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03. Sagesse du désert - les désirs de la chair

Un frère interrogea l’abbé Agathon au sujet de la fornication. Celui-ci répondit : « Va, jette ton incapacité devant Dieu et tu trouveras la paix. » (Apophtegme)

 

 

Les moines du désert aussi ressentaient leur propre sexualité. Ils n’étaient pourtant pas influencés par la morale sexuelle craintive qui a marqué de nombreux chrétiens jusqu’à une époque récente. Ils n’étaient pas obsédés par leur propre sexualité, et ne la refoulaient ni ne la réprimaient. Ils savaient que les instincts sexuels se réveillent souvent et que nous courons le risque de nous laisser conditionner par eux.

Notre imagination se crée des aventures galantes. En elles nous commettons continuellement l’adultère et nous désirons des partenaires de plus en plus séduisants. De nombreux chrétiens restent terrorisés par ces fantasmes et en tirent tout de suite une mauvaise opinion d’eux-mêmes. Ils essayent de réprimer leur sexualité. Mais cela les amène à y penser en permanence et à en être obsédés. Et cela les conduit ensuite à vouloir fourrer leur nez dans les faiblesses sexuelles des autres.

L’abbé Agathon nous indique une autre route. Nous devons simplement remettre à Dieu notre incapacité à tenir sous contrôle nos pulsions sexuelles. De cette manière, nous n’en serons pas dominés. Nous ne devons donc pas nous reprocher de ne pas réussir à venir à bout de notre sexualité. Nous n’avons pas à serrer les dents et à croire que nous pourrons la dominer complètement. Elle fait partie de nous et se réveillera toujours. Nous devons en être conscients. Mais au lieu de dramatiser, nous devons accepter cet état de fait et offrir à Dieu notre incapacité. Cela nous donnera la paix, une paix qui peut consister à rester calme quand nous sommes soumis à des tentations, parce que nous ne les retenons pas avec crainte mais que nous les acceptons simplement devant Dieu comme faisant partie de notre existence. Il est également possible que notre sexualité s’apaise. Si nous ne luttons pas en permanence contre elle, elle se calmera d’elle-même. C’est un chemin de libération. Il s’en dégage une impression d’ampleur et de liberté beaucoup plus grandes que ce qui ressortait des œuvres édifiantes des sentiers du début du siècle passé.

 

La voix du désert - Anselm Grün - Parole et Silence, 2006

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