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19. Sagesse du désert – la paternité spirituelle

L’abbé Poemen raconta qu’une fois quelqu’un avait demandé à l’abbé Paésius ce qu’il devait faire, car son âme était insensible et ne connaissait pas la crainte de Dieu. L’ancien lui avait répondu : « Va, rapproche-toi d' un homme qui vit dans la crainte de Dieu et, en restant auprès de lui, tu apprendras toi aussi à avoir crainte de Dieu. » (Apophtegme)

 

 

 

La rencontre avec une personne mûre est la meilleure école qui soit. C’est valable aussi pour la vie spirituelle.

Le jeune moine qui se rend auprès de l’abbé Paésius a certainement déjà entendu parler de Dieu. Il a reçu une éducation religieuse. Mais tout ce qu’il entend dire sur le Seigneur ne pénètre pas dans son cœur. Son cœur reste froid, il ne rencontre pas Dieu. Cela n’aurait aucun sens qu’il continue à lire et à méditer sur Dieu, car tout cela resterait uniquement dans sa tête. Cela ne sert pas à grand-chose d’apprendre des techniques spirituelles. La volonté seule ne peut pas en effet ouvrir le cœur tout grand à Dieu, afin qu’il en ait crainte, qu’il en ressente la présence.

Si nous nous mettons à l’école d’une personne qui vit dans la crainte de Dieu, qui se laisse toucher au cœur par Dieu, peu à peu notre cœur aussi s’ouvrira. Mais il ne faudra pas se contenter d’écouter les paroles de cette personne. Nous devrons l’observer avec attention, pour voir si elle met en pratique tout ce qu’elle affirme. Il faut sentir son cœur, se rendre compte s’il est grand, miséricordieux et plein d’amour. Il est nécessaire d’observer ses mains, pour voir si elles prennent soin des choses avec amour. Nous regarderons ses yeux, pour voir s’ils expriment de la bonté.

Si nous voyons que chacune de ses actions est harmonieuse, quelque chose alors pénétrera en nous. Cela réveillera notre désir de nous laisser toucher par Dieu de manière telle que notre cœur s’ouvrira. La proximité d’une personne emplie de Dieu nous mène nous aussi à Dieu. À travers elle, nous découvrons quelque chose de la lumière et de l’amour de Dieu qui, grâce à elle, resplendit à nos yeux.

La voix du désert – Anselm Grün – Parole et Silence, 2006

 

[Remarques de l'auteur de ce blog : ce conseil d'Anselm Grün (de trouver un père spirituel expérimenté) n'est pas facile à mettre en œuvre car les maîtres spirituels sont une denrée rare. Peut-être sont-elles plus nombreuses dans les couvents, monastères mais difficiles d'accès. Mais, en cette période de désert spirituel, nous pouvons nous rapprocher de saints et saintes canonisés par l'Eglise, qui ont laissé un enseignement écrit comme par exemple Thérèse de Lisieux, Elisabeth de la Trinité, François de Sales (son œuvre a d'ailleurs été traduite en français courant), Thérèse d'Avila, Jean de la Croix (mais difficile d'accès sans guide) pour n'en citer que quelques uns mais relativement accessibles car la plupart des grandes œuvres spirituelles ont souvent été écrites par des prêtres ou religieux à d'autres prêtres et religieux ou/et à des époques parfois lointaines et dont l'accès, sans un guide, est difficile. Thérèse de Lisieux, avant son entrée au Carmel, lisait, relisait l'Imitation de Jésus-Christ dont elle connaissait certains passages par coeur.]

 

 

 

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