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Préliminaires à la prière - 01

Seigneur, apprends-nous à prier

"Un jour, quelque part, le Seigneur priait... Quand Il eut fini, un de ses disciples Lui demanda : " Seigneur, apprends-nous à prier, comme Jean l'a appris à ses disciples" (Luc. 11,1)

Cet épisode de l’Évangile en dit long sur le mystère de la prière. Seul, Jésus-Christ semble s'y mouvoir à l'aise. Sa dignité en présence de Dieu impressionne les apôtres, au point que l'un d'entre eux pose la question : " Seigneur, apprends-nous à prier !"

Prier n'est pas à la portée de tout homme, disons, plus radicalement, prier dépasse l'homme. dès lors, pour franchir le seuil de l'oraison, ne faut-il pas que le Maître de la prière vienne à notre secours ? S'il "habite une lumière inaccessible" (Tim. 6,16), ne convient-il pas qu'il éclaire Lui-même la route pour nous mener vers Sa splendeur ?

A fréquenter le Christ, les disciples ont senti cette vérité et c'est là une grâce que nous devrions leur envier. "Nul n'est monté aux cieux, sinon Celui qui en est descendu" (Jn. 3,13) "Là où je vais, tu ne peux pas me suivre maintenant" (Jn 13,36)

En somme, le chemin parcouru par le Verbe Éternel pour rencontrer l'humanité déchue, n'est-il pas celui que notre prière doit suivre, en sens contraire, pour atteindre son Créateur et Seigneur ? Étrange âpreté de  l'entreprise! Une parole de Jésus la décrit, encore qu'il l'ait prononcée en d'autres circonstances : " Pour les hommes, impossible, non pour Dieu  ; car tout est possible à Dieu" (Mc 10,27). En bref, savoir prier est une faveur de Dieu. Comme tout "don excellent, il descend d'En-haut, du Père des Lumières" (Jn 1,17). Jésus-Christ l'a clairement insinué. Après Lui, les saints l'ont répété à satiété. "Oh ! je ne voudrais pas aller à Dieu, si Dieu ne venait à moi", déclarait saint François de Sales, et Mme de Chantal en écho : " L'oraison doit se faire par grâce et non par artifice." Première certitude dont il faut nous assurer si nous voulons pénétrer dans les voies de la prière.

Or, ce que la foi enseigne, l'expérience bien souvent le démontre. Combien de jeunes s'enquièrent : "Que faut-il faire pour prier ? Comment s'y prendre ?" Des adultes, des prêtres, après plusieurs années de vie spirituelle s'aperçoivent avec effroi qu'ils ne savent pas prier.

La prière elle-même ne connaît-elle pas ses saisons ? Dans les premiers temps, facile et simple, elle s'écoule quasi naturellement de l'âme. Puis viennent les heures arides ou froides. "La terre sèche, altérée, sans eau" (Ps 63,2). Prier s'avère très pénible : marche au "pays qu'on n’ensemence pas". La tentation surgit, redoutable, de laisser un exercice (l'oraison) où l'on perd son temps. Faut-il ajouter que notre prière est fonction de notre allure spirituelle tout court ? Au lendemain de fautes, dans le doute ou le malheur, en référer à Dieu, à plus forte raison Le contempler nous paraît surhumain. "Route barrée de pierres de taille, sentiers obstrués" (Tim 3,9), la Bible dit bien. Ignorance, malfaçons ou difficultés quelles qu'elles soient, l'expérience spirituelle nous ramène à la conclusion de tout à l'heure : prier, nous ne le pouvons pas, si Dieu lui-même n'intervient. Première donnée de foi.

 

                                         A suivre....

 

Pierre Lauzeral - Préliminaires à la prière - Apostolat de la prière 1960

 

Prochain post :  " Valeur et nécessité de l'effort"

 

 

 

 

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