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corps du christ

  • L'Eucharistie (7 et fin)

    Suite de la retranscription d'une conférence donnée par le Père Varillon en 1975. (Je vous invite à lire les 6 posts précédents avant d'aborder ce dernier post).

    La Présence réelle (suite)

    Seulement à ce niveau là le langage devient extrêmement difficile. On pourrait dire que ce qui demeure c'est l'aspect "phénoménal" [au sens philosophique du terme] du pain et du vin. Mais je ne me vois pas parler, dans une homélie ou un catéchisme, de l'aspect "phénoménal" du pain et du vin. L'être est ce que Dieu veut qu'il soit. Je suis membre du Corps du Christ, ça ne m'empêche pas d'être français, homme et non pas femme, etc. Autrement dit, toute ma réalité humaine, naturelle.. tout cela subsiste mais cela n'empêche pas que mon identité la plus profonde c'est d'être le Corps du Christ.

    En résumé si vraiment  le pain c'est l'homme, il ne faut pas dire : le Christ remplace le pain car cela voudrait dire que le Christ remplace l'homme ; il faut dire : c'est le pain donc l'homme qui devient le Corps du Christ, c'est l'activité humaine humanisante de l'homme que dans et par l'Eucharistie le Christ divinise pour nous faire devenir....(inaudible)

    Réponse du Père Varillon à des questions de l’auditoire

    A propos de l'intercommunion entre catholiques et protestants.

    Le Mystère de l'Eucharistie est lié à un ensemble doctrinal. Il faut être lucide et bien voir que sur nombre de points essentiels, catholiques et protestants n'ont pas encore une pensée commune. Il y a deux théories. Les uns disent : commençons par l'intercommunion c'est à dire vivons ensemble et vivons d'abord le mystère eucharistique : c'est une première manière d'envisager les choses. Il y a une autre manière qui consiste à dire qu'il n'est pas très honnête  de partager le Christ entre personne qui n'ont pas la même idée du Christ. En effet il y aurait un véritable contre-sens et peut être même une vraie malhonnêteté. Moi, je pencherai plutôt pour la première position. (...)

     

     

  • Chemin vers Pâques (20)

    [19]

    Le deuxième passage est la pâque du Christ, celle que nous méditons en ce moment. Lui qui est l'homme, l'homme en plénitude, lui passe à son tour. Là, ne faisons pas d'éloquence, prenons les mots mêmes de saint Paul (Phil 2,6-7) : Il passe de la vie en forme d'esclave (forma servi) à la vie en forme de Dieu (forma Dei). La vie en forme d'esclave, c'est sa vie de peines. Il a pleuré, il a eu chaud, il a eu froid, il a souffert de la mort de Lazare... Entre la vie en forme d'esclave et la vie en forme de Dieu, il y a un désert. Ce désert, [20] c'est le Calvaire. Jésus ne peut monter à la vie en forme de Dieu, à son introduction au coeur de la Trinité, qu'en montant au Calvaire. Tout est là, vous le sentez bien. Au plan de ce qu'on éprouve, c'est la montée au Calvaire, les souffrances ; au plan de la réalité profonde des choses, c'est la montée à la vraie vie, la vie divine.

    Dans l'Eucharistie, le pain "meurt" à son état de pain. il est très vrai que ce n'est plus du pain. Cela ne signifie pas que le pain est remplacé par le corps du Christ  ; ce serait un mépris de l'homme, comme nous l'avons médité. [Quand elle grandit] la petite fille n'est pas remplacée par une femme, la chenille n'est pas remplacée par un papillon, le grain de blé n'est pas remplacé par un épi. C'est le pain qui devient le corps du Christ, c'est l'homme christifié. C'est cela, le mystère de mort.

    François Varillon - La Pâque de Jésus - Bayard Ed. 1999