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Année liturgique B

  • 6e dimanche T.O année B

    Lévitique  chapitre 13 versets 1-46

    1ere Corinthiens chapitre 10, 31 - 11, 1

    Marc 1, 40-45

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  • 4e Dimanche de Carême (de Laetare) - année B -

    La page que nous allons lire constitue la section finale de l'entretien de Jésus avec Nicodème. Ce Pharisien, "un des notables juifs" (3,1), doit, selon un procédé courant dans le Quatrième Évangile, incarner l'attitude spirituelle qui vient précisément d'être décrite : celle de ces gens qui, à Jérusalem, ont cru en Jésus "à la vue des signes qu'il faisait" ; mais l'insuffisance de cette démarche était aussitôt signalée : " Jésus, lui, ne se fiait pas à eux" (2,23-24).

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  • 3e Dimanche de Carême - année B -

    Elle ne s'attendait pas à cette rencontre, elle n'y était pas préparée.  La Samaritaine rencontre au puits de Jacob Jésus fatigué par la route. Elle trouve quelqu'un, un juif, qui lui demande à boire. Cela surprend car les Juifs n'ont rien en commun avec les Samaritains. Et Jésus lui dit : " Si tu savais le don de Dieu et qui est celui qui te demande à boire, c'est toi qui l'aurait prié et il t'aurait donné de l'eau vive ". C'est le Seigneur qui a l'initiative. C'est le Seigneur qui pose le premier les questions.  C'est lui qui oriente tout le débat et qui oriente toute la conversation. Il veut dévoiler à cette samaritaine le mystère de Dieu.

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  • 2e Dimanche de Carême - année B - Cette Parole à nulle autre pareille

    Nos vies sont des montées à Jérusalem, nos vies sont des chemins de croix : l’Évangile de ce jour nous invite à le reconnaître. Pierre a confessé le Christ comme le Messie, le Fils du Dieu vivant. Tout le contenu de la plénitude de la foi est donné là et pourtant dès que le Seigneur lui apprend sa montée à Jérusalem, sa mort et sa résurrection, le scandale est là.

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  • 1er Dimanche de Carême - année B

    Texte tiré de " Seigneur, rien n'est plus vrai que Ta Parole. Méditations et homélies dominicales pour l'année B "  Éditions Parole et Silence de Marie Joseph Le Guillou.

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  • Messe de la nuit de Noël - année B

    Isaïe 9, 1-6 ; Tite 2, 11-14 - Lc 2, 1-14

    Le texte est tiré du livre : "Seigneur, rien n'est plus vrai que ta Parole" du Père M.J Le Guillou

    il est actuellement indisponible dans les librairies. Possibilité de le commander ici ou

     

     

    Le texte de l'évangile de Luc nous met devant le mystère de l'histoire de Dieu et de l'homme, c'est-à-dire devant le Seigneur qui vient sauver son peuple. "Ne craignez pas, car voici que je viens vous annoncer une bonne nouvelle, une grande joie pour tout le peuple : aujourd'hui vous est né un Sauveur." Cette annonce a quelque chose d'étonnant et de merveilleux : un Sauveur nous est né et les signes qui sont donnés sont déroutants : le nouveau-né est emmailloté et couché dans une mangeoire. Le Seigneur que nous adorons cette nuit, c'est le Seigneur, le Dieu qui a fait le ciel et la terre, le créateur du monde. Il est là, le plus petit d'entre les petits ; il se fait accessible à nous pour que nous entrions dans son mystère. Dieu est là merveilleusement présent, et il nous appelle à le découvrir pour ce qu'il est lui-même : Dieu est Amour. 

    Dans l'annonce de la naissance du Sauveur faite aux bergers, il y a le mystère du Messie triomphant qui vient pour nous sauver sous l'aspect le plus humble qui soit. Il est tout petit, lui le Créateur du monde. Il est le plus petit d'entre les hommes, il n'est même pas reçu dignement au moment de sa naissance puisqu'il n'y avait plus de place pour lui dans la salle commune. Le bébé est emmailloté et couché dans une mangeoire, c'est Dieu au-delà de tout, le Dieu vivant qui devient l'un d'entre nous : voilà ce que l'évangile nous demande de croire.

