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38. Sagesse du désert - l'ange de la confiance

Si tu pries vraiment, tu trouveras un grand sentiment de plénitude ; les anges d'escorte seront, comme Daniel, et éclaireront sur les raisons des êtres créés.

Evagre - Prière 80

 

 

 

La confiance est, en plus de la paix, le plus grand fruit de la prière. C'est la confiance que tout est bien. Pour Evagre, la contemplation c'est dire oui à l'existence, dire oui à sa propre vie, au monde pour ce qu'il est. Même si je souffre pour de multiples raisons, même si je me heurte à mes limites, dans la prière contemplative je sens, dans l'intime de moi-même, que tout est bien.
Lorsque je perçois Dieu en moi, tout le reste qui me fait souffrir n'est plus aussi important. Je ne parviens pas à m'expliquer ma vie, mais au profond de mon cœur, je sens que tout est bien, tel que cela s'est passé. J'ai confiance dans le fait que Dieu lui-même m'a façonné, qu'en ce moment encore il est auprès de moi et qu'il dirige chaque chose vers le bien. La confiance engendrée par la prière s'étendra également aux autres personnes. J'aurai confiance dans le fait qu'en elles aussi existe un germe de bonté. Et je croirai que le Seigneur étend sur eux sa main bienveillante.
Les anges m'escorteront dans la prière. L'ange, qui regarde le visage du Seigneur, ouvre aussi mes yeux au mystère de Dieu. L'ange m'éclairera également sur les raisons des êtres créés. Il me montrera comment le créé reflète le créateur, comment l'Esprit et l'Amour de Dieu deviennent perceptibles dans la création. Il affinera mon regard, pour que je reconnaisse Dieu en toutes choses. Je percevrai la beauté de l'herbe, découvrant en elle la tendresse du Seigneur. En automne, j'admirerai les couleurs bariolées des feuilles, voyant en elles la beauté divine. Les montagnes me parleront de la sublimité de Dieu, de sa sainteté, de sa grandeur. Je ne prierai pas seulement dans le sanctuaire de mon cœur, mais dans tout ce que je vois, que je sens, que je touche, que je hume et que je goûte. Les anges m'introduiront dans l'art de toucher et de vivre le Seigneur en toute chose.

 

La voix du désert – Anselm Grün – Parole et Silence, 2006

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