ce monde pour en profiter et pour nous en servir ! Que, par la volonté de Dieu, tout cela est à nous ! Que nous valons infiniment mieux (Math 6,26), nous cependant si pauvres et chétifs... De penser à tout cela nous fait souhaiter que les oiseaux du ciel et les fleurs... nous aident à glorifier le Créateur.

    Une sainte Thérèse d'Avila, une sainte Thérèse de l'Enfant-jésus, un saint François d'Assise, un saint François de Sales, comme ils devaient dire ce psaume ! 

    Mais leur cœur est à notre  disposition pour le dire par eux, car dans le Christ, avec eux nous ne sommes qu'un. 

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  • Chemin vers Pâques (4)

    [19]

    L'interprétation patristique de la révélation de la création à l'image rejoint d'ailleurs ainsi l'expression sans doute la plus centrale du Mystère du salut chez les Pères, à savoir que "Dieu s'est fait homme afin que l'homme puisse devenir Dieu", selon l'intuition de saint Irénée, reprise et exploitée par la plupart des Pères grecs, et qui apparaît comme l'axe de toute la théologie orientale. Selon cette expression du mystère chrétien également, le Dessein de Dieu a pour but la divinisation de l'homme. En créant l'homme a son image, Dieu préparait déjà l' Incarnation qui seule permettrait la déification de l'homme. La création à l'image était une pierre d'attente pour le mystère du Christ qui est le mystère de l'incarnation de Dieu dans son icône vivante, mais le mystère du Christ Lui-même n'a été voulu qu'en vue de l'achèvement de l'homme dans la divinisation. 

    Ainsi l'image prédestine l'homme à la divinisation. Et la divinisation est conçue par les Pères d'une façon extrêmement [20] réaliste. Ceci apparaît en particulier dans leur refus d' entrer ici dans les voies de la pensée hellénique.

    Selon cette pensée, l'homme deviendra dieu pour  autant qu'il vivra à la manière des dieux ; mais une telle destinée est seulement la conséquence de la parenté naturelle qui existe entre lui et eux : l'homme est de race divine, du moins par la partie spirituelle de son être ; il n'y a pas de distinction radicale entre le mode d'être divin et le mode d'être humain, ni donc de véritable transcendance de Dieu par rapport au monde auquel l'homme appartient : cette distinction et cette transcendance n'ont été mises en lumière que grâce à la révélation du mystère de la création, inconnu en dehors de la Tradition judéo-chrétienne ; "devenir dieu" selon la pensée grecque n'a donc rien de paradoxal : cela ne dépasse pas ce que l'on pourrait appeler un changement de condition d'existence, cela est accessible à l'homme et ne dépend guère que de sa volonté.

    Il en va tout autrement chez les Pères. Pour eux, en effet, la distance entre le Créateur, le seul vrai Dieu, et le monde créé, auquel l'homme tout entier, corps et âme, appartient est infinie. Dans ce contexte, l'homme, laissé à ses propres forces, apparaît foncièrement incapable d'accéder à la divinisation. En réalité, le terme même de "divinisation" revêt une signification nouvelle et vraiment inouïe ; maintenant, il s'agit proprement d'un mystère que l'homme ne pourrait même pas soupçonner sans le secours de la Révélation. Un mystère : car l'homme, pure créature, n'est par nature qu'un être éphémère et corruptible, et il ne peut être divinisé qu'en accédant au mode d'être de Celui qui seul est l'Etre nécessaire et incorruptible. "Devenir Dieu", alors, ce n'est plus se hisser jusqu'à la compagnie et à la vision des dieux, c'est - et l'on entrevoit la refonte radicale de l'être créé que cela suppose - participer à l'Etre incréé, c'est devenir, par participation et par [21] grâce mais tout à fait réellement, le Dieu unique et trois fois Saint Lui-même."

                                                                             A suivre...

     

     

    Claude Richard - Il est notre Pâque - Cerf , 1980  

    Claude Richard a été abbé de l'abbaye cistercienne Notre-Dame de Timadeuc, près de Rohan.

