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adam

  • La symbolique du mal (1/3) : est-ce que les serpents marchaient ?

    154. C'est malheureusement, sous sa déformation augustinienne que la théologie de Paul a fini par se généraliser dans l'Eglise occidentale. La scolastique, bien connue pour sa manie de questionner jusqu'au bout, en a tiré les conséquences les plus baroques ( ce qui nous rend service, d'ailleurs, indirectement), cependant qu'elle aggravait la situation par son chosisme et son statisme. Le concile de Trente n'a pas pu raisonner autrement que dans ce cadre ; et, même s'il ne l'a pas expressément canonisé, il a contribué à l'affermir : la polémique luthérienne n'était pas pour arranger les choses, d'ailleurs...

    Aujourd'hui, sous la poussée de la critique - nous en avons parlé au commencement - la problématique s'avère toute différente. Nous pouvons la caractériser par un quadruple déplacement d'accent :

    1) De l'individualité supposée d'Adam à la personne de Jésus-Christ :

    Nous avons appris désormais, grâce à une meilleure exégèse, et surtout grâce à une interprétation de la symbolique du mal, à dé-mytho-logiser le récit de la Genèse, c'est-à-dire à ne pas bâtir un raisonnement (logos) sur une représentation (mythos). Nous laissons derrière nous, avec beaucoup d'humour, ces questions invraissemblables qui nous accaparaient jusqu'à présent, et qui interrogeaient sur la situation antérieure au péché d'Adam : " Est-ce que Adam était mortel avant sa faute ? Est-ce que les serpents marchaient ou volaient, avant que le péché d'Adam ne les ait condamnés à ramper ? Les panthères mangeaient-elles de la paille avant la chute ? Les ronces n'ont-elles apparu sur terre que depuis la 155. transgression ?, etc." Dorénavant, nous apprécions le péché, l'adam, en contemplant Jésus-Christ, et non pas en inventoriant un hypothétique "avant la faute". Nous christologisons le péché originel, comme toute réalité; seul le Sauveur le révèle, le juge et le détruit : il nous le livre pardonné, nous délivrant ainsi de toute culpabilité morbide. Hors de lui, nous ne pouvons pas comprendre ; nous risquons même de sombrer dans la désespérance.

                                                                     à suivre...

    André Manaranche - Je crois en Jésus-Christ aujourd'hui - Seuil 1968