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Confession ou psychanalyse (8)

(suite du post 7)

Le sacrement de pénitence.

Il y a deux choses à dire ici. Soyez tranquilles, l'Eglise n'abandonnera jamais le sacrement de pénitence, ce n'est pas possible. Ce qu'il s'agit de comprendre c'est pourquoi ce pardon de Dieu qui est le fond de Dieu nous atteint par et dans un sacrement ?

Deux choses.

La première c'est que nous ne sommes pas seulement pécheurs vis-à-vis de Dieu, nous sommes pécheurs vis-à-vis de nos frères. Tout péché quel qu'il soit (même le plus intérieur, même celui qui se manisfeste le moins à l'extérieur) est à la fois contre Dieu, contre les autres et contre soi-même. Le propre du péché c'est d'introduire la division. Triple division : division d'avec Dieu, division d'avec les autres hommes et  division d'avec moi-même.  S'il en est ainsi, comprenons que Dieu veuille que la réconciliation avec lui soit également une réconciliation avec les autres hommes. Autrement dit, s'il me réconcilie avec lui, c'est par le  moyen d'une réconciliation avec les autres hommes. Le sacrement c'est essentiellement l'acte de l'Eglise qui me transmet le pardon de Dieu par la médiation du pardon des autres hommes mes frères. Quand je vais me confesser c'est un homme qui m'absout au nom de Dieu. Cet homme qui m'absout au nom de Dieu c'est un prêtre, donc il parle au nom de Dieu. Mais en même temps c'est un homme : il me pardonne au nom de tous mes frères que j'ai offensés par le péché. Il n'y a rien à comprendre au sacrement de pénitence si nous ne comprenons pas que nous sommes tous solidaires dans le péché et c'est cela que nous appelons le péché originel mais nous sommes tous solidaires dans la réconciliation. On demande parfois quelle différence il peut y avoir entre une communauté d'hommes qui ne sont pas chrétiens et une communauté de chrétiens. La première réponse que je ferai est la suivante : nous devons dans une communauté chrétienne nous regarder les uns les autres avec des regards qui pardonnent les uns aux autres. Vous avez tous ici à me pardonner d'être un religieux très médiocre, très infidèle au portrait que saint Ignace de Loyola traçait du jésuite selon son cœur, j'en suis extrêmement loin et vous avez à me le pardonner. Et moi j'ai à vous pardonner d'être aussi  des pères de famille, des époux ou des épouses en dessous de votre tâche. J'ai à vous pardonner d' être engagés de façon trop timide dans la tâche humaine pour un monde plus juste et plus fraternel. J'ai à vous pardonner vos entêtements, vos timidités. Nous avons à nous regarder les uns les autres avec un regard chargé de pardon ; c'est tout cela qui nous est signifié dans le sacrement de pénitence : un acte d'Eglise.

Alors la deuxième chose qui est très proche de la première c'est que dans le sacrement, le pardon de Dieu m'atteint dans mon identité la plus profonde. Il faut que ce pardon de Dieu m'atteigne au fond, au fond ! Mais quel est le fond de moi ? Qui êtes-vous finalement ? Quel est le fond de vous-mêmes ? Qu'est-ce que vous mettez sur votre carte de visite ? Vous pouvez mettre : célibataire, marié, tant d'enfants, telle profession, et puis après ? Plus profond ?  Qu'est-ce qu'il y a tout à fait au fond ? Qui êtes-vous ? En profondeur ultime quel est le fond de votre être ? Membre de l'Eglise ! C'est-à-dire du Christ. Membre du corps du Christ.  C'est votre identité la plus profonde. C'est là que le pardon du Christ vous rejoint et c'est pourquoi la pénitence est un sacrement d'Eglise, dans l'Eglise, par l'Eglise. Jamais l'Eglise n'abandonnera le sacrement de pénitence, jamais. Et c'est pourquoi il faut que chacune de nos confessions soit une sorte de protestation contre la tendance qui est naturelle à l'homme de diluer la foi, de dissoudre la foi dans une sorte de religiosité plus ou moins  sentimentale. Quand je vais me confesser j'oriente mon être tout entier... (suite inaudible)

La foi c'est quelque chose de visible, et quelque chose d'historique donc de sacramentel.

Vertu de pénitence, sacrement de pénitence. Troisièmement :  le rite du sacrement de pénitence. (15:14)

                                                        A suivre...prochain post

 

                                                           François Varillon s.j

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