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nativité

  • La nativité de Jésus

       Voici ce qui arriva dans ces jours-là. Il parut un décret qui  émanait de César Auguste, et prescrivait de recenser toute la terre. Ce recensement fut le premier du genre : il se rattache au temps où Quirinius exerça le gouvernement de la Syrie. Tous les gens allaient alors se faire inscrire, chacun dans sa ville. C'est ce que fit, lui aussi, Joseph. Il monta de Galilée en Judée. Il quitta la ville de Nazareth pour se rendre à la ville de David qui s'appelle Bethléem. La raison, c'est qu'il était de la maison et de la famille de David. Il avait à se faire inscrire avec Marie. Elle était sa fiancée. Il se trouvait qu'elle était enceinte.

       Voici ce qui arriva comme ils étaient là. Le temps où elle devait enfanter fut à son terme. Aussi elle enfanta un fils à elle, son premier-né. Et même elle l'emmaillota, puis elle le coucha dans une crèche, pour la raison qu'il n'y avait pas de place à leur gré dans l'hôtellerie."  (Lc 2,1-7)

    Luc veut peut-être compléter Matthieu. En tout cas, il fait, pour la première venue de Jésus en ce monde, ce qu'il fait pour l'entrée dans la vie publique (cf. Lc 3,1-2). Si humble que soit cette venue, elle se place dans le cadre des événements du temps.   

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  • Troisième mystère joyeux : la naissance de Jésus

    Or il advint, en ces jours-là, que parut un édit de César Auguste, ordonnant le recensement de tout le monde habité. 

    Ce recensement, le premier, eut lieu pendant que Quirinius était gouverneur de Syrie. Et tous allaient se faire recenser, chacun dans sa ville. 

    Joseph aussi monta de Galilée, de la ville de Nazareth, en Judée, à la ville de David, qui s'appelle Bethléem, - parce qu'il était de la maison et de la lignée de David - afin de se faire recenser avec Marie, sa fiancée, qui était enceinte. 

    Or il advint, comme ils étaient là, que les jours furent accomplis où elle devait enfanter. Elle enfanta son fils premier-né, l'enveloppa de langes et le coucha dans une crèche, parce qu'ils manquaient de place dans la salle.

    Évangile selon st Luc (Lc 2, 1-7)

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  • Messe de la nuit de Noël - année B

    Isaïe 9, 1-6 ; Tite 2, 11-14 - Lc 2, 1-14

    Le texte est tiré du livre : "Seigneur, rien n'est plus vrai que ta Parole" du Père M.J Le Guillou

    il est actuellement indisponible dans les librairies. Possibilité de le commander ici ou

     

     

    Le texte de l'évangile de Luc nous met devant le mystère de l'histoire de Dieu et de l'homme, c'est-à-dire devant le Seigneur qui vient sauver son peuple. "Ne craignez pas, car voici que je viens vous annoncer une bonne nouvelle, une grande joie pour tout le peuple : aujourd'hui vous est né un Sauveur." Cette annonce a quelque chose d'étonnant et de merveilleux : un Sauveur nous est né et les signes qui sont donnés sont déroutants : le nouveau-né est emmailloté et couché dans une mangeoire. Le Seigneur que nous adorons cette nuit, c'est le Seigneur, le Dieu qui a fait le ciel et la terre, le créateur du monde. Il est là, le plus petit d'entre les petits ; il se fait accessible à nous pour que nous entrions dans son mystère. Dieu est là merveilleusement présent, et il nous appelle à le découvrir pour ce qu'il est lui-même : Dieu est Amour. 

    Dans l'annonce de la naissance du Sauveur faite aux bergers, il y a le mystère du Messie triomphant qui vient pour nous sauver sous l'aspect le plus humble qui soit. Il est tout petit, lui le Créateur du monde. Il est le plus petit d'entre les hommes, il n'est même pas reçu dignement au moment de sa naissance puisqu'il n'y avait plus de place pour lui dans la salle commune. Le bébé est emmailloté et couché dans une mangeoire, c'est Dieu au-delà de tout, le Dieu vivant qui devient l'un d'entre nous : voilà ce que l'évangile nous demande de croire.

    Dieu devient, en Jésus-Christ, humble et pauvre et toute la vie du Christ qui était de condition divine, sera celle d'une homme comme nous, d'une infinie pauvreté, qui nous appelle à entrer dans sa gloire à condition de le suivre. Le Seigneur nous révèle qu'il est le Tout-puissant mais qu'il est, en même temps, celui sur lequel personne n'a de prise parce qu'il est infiniment petit et pourtant le plus grand de tous. "Aujourd'hui vous est né un Sauveur dans la ville de David. Il est le Messie, le Seigneur." Nous avons un Sauveur qui vient nous faire rentrer dans sa vie divine.

