Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Comme le paralytique

L'Evangile est le livre de la vie du Seigneur. Il est fait pour devenir le livre de notre vie.

Il n'est pas fait pour être compris, mais pour être abordé comme un seuil de mystère. Il n'est pas fait pour être lu, mais pour être reçu en nous.

Chacune de ses paroles est esprit et vie. Agiles et libres, elles n'attendent que l'avidité de notre âme pour fuser en elle. Vivantes, elles sont elles-mêmes comme le levain initial qui attaquera notre pâte et la fera fermenter d'un mode de vie nouveau.

Les paroles des livres humains se comprennent et se  soupèsent.

Les paroles de l'Evangile sont subies et supportées. Nous assimilons les paroles des livres. Les paroles de l'Évangile nous pétrissent, nous modifient, nous assimilent pour ainsi dire à elles. Les paroles de l'Évangile sont miraculeuses. Elles  ne nous  transforment pas parce que nous ne leur demandons pas de nous transformer. Mais, dans chaque phrase  de Jésus, dans chacun de ses exemples demeure la vertu foudroyante qui guérissait, purifiait, ressuscitait. A la condition d'être, vis-à-vis de lui, comme le paralytique ou le centurion ; d'agir immédiatement en pleine obéissance.

L'Évangile de Jésus a des passages presque totalement mystérieux. Nous ne savons pas comment les passer dans notre vie. Mais il en est d'autres qui sont impitoyablement limpides.

C'est une fidélité candide à ce que nous comprenons qui nous conduira à comprendre ce qui reste mystérieux.

Si nous sommes appelés à simplifier ce qui nous semble compliqué, nous ne sommes, en revanche, jamais appelés à compliquer ce qui est simple.


Madeleine Delbrel - La joie de croire - Seuil 1968

 

Les commentaires sont fermés.