  • du temps et de l'éternité

    En vérité, en vérité je vous le dis, celui qui écoute ma parole et croit en Celui qui m'a envoyé, celui-là a la vie eternelle.  Jn 5,24

    Voilà le grand mystère de la foi, qui nous met dans l'éternité. La foi, c'est vivre le mystère de l'éternité dans le temps, c'est faire que l'éternité assume chaque instant de notre vie. C'est par l'instant présent, et par lui seul, que l'éternité peut assumer le temps, et nous serons vraiment croyants que dans la mesure où l'éternité assumera réellement chaque instant de notre vie. Si nous vivons de l'instant présent dans la foi, nous vivons quelque chose d'éternel, nous sommes saisis par l'éternité : c'est le mystère de Dieu qui s'empare de nous. Le mystère de l' Incarnation, pour nous, c'est Dieu présent à l'intérieur de la succession du temps.

    Marie-Dominique Philippe - Suivre l'Agneau t.2 -Ed. St Paul 1999. p 232

    ISBN : 2 85049 781 9

    Les ouvrages ainsi que les conférences  de Marie-Dominique Philippe sont disponibles à Notre-Dame de Rimont (71390 Fley. Site internet : www.stjean.com)

  • Il est né parmi nous

    Où est le roi des Juifs qui vient de naître ? demandent les mages venus d'Orient. Quand le Fils éternel du Père vient vivre avec nous, on ne peut pas dire qu'il force les portes : sur notre terre, sa première condition est celle d'un petit émigré dont on ne veut pas à la maison ; Il est venu chez les siens et les siens ne l'ont pas reçu. Si nous avions dû mettre en scène l'incarnation d'un Dieu qui parle aux hommes, nous l'aurions sans doute située au temple ou dans un palais royal, comme l'imaginaient les mages venus d'Orient. Les Évangiles nous le présentent à Bethléem, loin de ces fastes, dès le début mis à l' écart dans un abri de bergers. Pourquoi cela ?

    Si le Fils de Dieu était apparu dans la gloire d'un sanctuaire, nous aurions sans doute cru qu'il était d'abord venu pour les prêtres et tout ce qui touche de près ou de loin au monde religieux, comme certains le pensent encore. S'il  avait parlé du haut d'un trône royal, il aurait laissé croire  qu'il venait pour les grands de ce monde - et Dieu sait  qu'au long de l'histoire beaucoup d'entre eux ont prétendu asseoir sur lui leur puissance. Mais les choses ne se sont pas passées ainsi. Dieu s'est manifesté dans la vie de gens très ordinaires et pauvres, déplacées par décret, comme tant de familles côtoyées de nos jours. Il a même définitivement lié son visage à celui d'un nouveau-né, couché dans une mangeoire, et les textes précisent sans ambages : Voilà le signe qui vous est donné. Oui, tel est le lieu où Dieu se donne à reconnaître. C'est un comble, du jamais vu !

    Par là, Dieu annonce clairement et de façon indiscutable que sa Parole devenue chair est destinée à tout homme et que son amour ne connaît aucune frontière. Comprenons-le : le Très-Haut se révèle au plus bas, car il ne veut exclure  personne. Pour n'être récupéré ni par le clergé, ni par les princes, ni par quelque caste que ce soit, il s'identifie aux plus petits. Et pour être absolument sûr qu'on ne trouve pas plus petit que lui, il devient le « Très-Bas » (Christian Bobin), et se place au-dessous de l'échelle humaine,  puisqu'il choisit comme gîte la mangeoire d'un animal. De cette façon, il est assuré de pouvoir rejoindre tout le monde, jusqu'au plus démuni d'entre les démunis, jusqu'au plus désemparé. Le Créateur qui, avec amour, a façonné l'homme et la femme à son image, nous donne en 1 Jésus un sauveur qui se tient au plus proche de ceux dont la condition est fragile, sous-humaine, de ceux dont la vie risque de se perdre.

