Un ancien a dit : « Que tu veilles que tu dormes, quoi que tu fasses, si Dieu est présent à tes yeux, l’Ennemi ne peut te troubler en rien. Si ta pensée demeure en Dieu, la force du Seigneur demeure aussi en toi. » (Apophtegme)
Faire l’expérience de Dieu, être en lui, être lié à lui, était le suprême désir des moines. Nous devrions à chaque instant avoir le Seigneur devant les yeux. Nous devrions accomplir chaque action sous les yeux pleins d’amour et de bienveillance de Dieu. L’expérience de Dieu est libératrice, elle donne force et guérit. Elle me libère de la peur et de l’épouvante face à l’Ennemi.
Si Dieu est présent à mes yeux, les personnes qui m’entourent ne peuvent me blesser. Elles peuvent lutter contre moi tant qu’elles le veulent, ourdir des intrigues, me tromper. Mais, au bout du compte, elles ne peuvent pas me faire de mal ni me blesser.
Si Dieu est proche de moi, les êtres humains n’ont aucun pouvoir sur moi. La proximité de Dieu me libère du caractère menaçant des autres personnes, qui voudraient décharger leur insatisfaction sur moi.
Notre pensée doit demeurer en Dieu. Cela veut dire que nous ne devons pas méditer sur lui [l’ennemi intérieur ou extérieur, sur tout obstacle, toute peur…], mais que notre esprit doit trouver ses fondements dans le Seigneur.
Si nous demeurons en Dieu avec nos pensées et nos sentiments, alors Dieu demeure aussi en nous. Et avec lui, se tient aussi sa force en nous, qui est plus forte que les pouvoirs de nos ennemis intérieurs et extérieurs. Pour les moines du désert, c’était une expérience importante. Celui qui demeure en Dieu n’est pas entre les mains des hommes. En Dieu, il est fortifié et protégé. Il est pénétré d’une force et revêtu d’un bouclier qu’aucun ennemi ne peut transpercer.
La voix du désert – Anselm Grün – Parole et Silence, 2006