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02.Sagesse du désert - la tranquillité de l'âme

L’abbé Pambo demanda à l’abbé Antoine : « Que dois-je faire ? » - « Ne te fie pas à ta justice, répondit l’ancien, ne regrette pas ce qui est passé, et retiens ta langue et les désirs du ventre. » (Apophtegme)

 

 

 

Antoine nous indique ici une voie très concrète pour que notre existence ait une bonne issue. D’un côté nous ne devons pas nous fier à notre justice, ni ne rien considérer comme acquis en nous basant sur notre dévotion et notre ascèse. Nous ne pouvons pas devenir des justes par nous-mêmes. Nous sommes ce que nous sommes. Et nous devons tenir compte du fait que beaucoup d’aspects de notre personnalité sont encore cachés, que nous possédons des côtés obscurs dont nous n’avons pas connaissance. Mais nous ne devons pas penser continuellement à nous-mêmes en cherchant à observer à quel point nous en sommes de notre cheminement intérieur. Parcourons notre route sans nous estimer meilleurs que les autres. Antoine est objectif. Et il est loin des déclarations solennelles de certains gourous qui prétendent être déjà totalement immergés en Dieu est remplis de l’Esprit du Seigneur.

D’autre part Antoine nous indique une bonne manière de nous comporter envers nos erreurs et nos échecs. Nous nous mettons en effet souvent en colère devant tout ce que nous ratons. Nous nous tourmentons et nous sentons coupables, nous nous reprochons d’être des pécheurs invétérés et de ne jamais nous améliorer. Antoine, au contraire, a tellement confiance en la miséricorde de Dieu qu’il ne revient plus sur ce qui est passé. Il ne se reproche rien. Il offre tout au Seigneur. Et cela suffit. Pour nous aujourd’hui, c’est aussi une bonne manière d’agir vis-à-vis de nos péchés. Nous devons simplement les remettre entre les mains du Seigneur. Il nous pardonne. Et si Dieu nous pardonne, nous aussi nous devons nous pardonner nous-mêmes.

Antoine nous montre de plus comment nous comporter vis-à-vis de ce qui nous a blessés. Nous devons le regarder, l’offrir à Dieu et puis le laisser derrière nous. Nous ne devons pas sans cesse ressasser les mêmes choses comme le font aujourd’hui beaucoup de gens qui passent d’une thérapie à l’autre. Il est suffisant d’en prendre conscience puis de permettre que cela devienne du passé. Dieu me donne aujourd’hui son Esprit afin de me rendre plus fort dans le moment présent. Je ne dois pas commencer à l’affaiblir avec les offenses de mon passé. Je ne dois pas ignorer la douleur présente dans ma vie. Je dois l’observer et la remettre entre les mains du Seigneur.

 

La voix du désert - Anselm Grün - Parole et Silence, 2006

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