    Au cours de cette nuit, je voudrais que nous découvrions le mystère d'amour du Seigneur. Le paradoxe que nous avons découvert au moment de la naissance de Jésus se réfléchit dans toute sa vie. Il a beau naître dans une petite ville de Judée, il a beau naître dans un monde en proie à la misère, à la souffrance, à l'occupation, il a beau être infiniment caché, c'est lui qui porte le monde entier, qui en fait sa demeure et qui veut notre salut.

    Nous avons à connaître le Seigneur de l'intérieur, comme quelqu'un qui nous est très cher et qui est là près de nous. Il est le Messie envoyé du Seigneur pour sauver le monde. Et pourtant quels signes de petitesse avons-nous sous les yeux au moment de sa naissance ! On dirait que le Seigneur prend plaisir à prendre les plus petites choses pour se présenter à nous. Je voudrais que nous découvrions combien l'amour de Dieu passe à travers toutes les déficiences humaines, à travers toutes les limites.

    Le Seigneur est le Seigneur, le Seigneur est le Messie vivant, le Seigneur est notre maître à tous, il nous appelle à le connaître. Je voudrais vous crier combien le Seigneur est là, combien le Seigneur peut tout, combien il nous montre l'amour de son Père. Oui, il m'appelle à la sainteté, à l'amour, à la joie. " Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre aux hommes qu'il aime." 

    Dieu, un enfant. Dieu, un pauvre. Dieu, un homme comme les autres. Dieu, un être qui passera par la mort pour nous communiquer la résurrection : n'ayons pas peur. Une grande joie doit habiter notre cœur en cette fête de Noël. Le tout est d'aimer comme le Seigneur a aimé, sans limites. La mesure d'aimer Dieu est de l'aimer sans mesure [ici le Père Le Guillou reprend St Bernard : "La raison pour laquelle on aime Dieu, c'est Dieu lui-même, et la mesure de cet amour, c'est de l'aimer sans mesure, Traité de l'Amour de Dieu chapitre I]Laissons-nous prendre par cette réalité fondamentale.

    Noël n'est pas une fête folklorique. Noël n'est pas une fête de joie purement humaine. Ce que le Seigneur veut, c'est que nous découvrions que chacun d'entre nous est choisi par le Seigneur, est enveloppé de la gloire du Seigneur. Nous avons besoin de découvrir cette gloire infinie, cette gloire qui est la nature même de Dieu. Au cœur de l’Évangile, nous sommes appelés à aimer comme jamais on n'a aimé. Chacun de nous doit essayer de vivre cet appel. Je voudrais que nous chantions du plus profond de notre cœur cet amour qui est joie et gloire, cet amour qui est joie et paix. Le Seigneur ne nous montre qu'un seul visage : Dieu est Amour. Tout nous est donné  dans ces mots parce que tout nous est donné dans la vie du Christ.

    Ce petit enfant nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire, cet enfant-là est le Sauveur du monde, c'est lui qui récapitulera toutes choses en lui et qui fera de nous des êtres tout nouveaux par sa puissance et sa joie.

    Cela dérange nos vues et nous bouleverse ; nous avons bien des difficultés pour reconnaître là la présence du Seigneur qui est la présence même de l'amour. Un amour qui se cache, un amour qui se donne à l'infini, sans mesure. J'aimerais, au cours de cette fête de Noël que nous découvrions cette joie qui réside dans cette présence  du Seigneur au plus intime de nous-mêmes. Nous avons grâce à elle, un regard nouveau sur le monde et tout naturellement nous nous mettons au service de nos frères. 

    Il faut passer par la pauvreté de Jésus-Christ décrite à sa naissance pour participer à la joie de Dieu. " L'ange du Seigneur s'approcha, et la gloire du Seigneur les enveloppa de sa lumière." Quel mystère ! Nous sommes devant le mystère le plus étonnant qui soit, le plus bouleversant qui soit. Dieu, le vrai Dieu, le Dieu qui a tout créé est là devant nous comme un enfant, et il nous demande de croire par la foi qu'il est le Sauveur du monde, qu'il est en même temps le tout-petit et le Seigneur.

    Demandons au Seigneur de rentrer dans sa joie, de le louer en disant : " Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre aux hommes qu'Il aime." Laissons-nous prendre par l'amour de Dieu, qu'il soit notre lumière et notre guide. Demandons au Seigneur de nous apprendre à prier et à aimer, à laisser notre cœur se transfigurer par la toute-puissance de Dieu. Le Seigneur n'a qu'un but, que nous soyons heureux de son bonheur, heureux de sa joie que nous découvrirons en plénitude lorsque le Père de Notre Seigneur Jésus-Christ se manifestera à la fin des temps. Le Christ reviendra : nous devons attendre ce grand bonheur. Il nous rachètera de toutes nos fautes et il fera de nous des hommes libres et emplis d'amour.

