Introduction au psaume :
Du bas-fond j'ai crié vers toi.
Avec le psaume Miserere (psaume 50), De Profundis (psaume 129) est par excellence le Psaume de la pénitence. Il est même devenu plus précisément la prière par laquelle l'Eglise implore pitié pour les défunts.
C'est pourquoi, comme le Miserere, il risque d'être usé. Il faut en retrouver la profonde et discrète beauté qui le rend si capable de porter à Dieu la misère des hommes pécheurs et de leur rapporter d'auprès de Lui l'espérance.
Notre misère, nous savons bien que si Dieu veut en retenir les dimensions, s'il veut tenir le compte rigoureux de nos fautes, nul n'y tiendra.
Le lui dire, c'est l'acculer, devant cet aveu, à la miséricorde :
Des profondeurs je crie vers toi, Seigneur,
Seigneur, écoute mon appel ! *
Que ton oreille se fasse attentive
au cri de ma prière !
Si tu retiens les fautes, Seigneur
Seigneur, qui subsistera ? *
Car nous savons qu'Il est miséricorde, et sans crainte nous attendons :
Mais près de toi se trouve le pardon
pour que l'homme te craigne.
Cette attente a la tension, mais aussi la sécurité, de celle d'une sentinelle qui trouve la nuit longue mais sait qu'elle aura une fin :
J'espère le Seigneur de toute mon âme ; *
je l'espère, et j'attends sa parole.
Mon âme attend le Seigneur
plus qu'un veilleur ne guette l'aurore. *
Plus qu'un veilleur ne guette l'aurore,
attends le Seigneur, Israël.
Notre compte est lourd. Mais "où le péché abonde, la miséricorde surabonde" (Rom. 5,20). Nous avons un Sauveur et "sa richesse est insondable" (Eph 3,8)
Oui, près du Seigneur, est l'amour ;
près de lui, abonde le rachat. *
C'est lui qui rachètera Israël
de toutes ses fautes.
Non, Dieu ne résiste pas à cette prière, surtout quand, dans le Christ, elle est fraternelle.