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chemin de pardon (1)

(...) Cette conscience du pardon de Dieu apparaît tout particulièrement dans l'étrange récit de la guérison du paralytique au début le l'évangile selon saint Marc (cf. Mc 2, 1-12). Un homme, porté sur une civière, est introduit auprès de Jésus par le toit à l'intérieur d'une maison bondée. Cet épisode donne lieu à une déclaration de celui-ci sur le pardon des péchés qui provoque intérieurement l'accusation de blasphème de la part des pharisiens. Cette même accusation sera reprise par le grand prêtre au moment du procès lorsque Jésus se présentera comme le Juge véritable, « le Fils de l'Homme siégeant à la droite du Tout-Puissant » (Mc 14,64). Représentons-nous un peu la scène: Jésus se trouve à Capharnaüm dans la maison de Pierre où s'entasse une foule compacte. Le moment est solennel: il annonce la Parole. Voilà quatre hommes portant un paralytique qui percent le toit en torchis d'un trou suffisamment large pour faire descendre un brancard. Nous pouvons imaginer le temps que cela a pris, la quantité de poussière et de matériaux reçue par les auditeurs de Jésus et sans doute par Jésus lui-même, le mouvement de cette foule qui se voit contrainte de réceptionner l'infirme et de lui faire une place. Durant tout ce temps, Jésus est interrompu dans sa proclamation de la Parole. Il voit cependant dans cette véritable intrusion le signe d'une confiance admirable. Il déclare alors à l'infirme: « Tes péchés sont pardonnés. » Ce n'était pas vraiment ce que celui-ci attendait, mais Jésus ne s'en soucie pas. Il lit dans la pensée de ses adversaires l'accusation de blasphème et justifie alors son acte en guérissant l'infirme par sa seule parole: « Lève-toi; prends ton brancard et rentre chez toi. »

Jésus ne proclamera un tel pardon des péchés qu'une seule autre fois dans les évangiles. Saint Luc rapporte en effet un épisode dont le contexte est à nouveau celui d'une intrusion provocante (cf. Lc 7,36-50). Un pharisien offre dans sa maison un repas à Jésus, voici qu'entre une prostituée. Elle se tient derrière le Maître et arrose ses pieds de ses pleurs. Elle les essuie avec ses cheveux, les couvre de baisers, puis les inonde d'un parfum précieux. Jésus, pour d'autres motifs que dans l'épisode précédent, a dû avoir quelques difficultés à poursuivre la conversation avec son hôte. Là aussi, il discerne les pensées secrètes de ce dernier: « Si cet homme était prophète, il saurait que cette femme est une pécheresse ! » Après un habile dialogue avec celui-ci pour justifier son acte, il fait à la femme cette déclaration qui étonne les témoins: « Tes péchés sont pardonnés ! » Les bénéficiaires d'un pardon explicite de la part le Jésus sont donc à deux reprises des personnes qui ont osé une intrusion spectaculaire auprès de lui.

Olivier Rousseau - L'inconnu en chemin - DDB, 2008 pp.99-100

 

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