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montée du carmel

  • Préliminaires à la prière - 03

    L'expérience des saints

     

    Aide de Dieu, collaboration de l'homme, ces deux vérités, les saints les ont vérifiées dans leur expérience. "Je ne sais pas prier, dites-vous, mais avant vous d'autres s'y sont essayés qui, grâce à Dieu, n'ont pas trop mal réussi." De leur intimité avec le Seigneur, ils nous ont laissé le souvenir. Sans doute, ont-ils goûté des rencontres indicibles, des états d'oraison qu'ils ne peuvent  décrire. "Si tu sondes la Majesté de Dieu, tu seras écrasé par la Gloire" (Prov 25,27) Mais, comme nous, beaucoup d'entre eux ont appris l'alphabet de la prière. Avant de devenir des maîtres, ils sont passés par un noviciat.

    Aussi saint Ignace, nouveau converti, avouait-il que Dieu le traitait "comme un maître d'école". Sainte Thérèse d'Avila ne découvre que fort tard la vie d'oraison. Encore faut-il qu'elle en reçoive l'initiation des livres d'Osuna et de l'enseignement  de son oncle de Cepeda. Jean de la Croix, jeune prêtre, premier religieux de la Réforme carmélitaine, ne s'improvise pas aussitôt technicien de la Montée du Carmel. Mais, une fois déblayé le chemin, ces spirituels de race se tournent vers nous pour nous signaler le départ des routes, les manières d'engager l'étape, les chances et les risques de l'aventure. Voilà des guides sûrs : leur enseignement s'inspire de leur expérience. Ignace de Loyola, dès Manrèse, novice encore dans les voies de l'esprit, relève sur un cahier d'humbles remarques  destinées  à devenir les Exercices Spirituels. Thérèse  de Jésus, dans son Chemin de la Perfection, se réfère constamment, non à des théories abstraites, mais à l'itinéraire  que le Seigneur lui a fait suivre.

    De ces conseils autorisés, nul ne doute que nous puissions tirer quelque profit. Ils sont dotés d'une valeur quasi universelle. A ce titre, dirions-nous, ils s'imposent comme les lois générales de toute vie intérieure. Les négliger, surtout dans les premiers efforts d'une vie d'oraison, risque  de nous laisser indéfiniment piétiner à la porte du Royaume. Les appliquer avec fidélité nous achemine, au contraire, vers un succès à peu près  certain. Oui, l'art de bien prier, dépend avant tout de l'Esprit Saint, mais ce même Esprit, dans l'âme des saints, a laissé ses traces.

    Les suivre, n'est-ce pas aider la grâce ?

     

    A suivre....

     

    Pierre Lauzeral - Préliminaires à la prière

     

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