Introduction au psaume :
Lui cependant faisait miséricorde.
La rencontre fortuite du numéro de ce psaume, dans le texte de la Vulgate, avec un mot de l'Évangile, impose aussitôt l'évidence que la parole de Jésus donne la clé de ce long poème, et lui confère en même temps tout son sens et toute sa grandeur.
« Jusqu'à combien de fois doit-on pardonner ? Faut-il aller jusqu'à sept fois ? » demande Pierre, pour qui c'est aller déjà trop loin dans la générosité. « Je ne te dis pas jusqu'à sept fois, répond Jésus, mais jusqu'à soixante-dix fois sept fois » (Mt 18,22).
À première vue il y a une monotonie lassante dans ce récit où se succèdent identiques et se répètent les cinq temps de l'histoire du peuple de Dieu face à son Seigneur : Dieu donne ; le peuple ingrat se révolte ; Dieu punit ; le peuple se repent et supplie ; Dieu pardonne.
Ainsi va la vie de l'homme en face de Dieu : au mystère de nos inlassables infidélités répond la folle bonté et le pardon inlassable de Dieu.
L'histoire continue. Vus à partir de nos vies, traduits dans la langue de nos propres existences, ces « gestes de Dieu » remplissent l'âme de gratitude et nous disent notre devoir.
Pécheurs nous seront encore, et Dieu nous pardonnera.
Sachons du moins en tirer la leçon pour pardonner à notre tour, car « c'est la miséricorde qui n'a rien à craindre du jugement » (Jc 2,13)
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