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Psaume 21

Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’abandonner ? 

Le Seigneur sur sa croix a entonné ce psaume (cf. Math 27,46). Au paroxysme de sa souffrance, au sommet de son œuvre rédemptrice, ce sont ces mots-là qui, montant de la mémoire de son âme, ont porté sa souffrance, son amour, notre salut : 

 

 

 

 

 

 

 

Mon Dieu, mon Dieu,

         pourquoi m'as-tu abandonné ? *

Le salut est loin de moi,

         loin des mots que je rugis. 

 

Mon Dieu, j'appelle tout le jour,

         et tu ne réponds pas ; *

même la nuit,

         je n'ai pas de repos. 

 

Et il ne fait pas de doute que ces premiers versets n'étaient que l'affleurement à la surface d'une prière où tout le contexte du psaume demeurait présent : le détail des souffrances du Crucifié n'est-il pas étrangement reflété dans le détail de la première partie de ce chant : la soif, les railleries - l'Evangile a souligné ces rencontres prophétiques - ; et l'élargissement triomphal et inattendu de la prière dans la deuxième partie n'est-il pas merveilleusement en harmonie avec cette certitude du Salut du monde qui se lève comme un soleil des ténèbres mêmes de la Passion ? 

En redisant ce psaume, comme l'Eglise au cours de la liturgie pascale, nous communions avec un cœur bouleversé à la prière même de Jésus crucifié : quelle faveur que nos pauvres souffrances puissent se fondre ainsi dans la souffrance du Sauveur, dans sa prière même, sa prière parfaite, et "achever ainsi ce qui manque à la Passion du Christ pour son Corps qui est l'Eglise" ! (Col 1,24)

 

 

Toi, pourtant, tu es saint,

toi qui habites les hymnes d'Israël !

C'est en toi que nos pères espéraient,

ils espéraient et tu les délivrais.

Quand ils criaient vers toi, ils échappaient ;

en toi ils espéraient et n'étaient pas déçus.

 

Et moi, je suis un ver, pas un homme,

raillé par les gens, rejeté par le peuple.

Tous ceux qui me voient me bafouent,

ils ricanent et hochent la tête :

« Il comptait sur le Seigneur : qu'il le délivre !

Qu'il le sauve, puisqu'il est son ami ! »

 

C'est toi qui m'as tiré du ventre de ma mère,

qui m'a mis en sûreté entre ses bras.

A toi je fus confié dès ma naissance ;

dès le ventre de ma mère, tu es mon Dieu.

 

Ne sois pas loin : l'angoisse est proche,

je n'ai personne pour m'aider.

Des fauves nombreux me cernent,

des taureaux de Basan m'encerclent.

Des lions qui déchirent et rugissent

ouvrent leur gueule contre moi.

 

Je suis comme l'eau qui se répand,

tous mes membres se disloquent.

Mon cœur est comme la cire,

il fond au milieu de mes entrailles.

Ma vigueur a séché comme l'argile,

ma langue colle à mon palais.

 

Tu me mènes à la poussière de la mort. +

 

Oui, des chiens me cernent,

une bande de vauriens m'entoure.

Ils me percent les mains et les pieds ;

je peux compter tous mes os.

 

Ces gens me voient, ils me regardent. +

Ils partagent entre eux mes habits

et tirent au sort mon vêtement.

 

Mais toi, Seigneur, ne sois pas loin :

ô ma force, viens vite à mon aide !

Préserve ma vie de l'épée,

arrache-moi aux griffes du chien ;

sauve-moi de la gueule du lion

et de la corne des buffles.

 

Et du coup, en effet, la pensée s'élève et s'élargit aux dimensions du monde : ce n'est pas la souffrance d'un homme que nous avons simplement dite à Dieu, c'est la rédemption du monde qui s'accomplit ; nous y sommes engagés comme bénéficiaires et "coopérateurs" (1 Cor 3,9)

 

Tu m'as répondu ! +

Et je proclame ton nom devant mes frères,

je te loue en pleine assemblée.

 

Vous qui le craignez, louez le Seigneur, +

glorifiez-le, vous tous, descendants de Jacob,

vous tous, redoutez-le, descendants d'Israël.

 

Car il n'a pas rejeté,

il n'a pas réprouvé le malheureux dans sa misère ;

il ne s'est pas voilé la face devant lui,

mais il entend sa plainte.

 

Tu seras ma louange dans la grande assemblée ;

devant ceux qui te craignent, je tiendrai mes promesses.

Les pauvres mangeront : ils seront rassasiés ;

ils loueront le Seigneur, ceux qui le cherchent :

         « A vous, toujours, la vie et la joie ! »

 

La terre entière se souviendra

         et reviendra vers le Seigneur,

chaque famille de nations se prosternera devant lui :

« Oui, au Seigneur la royauté,

le pouvoir sur les nations ! »

 

Tous ceux qui festoyaient s'inclinent ;

promis à la mort, ils plient en sa présence.

 

Et moi, je vis pour lui : ma descendance le servira ;

on annoncera le Seigneur aux générations à venir.

On proclamera sa justice au peuple qui va naître :

Voilà son œuvre !

 

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