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14.Sagesse du désert - la conversion

L’abbé Poemen a dit : « Il y a une voix qui crie à l’homme jusqu’à son dernier souffle : aujourd’hui, convertis toi ! » (Apophtegme)

 

 

 

La conversion était un trait essentiel du monachisme. Le moine est quelqu’un qui se convertit, et qui le fait chaque jour.

Il ne s’agit pas d’une grande conversion qui me change totalement. Il s’agit plutôt de changer chaque jour de route, face à des sentiers qui ne mènent nulle part, qui débouchent sur une impasse. Cela demande une grande sensibilité vis-à-vis du chemin que je parcours.

Est-ce que je suis sur la bonne route, ou est-ce que j’ai emprunté une déviation ou un mauvais chemin ? Est-ce la route qui mène à la vie, ou celle qui conduit à la superficialité, à un cul-de-sac, à la peur, à la perdition ? Où est-ce que je m’en vais ? De quelle manière est-ce que je procède ? Qui vient avec moi ? Est-ce moi qui parcours le chemin ou moi qui suis parcouru ?

En grec, se convertir se dit metanoéo, « changer d’idée ». La conversion commence par la pensée. Je dois penser de manière différente, développer de nouvelles idées. Cela demande d’abord que je les analyse. D’où viennent-elles et dans quelle direction vont-elles ? Est-ce que j’erre sans but dans mes pensées ? Est-ce que je réfléchis consciemment aux choses ou est-ce que je laisse libre cours à mes pensées ? Est-ce que je suis influencé par des pensées et des sentiments négatifs ?

Après avoir observé et analysé mes pensées, je dois changer ma manière de raisonner, je dois penser en suivant Dieu. Je dois me baser sur lui, repenser ma vie en la fondant sur le Seigneur. Et je dois penser avec ma tête, au lieu de me laisser conditionner par les pensées d’autrui. La pensée est également liée à l’action de grâces. Mes pensées ne doivent pas être une critique continuelle, une révolte contre tout ce qui existe. Penser signifie plutôt être en harmonie avec la réalité, la percevoir comme elle est réellement. Et cela n’est possible qu’à travers la reconnaissance, au moment où, consciemment, je remercie pour ce que Dieu m’a donné.

 

La voix du désert – Anselm Grün – Parole et Silence, 2006

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