    Dieu devient, en Jésus-Christ, humble et pauvre et toute la vie du Christ qui était de condition divine, sera celle d'une homme comme nous, d'une infinie pauvreté, qui nous appelle à entrer dans sa gloire à condition de le suivre. Le Seigneur nous révèle qu'il est le Tout-puissant mais qu'il est, en même temps, celui sur lequel personne n'a de prise parce qu'il est infiniment petit et pourtant le plus grand de tous. "Aujourd'hui vous est né un Sauveur dans la ville de David. Il est le Messie, le Seigneur." Nous avons un Sauveur qui vient nous faire rentrer dans sa vie divine.

    Au cours de cette nuit, je voudrais que nous découvrions le mystère d'amour du Seigneur. Le paradoxe que nous avons découvert au moment de la naissance de Jésus se réfléchit dans toute sa vie. Il a beau naître dans une petite ville de Judée, il a beau naître dans un monde en proie à la misère, à la souffrance, à l'occupation, il a beau être infiniment caché, c'est lui qui porte le monde entier, qui en fait sa demeure et qui veut notre salut.

    Nous avons à connaître le Seigneur de l'intérieur, comme quelqu'un qui nous est très cher et qui est là près de nous. Il est le Messie envoyé du Seigneur pour sauver le monde. Et pourtant quels signes de petitesse avons-nous sous les yeux au moment de sa naissance ! On dirait que le Seigneur prend plaisir à prendre les plus petites choses pour se présenter à nous. Je voudrais que nous découvrions combien l'amour de Dieu passe à travers toutes les déficiences humaines, à travers toutes les limites.

    Le Seigneur est le Seigneur, le Seigneur est le Messie vivant, le Seigneur est notre maître à tous, il nous appelle à le connaître. Je voudrais vous crier combien le Seigneur est là, combien le Seigneur peut tout, combien il nous montre l'amour de son Père. Oui, il m'appelle à la sainteté, à l'amour, à la joie. " Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre aux hommes qu'il aime." 

    Dieu, un enfant. Dieu, un pauvre. Dieu, un homme comme les autres. Dieu, un être qui passera par la mort pour nous communiquer la résurrection : n'ayons pas peur. Une grande joie doit habiter notre cœur en cette fête de Noël. Le tout est d'aimer comme le Seigneur a aimé, sans limites. La mesure d'aimer Dieu est de l'aimer sans mesure [ici le Père Le Guillou reprend St Bernard : "La raison pour laquelle on aime Dieu, c'est Dieu lui-même, et la mesure de cet amour, c'est de l'aimer sans mesure, Traité de l'Amour de Dieu chapitre I]Laissons-nous prendre par cette réalité fondamentale.

    Noël n'est pas une fête folklorique. Noël n'est pas une fête de joie purement humaine. Ce que le Seigneur veut, c'est que nous découvrions que chacun d'entre nous est choisi par le Seigneur, est enveloppé de la gloire du Seigneur. Nous avons besoin de découvrir cette gloire infinie, cette gloire qui est la nature même de Dieu. Au cœur de l’Évangile, nous sommes appelés à aimer comme jamais on n'a aimé. Chacun de nous doit essayer de vivre cet appel. Je voudrais que nous chantions du plus profond de notre cœur cet amour qui est joie et gloire, cet amour qui est joie et paix. Le Seigneur ne nous montre qu'un seul visage : Dieu est Amour. Tout nous est donné  dans ces mots parce que tout nous est donné dans la vie du Christ.

    Ce petit enfant nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire, cet enfant-là est le Sauveur du monde, c'est lui qui récapitulera toutes choses en lui et qui fera de nous des êtres tout nouveaux par sa puissance et sa joie.

