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Tenir à Jésus-Christ

Qui peut dire jusqu'où il a connu Jésus-Christ ? Ce sont des confidences qu'on ne peut pas faire et qu'il vaut mieux ne pas faire, de peur d'être de ceux qui, lors de son avènement, auront la confusion d'être plus éloignés de  lui qu'ils ne le croyaient (cf. 1 Jn 2,28) !

Mais la foi chrétienne  consiste au moins humblement en ceci : tenir à Jésus-Christ par un attachement qui, si je m'interroge à son sujet (et je dois m'interroger, tirer au clair, devenir honnête à l'égard des autres et de moi-même) ne peut se ramener à l'attachement d'une habitude, d'une curiosité, d'un malentendu  ou de quoi que ce   soit de ce genre. Je devrais  presque dire : « quelque chose en moi tient à Jésus-Christ », mais quelque chose de si profond que, sans l'élucider tout à fait, j'y tiens à mon tour comme à un morceau précieux de ma personnalité, comme à une chance de mon destin et à une  réponse pour mes attentes. (...)

Il est possible que Dieu-avec nous, cela veuille dire des choses bien plus immenses que tout ce qui s'en est dit et répété jusqu'ici, et que cela contienne un avenir encore inconnu dont les siècles précédents n'ont pas soupçonné les dimensions ni les horizons. Mais cette immensité, je le sais, c'était déjà l'abîme qu'était la personne de Jésus de Nazareth et que l'on côtoyait, bousculait, interpellait sans le connaître ; et cet avenir n'est autre que la continuation de son histoire personnelle, l'explicitation d'une Parole qu'il a commencé d'exprimer par sa seule existence, une certaine nuit à Bethléem.

N'est-ce pas lui qui avait prévenu ses disciples, par ces mots dont l'énigme me poursuit mais, dont je crois pressentir la portée : « J'ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais vous ne pouvez pas les porter maintenant » (Jn 16,12) ?

A-M. Besnard - Un certain Jésus - Ed. du Cerf, 1968

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