    Dieu nous met aujourd'hui devant l'abaissement suprême, puisque Dieu devient un petit enfant. Méditons que le mouvement de l'amour est de descendre pour prendre la dernière place. Demandons au Seigneur  d'entrer au plus profond de son amour autant que nous le pouvons. Nous sommes appelés à être de vrais fidèles, à être de vrais saints. Que le Seigneur nous donne sa paix et sa joie dans la charité, dans la gloire et dans la paix. Amen !

     

     

     

     

     

  • Cela s'appelle l'Aurore

    Dans Electre, de Jean Giraudoux, une femme demande: «Comment cela s'appelle-t-il quand le jour s'élève dans le froid, que tout paraît gâché, saccagé, mais que pourtant l'air se respire?» Électre la renvoie au mendiant, car ce sont les pauvres qui savent ces choses-là, et le mendiant lui répond: «Cela porte un très beau nom, femme. Cela s'appelle l'aurore.» Nous appelons Jésus le Christ. Nous aurions pu l'appeler l'Aurore. C'est d'ailleurs ce que fait le vieux Zacharie, d'après saint Luc, lorsqu'il l'appelle «Soleil levant, venu d'en haut, fruit de la tendresse de notre Dieu» (Luc 1, 78). Car il est venu, il vient toujours lorsque le froid commence de transir l'humanité, et que tout paraît gâché, saccagé. Et apparemment sa présence même n'apporte pas de transformations notables ni subites dans cet état de fait. Ici c'est l'hôpital, la maladie. Là c'est la vieillesse, la solitude. Ailleurs c'est la hargne, la dispute. Ailleurs encore, c'est la révolte, l'accablement. Ou la somnolence des repus, l'indifférence des préservés. Matins blafards de Noël où ceux qui ont mal ont plus mal. .. Mais pourtant là où Jésus vient de naître, o surprise, l'air se respire.

    Les poitrines sont moins oppressées. Un filet de brise revigore. La tremblante espérance s'ébroue de nouveau. Il se remet à faire bon croire à la vie. S'obliger de croire à la vie parce que l'air est plus vif et que soudain l'on respire mieux. Il fait bon penser que Dieu lui-même s'est mis en demeure d'avoir une enfance. Et qu'il n'est donc pas idiot d'escompter qu'il va nous comprendre de plus près et nous faire un avenir. 

    Il fait bon alors sourire à celui qui s'éveille aussi de sa nuit à côté de nous. Oui, camarade, il fait froid, tout paraît gâché, saccagé, mais tu sens, n'est-ce pas, tu sens comme moi que pourtant, ô surprise, l'air se respire? Des promesses nous sont faites. Aidons-nous à ne pas les gaspiller. Aidons-nous à nous débarrasser les uns les autres de ce qui empêche l'amour et la lumière de circuler! Nous étions lassés, résignés, mais avec cet air nouveau qui se respire bien, pourquoi ne tenterions-nous pas d'échapper enfin à nos mauvais démons? de nous rendre le service mutuel d'aimer la vie, de la choisir meilleure, de la vouloir moins inhumaine pour tous nos frères?

    L'air se respire. Un air plus léger, plus transparent. Il gonfle nos poumons. D'où descend-il? Il ne descend pas, il monte de cet Enfant au milieu de nous. C'est son souffle qui, instant après instant, prend possession de notre espace, et qu'il nous donne à respirer. C'est son Esprit qui, déjà, à dose infinitésimale, se communique et nous vivifie par le dedans.

    L'Évangile nous met en face du seul vrai drame: «Il est venu chez les siens et les siens le l'ont pas reçu» (Jn 1, 11). C'est un fait, nous n'aimons pas les étrangers ni les intrus. Il faut de chaudes recommandations pour que nous les accueillions autrement que comme de la main d'œuvre. Leurs mains, en effet, peuvent nous être utiles. Leur cœur, peu nous en chaut! Nous en ignorons les élans, les besoins, les souffrances. S'obliger à la joie de Noël quand rien humainement n'est pour la joie, cela n'a finalement de sens que parce que c'est s'obliger à battre à l'unisson d'un cœur autre. Mais c'est découvrir que ce cœur autre n'est pas le cœur d'un étranger ni d'un intrus. C'est le cœur pour lequel nous sommes faits; il est nôtre et nous sommes siens. Qui l'accueille accueille sa propre vérité. Qui l'accueille est accueilli par Dieu même. Qui l'accueille ne peut pas ne pas commencer d'accueillir tout cœur humain qui vient à lui.

    S'obliger à la joie de Noël, pour les prisonniers que nous sommes de nos égoïsmes et de nos sécheresses, c'est commencer d'abattre les murailles, d'arracher les poteaux-frontière, de franchir les murs des langues et des incompréhensions.

    Albert-Marie Besnard - Il vient toujours - Cerf 1979, pp.19-22