    Cela dérange nos vues et nous bouleverse ; nous avons bien des difficultés pour reconnaître là la présence du Seigneur qui est la présence même de l'amour. Un amour qui se cache, un amour qui se donne à l'infini, sans mesure. J'aimerais, au cours de cette fête de Noël que nous découvrions cette joie qui réside dans cette présence  du Seigneur au plus intime de nous-mêmes. Nous avons grâce à elle, un regard nouveau sur le monde et tout naturellement nous nous mettons au service de nos frères. 

    Il faut passer par la pauvreté de Jésus-Christ décrite à sa naissance pour participer à la joie de Dieu. " L'ange du Seigneur s'approcha, et la gloire du Seigneur les enveloppa de sa lumière." Quel mystère ! Nous sommes devant le mystère le plus étonnant qui soit, le plus bouleversant qui soit. Dieu, le vrai Dieu, le Dieu qui a tout créé est là devant nous comme un enfant, et il nous demande de croire par la foi qu'il est le Sauveur du monde, qu'il est en même temps le tout-petit et le Seigneur.

    Demandons au Seigneur de rentrer dans sa joie, de le louer en disant : " Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre aux hommes qu'Il aime." Laissons-nous prendre par l'amour de Dieu, qu'il soit notre lumière et notre guide. Demandons au Seigneur de nous apprendre à prier et à aimer, à laisser notre cœur se transfigurer par la toute-puissance de Dieu. Le Seigneur n'a qu'un but, que nous soyons heureux de son bonheur, heureux de sa joie que nous découvrirons en plénitude lorsque le Père de Notre Seigneur Jésus-Christ se manifestera à la fin des temps. Le Christ reviendra : nous devons attendre ce grand bonheur. Il nous rachètera de toutes nos fautes et il fera de nous des hommes libres et emplis d'amour.

    Dieu nous met aujourd'hui devant l'abaissement suprême, puisque Dieu devient un petit enfant. Méditons que le mouvement de l'amour est de descendre pour prendre la dernière place. Demandons au Seigneur  d'entrer au plus profond de son amour autant que nous le pouvons. Nous sommes appelés à être de vrais fidèles, à être de vrais saints. Que le Seigneur nous donne sa paix et sa joie dans la charité, dans la gloire et dans la paix. Amen !

     

     

     

     

     

  • 3e dimanche de l'Avent - année B

    Homélie du Père M-J Le Guillou, O.P (Ordre des frères Prêcheurs)

    Réf  des textes : Is 61, -2a. 10- 11  1 Thess 5, 16-24     Jn 1, 6-8.19-28

    Ce texte est extrait du livre "Seigneur, rien n'est plus vrai que ta parole" (Éditions Parole et Silence) Homélies pour l'année B. Ce livre est malheureusement épuisé.

    Un livre pour connaître le père Le Guillou ici

     

    Les trois lectures que l’Église, en ce dimanche, nous demande de méditer sont comme trois appels à la joie. Saint Paul nous dit : " Frères, soyez toujours dans la joie, priez sans relâche, rendez grâce en toutes circonstances : c'est ce que Dieu attend de vous dans le Christ Jésus". C'est le cri de Paul, c'est le cri d'un homme qui a passé sa vie sur les routes du monde et qui a subi tant de difficultés et de souffrances.

    Et pourtant c'est le même qui nous dit : " Soyez toujours dans la joie " La joie est le signe que la nature a atteint son but et alors tout s'éclaire à sa lumière divine : " Que le Dieu de la paix lui-même vous sanctifie tout entiers et qu'il garde parfaits et sans reproche votre esprit, votre âme et votre corps pour la venue de notre Seigneur Jésus Christ."

    Nous sommes en marche vers Noël et nous devons comprendre qu'au plus profond de ce mystère, il nous faut recevoir la connaissance de Dieu que Jésus Christ veut pour nous. " N'éteignez pas l'Esprit, ne repoussez pas les prophètes, mais discernez la valeur de toute chose. Ce qui est bien, gardez-le ; éloignez-vous de tout ce qui porte la trace du mal... Il est fidèle le Dieu qui vous appelle : tout cela il l'accomplira."

    Le Seigneur nous demande la joie de la fidélité qui jaillit de notre adhésion à la volonté de Dieu, à la volonté toute puissante qui repose dans le cœur du Christ et qu'il nous a transmise.

