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37. Sagesse du désert - le silence pur

Tiens-toi sur tes gardes, en préservant ton intelligence des concepts au moment de la prière, pour qu'elle soit ferme dans la tranquillité qui lui est propre ; alors celui qui compatit aux ignorants viendra sur toi aussi, et tu recevras un don de prière très glorieux.


Evagre - Prière 70

 

 

 

Beaucoup racontent avec exaltation que, tandis qu'ils étaient en prière, ils ont vu une personne très belle, ils ont rencontré Jésus au mari. Ils se considèrent alors comme des êtres d'exception. Ou bien ils se délectent des images qui leur reviennent à l'esprit. Mais quand je me concentre sur des images, elles s'interposent entre moi et Dieu. Dieu est au-delà des images. Les représentations que je me fais du Seigneur sont importantes pour élever mon cœur vers Dieu. Mais à un moment donné il me faut abandonner les images. Sinon, je ne m'occupe que de moi-même et de mes projections.
Dans la pureté du silence devant Dieu, les pensées qui le concernent s'estompent aussi. Dans que je réfléchis au Seigneur, je suis séparé de lui, il existe une distance insurmontable entre Dieu et moi. Dans que je me concentre sur des images, je tourne essentiellement à l'intérieur de moi-même et des beaux sentiments qu'elles suscitent en moi, alors qu'il faut tout laisser derrière soi et se laisser « tomber » en Dieu dans la pureté du silence.
Alors, dit Evagre, Dieu viendra te visiter et te comblera du don le plus grand qui existe pour l'être humain : la prière. Pour Evagre, la prière n'est pas un devoir. C'est le plus grand don qui soit. Elle correspond à la dignité de l'être humain. On comprend la fascination que la prière exerçait sur l'âme d'Evagre. Il percevait en elle à quelle dignité Dieu a élevé l'être humain.
L'être humain, petit et insignifiant, qui se trouve continuellement en situation d'échec et qui manque le but de sa propre existence, qui blesse et est blessé, qui offense et est offensé, est toutefois appelé à l'union avec le Seigneur, a élever sa propre âme jusqu'à Dieu […]. Pour atteindre ce but suprême de l'homme, il vaut la peine de continuer à faire des efforts pour prier.

 

La voix du désert – Anselm Grün – Parole et Silence, 2006

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