Les Grecs n'avaient pas la conception, si moderne et biologique, de la relativité du temps, de son accélération, de sa décélération, de sa grossesse, de sa venue à terme, de l'accouchement de l'événement et de sa délivrance. Tandis que, dès les premiers mots de la Genèse, par la notion neuve d'origine, de commencement absolu, de création qui implique un projet, l'idée d'un temps qui progresse, plus ou moins plein, plus ou moins rythmé, s'est imposée à l'homme hébreu : " Que la lumière soit ! Et la lumière fut ! Et il y eut un soir, et il y eut un matin. Jour premier ! " Et il y eut une succession de sept "jours" où le monde était fait, et à chaque jour c'était bien. Et tout fut achevé qu'au septième jour, le jour de l'accomplissement du cosmos et de sa première célébration dans le repos de Dieu.
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Jésus face à Caïphe
"La rencontre de Jésus avec Caïphe pèse d'un poids énorme dans l'histoire et dans le ciel. Cette rencontre a lieu de nuit et avec toute la solennité d'un tribunal en séance. Le grand prêtre est à la fois souverain pontife et juge suprême : il représente la Loi fondamentale d'Israël, qui est divine, il est chargé de la faire respecter. Mais l'inculpé qui est devant lui, qui vient de lui faire cette déclaration surprenante, avec pour toile de fond la prophétie de Daniel, cet inculpé se prétend l'auteur et le consommateur de la même Loi d'Israël, il revendique pour lui l' Empire impérissable, le Royaume, l'éternelle judicature des vivants sur les morts, il revendique l'autorité délégante.