    Le Seigneur nous demande de nous appuyer sur la vérité de Dieu. Et l’Église veut nous dire ce que Jean-Baptiste dit clairement : il n'est pas le Seigneur : " Voici quel fut le témoignage de Jean-Baptiste quand les Juifs lui envoyèrent de Jérusalem des prêtres et des lévites pour lui demander : " Qui es-tu ? " Il le reconnut ouvertement, il déclara : " Je ne suis pas le Messie." Ils lui demandèrent : "Qui es-tu donc ? es-tu le prophète Élie ? il répondit : Non. Alors, es-tu le grand prophète ? Il répondit : Ce n'est pas moi." On constate facilement la force de son non : il dit la vérité.

    Jean-Baptiste est une figure extraordinaire du début du christianisme. Il est chargé d'annoncer la venue du Seigneur et de l'Esprit-Saint : " Moi, je baptise dans l'eau. Mais au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas : c'est lui qui vient après moi, et je ne suis même pas digne de défaire la courroie de sa sandale." C'est là qu'éclate la grandeur de Jean-Baptiste. Il disparaît derrière son Maître, celui qu'il annonce afin que la vraie présence du Christ se manifeste.  

    Jean-Baptiste ne baptise pas comme le Christ baptisera dans l'Esprit- Saint et le feu. L'Esprit-Saint est toute lumière et toute fidélité. Nous avons à découvrir avec Jean-Baptiste la vérité de Dieu. Jean-Baptiste est le témoin de la lumière mais il n'est pas la lumière. Jésus baptisera d'une tout autre manière avec l'Esprit-Saint que le Père lui donne, avec l'amour même de Dieu. 

    C'est ce qui fait que le texte d' Isaïe, que nous avons en première lecture, est si important : " L'Esprit du Seigneur Dieu est sur moi parce que le Seigneur m'a consacré par l'onction. Il m'a envoyé porter la bonne nouvelle aux pauvres... Je tressaille de joie dans le Seigneur, mon âme exulte en mon Dieu." Ce que le Seigneur nous demande, c'est d'avoir au cœur cette paix, cette joie immense qui est la joie de Dieu. Tout s'oriente vers la joie.  L’Évangile est un évangile de joie car c'est la bonne nouvelle, oui c'est la joie de la bonne nouvelle. Dans l’évangile, "ne crains pas" revient souvent. C'est la présence de Celui qui est le Tout-Puissant et qui veut nous manifester son amour. " Il m'a enveloppé du manteau de l'innocence, il m'a fait revêtir  les vêtements du salut, comme un jeune époux se pare du diadème, comme une mariée met ses bijoux." Il ne peut y avoir pour chacun d'entre nous plus beau souhait que celui-là.

    Nous avons à demander au Seigneur la transformation de notre être  mais à condition d'accepter  l'amour de Dieu tel qu'il se manifeste. C'est un abaissement de l'être de Jésus-Christ en notre faveur. De cette reconnaissance jaillit la joie, la joie qui ne se donne pas comme si on pouvait l'acheter mais la joie qui se donne gratuitement et librement, la joie qui  absorbe toutes nos inquiétudes et qui fait, comme le dit saint Paul, que nous rendons grâce en toutes circonstances. Cela peut paraître insensé, c'est pourtant la vérité.

    Nous attendons de vivre cette action de grâce en plénitude mais toute Eucharistie est la préfiguration de cette action de grâce. En ce temps préparatoire à Noël, je ne puis vous dire qu'une chose  : soyez dans la joie de Dieu malgré la souffrance du monde, malgré les difficultés quotidiennes, malgré tout ce qui peut se passer. Le Seigneur est là, dans sa transparence, dans sa paix qui est au-delà de tout et qui garde notre cœur et notre intelligence dans le Christ Jésus.