    Ainsi quiconque, quelles que soient son histoire, sa situation, ses déchirures, est assuré que Dieu veut non seulement lui parler mais se faire proche et partager son existence. Le signe de Dieu à Bethléem est un enfant emmailloté et couché dans une mangeoire (Lc 2, 12). Jésus se manifeste dans la pauvreté, les mains vides, il est emmailloté comme un cadeau offert, parce qu'il n'a rien d'autre à donner que lui-même. Mais en lui est la vie, écrit saint Jean (1, 4). De la sorte, par lui et en lui, la vie même de Dieu pénètre l'histoire humaine, l'histoire de chacun: Le Verbe était la vraie lumière qui en venant dans le monde illumine tout homme (Jn 1, 9)

     Bernard Rey - La discrétion de Dieu - Cerf 1997, pp.41-43   

  • Il s'est approché de nous

    A mon sens, l'incarnation de Dieu est une révolution de la vision humaine sur Dieu. Il n'est pas seulement un personnage lointain ; il s'est manifesté en Jésus. Il est devenu visible ; on peut le connaître ; il s'est lié à l'homme ; il me rencontre "les yeux dans les yeux". Il m'est possible de le connaître dans le visage d'un homme. Dieu est descendu sur cette terre pour sauver la totalité de la terre. (...)

    En Jésus, Dieu est entré dans l'histoire humaine - ainsi que bien sûr dans l'histoire du mal. Il a connu la souffrance humaine dans son corps. Il a appris ce qu'était la souffrance.

    Telle est la vision révolutionnaire sur Dieu qui nous distingue des images divines des autres religions. Dieu n'est pas le personnage lointain inaccessible qui - selon la description qu'en font les Grecs - est insensible à la souffrance. Au contraire, il s'est fait homme et il a assumé lui-même toute souffrance humaine.

    Précisément, ce fut pour Dietrich Bonhoeffer l'essence du christianisme : " Les chrétiens sont avec Dieu dans sa passion." Voilà ce qui distingue les chrétiens des païens : "Ne pouvez-vous pas veiller une heure avec moi ?" demande Jésus à Gethsémani. C'est l'inversion de tout ce que l'homme religieux attend de Dieu. L'être humain est appelé à souffrir la souffrance de Dieu pour le monde sans Dieu."

    Depuis son incarnation, Dieu nous rencontre dans chaque visage humain. Il nous rencontre précisément dans les démunis et les pauvres. Cela est aussi une révolution de l'image de Dieu ; il ne s'est pas retranché quelque part dans le ciel : il s'est approché de nous. Et Dieu n'est pas insensible, mais c'est quelqu'un qui est entré dans notre humanité et qui a éprouvé dans son propre corps tous les sentiments humains.

    (...)

    L'expérience chrétienne de Dieu a toujours un aspect sensible et corporel. Cela nous différencie, nous les chrétiens, des autres religions (...)

     

    Anselm Grün - La foi des chrétiens - Desclée de Brouwer 2008

  • Le Christ et l'institut de beauté

    Chacun de nous est très conscient de son organisme corporel ou physique : toute la biologie, toute la médecine, toute la diététique sont centrées sur le bon fonctionnement de cet organisme corporel. Dans notre civilisation moderne, le souci de l'organisme corporel humain a pris une telle prépondérance qu'il donne lieu à une véritable religion avec ses dogmes, ses grands prêtres, sa liturgie : les instituts de beauté sont des lieux de culte et une opération chirurgicale est une grand-messe; le bronzage des corps tient dans notre vie la place qu'occupait jadis la prière.

    Le Christ - et il importe de la souligner très fort - n'est pas venu condamner le corps, c'est tout le contraire, il est venu le transfigurer, puisque, lui qui vivait dans sa condition de Fils unique de Dieu qui est Esprit, s'est incarné, c'est-à-dire qu'il a pris corps en vue de transmettre aux hommes son message. Il ne pouvait les toucher (à tous les sens du mot) qu'en ayant lui-même un corps. Le mépris du corps n'est pas chrétien. L'hérésie albigeoise (...)  au XIII ème siècle (...) condammait le corps et le mariage.

    (...)

    Que chacun de nous soit aussi un organisme spirituel est moins évident : cela ne se voit pas, cela ne se touche pas. (...) Toute l'entreprise du Christ a été de nous convaincre que, doublant notre organisme corporel, nous avons un organisme spirituel (...) La mission propre du Christ est de lui conférer un épanouissement de vie éternelle, du moins la possibilité de cet épanouissement.

    (...)

    Nous pouvons être de parfaits athlètes quant à notre organisme physique ou même quant à l'exercice de nos facultés rationnelles et être des rachitiques et des débiles quant à notre organisme spirituel. C'est là un phénomène anormalement fréquent à notre époque de forme physique et de brillance intellectuelle.

    R.L Bruckberger - " La Révélation de Jésus-Christ " Grasset 1983