    "Le Seigneur vient !" Ce n'est pas une formule littéraire. Il s'est engagé, il est venu dans le Christ, il reviendra dans la gloire. Et nous serons avec lui. Pensez-vous souvent à cette rencontre que nous aurons chacun d'entre nous avec le Seigneur ? Elle doit commencer dès maintenant. Demandons au Seigneur d'entrer dans sa paix qu'on ne peut imaginer, qui dépasse toute espérance. Le Seigneur est plein de bonté et de miséricorde. Il nous aime et nous donne d'être fidèles. Que notre sérénité soit connue de tous les hommes. Le chrétien est un signe par sa simplicité et sa vérité dans le mystère de Dieu. Nous connaissons Dieu, nous avons fait l'expérience de Dieu. A nous de nous laisser emporter par ce don du Seigneur, alors nous rendrons grâce à Dieu en toutes circonstances et nous ne serons inquiets de rien. Amen.

  • Deuxième dimanche de l'Avent - année liturgique B

    Homélie du Père M-J Le Guillou, O.P (Ordre des frères Prêcheurs)

    Réf  des textes : Is 40, 1 - 11    2 Pierre 3, 8-14       Mc 1, 1-8

    Ce texte est extrait du livre "Seigneur, rien n'est plus vrai que ta parole" (Éditions Parole et Silence) Homélies pour l'année B. Ce livre est malheureusement épuisé.

    (Un livre pour connaître le Père Le Guillou : lien ici)

     

     

    L’Église nous donne aujourd'hui des textes de l’Écriture qui nous mettent dans un climat de fête et de joie. Ceux-ci nous rappellent tout de suite la joie que le Seigneur nous donnera et nous demandera d'avoir dans nos cœurs quand il nous quittera pour aller vers son Père.

    Dans le livre d'Isaïe, il y a un appel à dépasser tout ce qu'il y a de négatif pour retrouver la splendeur du mystère de Dieu : " Consolez, consolez mon peuple, dit votre Dieu. Parlez au cœur de Jérusalem et proclamez que son service est accompli, que son crime est pardonné " ou encore : " Comme un berger, il conduit son troupeau : son bras rassemble les agneaux, il les porte sur son cœur". Il n'y a pas de plus belles formules qui puissent nous donner la joie.

    Le temps de l'Avent n'est pas un temps de tristesse mais un temps de joie qui s'ouvre sur la fête de Noël et le retour du Christ qui mettra en pleine lumière la gloire de Dieu au cœur du monde, comme nous l'annonce Isaïe : " La gloire du Seigneur se révèlera et tous en même temps verront que la bouche du Seigneur a parlé." Il faut donc que notre joie soit vivante et qu'elle  se développe constamment. Cette joie est personnifiée par Jean Baptiste qui proclame un baptême de conversion pour le pardon des péchés.

    Un baptême de conversion. Conversion et joie vont ensemble. La conversion consiste à retourner son cœur comme un gant pour pouvoir, comme nous dit saint Marc : " Préparez le chemin du Seigneur et rendez droits ses sentiers". Cette invitation  est un appel à répondre au salut que le Seigneur vient nous apporter. Car si tout nous est donné merveilleusement par le Seigneur, il nous est demandé de nous engager dans son mystère. Il faut engager le tout de nos êtres, le tout de nos possibilités.

    Nous avons à dire au Seigneur que nous le suivons et que nous sommes à lui : " Moi, je vous ai baptisé dans l'eau ; lui vous baptisera dans l'Esprit-Saint". Quelle formule étonnante ! Mais quelle merveilleuse aventure que celle du chrétien qui découvre le salut de Dieu et l'action du Seigneur dans sa vie ! Nous sommes des êtres habités par Dieu qui ne demande qu'à venir habiter en nous encore encore plus profondément. Nos difficultés doivent disparaître pour qu'apparaisse le mystère du Seigneur.

    C'est à cette  condition que la joie du Seigneur transparaîtra dans nos  vies, qu'elle s'épanouira  comme elle l'a fait en Pierre qui montre dans sa lettre une tendresse infinie pour les membres de sa communauté.

    Pierre emploie une formule étonnante pour que tous entrent dans la vraie connaissance du Seigneur et la parfaite clairvoyance de ce qu'ils doivent faire : " Frères  bien aimés, il y a une chose que vous ne devez pas oublier : pour le Seigneur un seul jour est comme mille ans, et mille ans sont comme un jour. Le Seigneur n'est pas en retard  pour tenir sa promesse, comme le pensent certaines personnes ; c'est pour vous qu'il patiente : car il n'accepte pas d'en laisser quelques-uns se perdre ; mais il veut que tous aient le temps de se convertir... Dans l'attente de ce jour, frères bien-aimés, faites donc tout pour que le Christ vous trouve nets et irréprochables, dans la paix."

    Nous sommes des êtres habités par Dieu et nous avons besoin de la connaissance de tout son amour qui nous emporte dans son cœur : c'est à ce niveau qu'il nous faut vivre. 

    Nous marchons vers le jour du Christ c'est-à-dire vers le jour où Dieu nous délivrera totalement de ce corps de mort pour nous livrer à sa plénitude et à sa joie. Dès maintenant, il nous faut devenir des êtres nouveaux comme le dit saint Irénée : " En s'apportant lui-même, il a apporté toute plénitude". C'est cette plénitude de justice, cette plénitude d'amour, cette plénitude de connaissance que nous demanderons au Seigneur. 

    J'aime souligner l'amour de Dieu qui habite  ces témoins vivants que sont les apôtres Pierre, Paul, Jacques ou Jean : ils doivent être pour nous plus proches que tout au monde dans le Christ. Il faut les découvrir dans la lumière du Seigneur car nous faisons partie du même mystère. 

     

    Oui, nous sommes engagés dans le même mystère et la gloire du Seigneur se révèlera. Nous avons à chanter Dieu, à le louer, à le bénir. Béni soit le Père de notre Seigneur Jésus-Christ qui nous a bénis de toutes sortes de bénédictions spirituelles dans les cieux (cf Eph 1).   Bénissons en ce temps d'Avent. Bénissons le Seigneur pour tout ce qu'il a fait, tout ce qu'il va faire en en sa venue ici-bas et pour sa seconde venue lorsqu'il viendra nous prendre pour transformer nos corps. 

    Demandons au Seigneur le pardon de nos péchés et ouvrons-nous à la miséricorde infinie de Dieu qui dépasse  tout ce qu'on peut imaginer en nous révélant son vrai visage. Tout ravin sera comblé. Tout homme verra le salut de Dieu. On ne peut mieux dire.

    Que le Seigneur nous aide à prier pour le salut du monde, pour le triomphe de son amour qui nous appelle à une intelligence plus vraie du mystère du Christ. Nous dépendons de son mystère ; notre vocation est d'aimer le Christ du plus profond de notre cœur.

    Que la joie et la paix du Christ soient dans votre cœur et vous verrez que le Seigneur est là dans une présence infinie, celle même de l'amour. Amen !

     

  • 1 er dimanche de l'Avent - Année liturgique B

    Homélie du Père M-J Le Guillou, O.P (Ordre des frères Prêcheurs)

    Réf  des textes : Is 63, 16 - 64,7    1 Co 1, 3-9       Mc 13, 33-37

    Si vous voulez commander le livre c'est ici

     

    "Le temps de l'Avent n'est pas un temps de tristesse"

     

    Aujourd'hui, je voudrais vous délivrer un message de joie. Saint Paul nous y invite ainsi: "Que la grâce et la paix soient avec vous, de la part de Dieu notre Père et de Jésus-Christ le Seigneur." Nous avons donc à rendre grâce. Le temps de l'Avent n'est pas un temps de tristesse. C'est un temps d'attente de toutes les richesses du Seigneur, celles de la Puissance de sa Parole et celles de sa connaissance. Tout nous est donné dans le Christ  et par le Christ : aucun don spirituel ne nous manque et tout se révèlera au dernier jour. Mais en attendant, à l'évidence, nous bénéficions de la fidélité du Seigneur : elle est totale, elle est absolue. Dieu ne nous abandonne jamais puisqu'il nous a appelés à vivre en communion avec son fils Jésus-Christ notre Seigneur. Le temps de l'Avent nous demande de mieux percevoir la joie dans la fidélité du Seigneur, la joie dans son amour qui nous enveloppe et nous précède de partout.

    Le Livre d'Isaïe met en relief la conscience  que nous devons avoir du péché : " Tu étais irrité par notre obstination dans le péché et pourtant  nous serons sauvés. Nous étions tous semblables à des hommes souillés, et toutes nos belles actions étaient comme des vêtements salis".

    Pour être joyeux, il faut avoir en soi la conscience de notre péché et en même temps la conscience de l'Amour du Seigneur qui, dans sa fidélité, nous enveloppe de son amour. Nous avons besoin de lui pour découvrir notre misère, notre faiblesse, sinon, comme le dit Pascal : "Si tu voyais ton péché tu perdrais cœur". Il a raison. Voilà pourquoi Isaïe fait une demande à Dieu qui jaillit du fond de son cœur : "Ah ! si tu déchirais les cieux, si tu descendais". Et bien, le Seigneur a déchiré les cieux et il est descendu parmi nous. Il nous prend dans son mystère d'amour et de joie dont nous allons découvrir la profondeur dans la mesure où nous nous découvrons, comme le dit l’Écriture avec une certaine brutalité, des hommes souillés. Le Seigneur a besoin de venir en nous. Il vient à notre rencontre car c'est lui qui nous transforme.

    Lorsque le Christ parle de sa venue, il insiste sur la veille : "Veillez donc, car vous ne savez pas quand le maître de la maison reviendra... Ce que je vous dis là, je le dis à tous : " Veillez". Nous pouvons nous appuyer sur les paroles du Seigneur pour découvrir à quel point nous avons à lui être présents, d'une présence d'amour, de joie et de paix. En ce temps d'Avent, je vous convie à découvrir la joie paradisiaque qui est dans le cœur du Seigneur. C'est celle du Christ allant à la Croix pour aller vers le Père. Il nous laisse avec ces paroles : "Je vous laisse la paix ; c'est ma paix que je vous donne" (Jn 14,27) et " Je vous dis cela pour que ma joie soit en vous et que votre joie soit complète." (Jn 15,11) Il n'y a pas de plus beau témoignage que celui-là : le Seigneur nous  donne la joie de Dieu, la joie intérieure de la communion avec Dieu et il nous fait tenir solidement jusqu'au bout. Nous devons demander au Seigneur la grâce de lui faire don de notre liberté pour tenir solidement  puisqu'il nous donne sa grâce et sa paix, son amour et sa tendresse avec une prodigalité invraisemblable, dans un don toujours renouvelé. Le Seigneur n'est que don et amour : nous devons être là présents pour tous les hommes.

    En ce temps d'Avent je voudrais que nous ayons dans le cœur la présence du monde entier et particulièrement des hommes qui ne sont pas chrétiens. Ceux-ci n'ont pas la Parole que le Seigneur a prononcée dans le monde et il dépend, peut-être de nous qu'ils l'entendent. Pour cela, il faut que les chrétiens témoignent de la Parole du Seigneur.

    Demandons au Seigneur dans l'Eucharistie, une ouverture incessante à sa Parole, une découverte renouvelée de ce qu'il est. Veillez, réveillez-vous ! C'est le moment de découvrir ce qui fait la joie du Seigneur. Il est là, il est vivant, il aime chacun d'entre nous avec une tendresse incomparable puisque c'est celle de Dieu, donc de l'Amour. Chantons au Seigneur notre reconnaissance et demandons-lui la grâce  de communiquer le témoignage de sa paix, le témoignage de son don, le témoignage de son amour.

    Soyons des hommes libérés par la Parole de Dieu, des hommes transfigurés par sa Parole, des hommes marqués par la Parole de Dieu au plus profond de leur être.

    Dieu nous appelle et vient chercher chacun de nous à sa façon. Laissons-nous faire, intercédons les uns pour les autres.

    Nous pouvons tout demander pour nos frères et nous sommes assurés que le Seigneur nous exaucera, je vous le promets. Alors soyons dans la joie et dans la paix. Amen !