Introduction au psaume :
Il me sauva, car il m'aimait
Toute prière d'homme est en même temps tournée vers le passé et vers l'avenir. Car le présent est toujours chargé à la fois de bienfaits dont il faut remercier, et de souffrances ou de menaces pour lesquelles il faut supplier. L'adoration humaine se nourrit de gratitude et de demande, de confiance pour le futur fondée sur l'expérience du passé.
Libre à ceux qui n'ont pas souffert de ne trouver que peu de goût à l'évocation de l'angoisse humaine ! Libre à ceux qui n'ont pas de cœur, ou qui s'obstinent à s'aveugler, de refuser de prêter leur âme aux accents qui montent de partout, des peuples lointains écrasés sans pitié, des misérables tout proches qui n'ont même pas de voix.
Nous savons ce que c'est que de souffrir.
Nous communions donc à toutes les souffrances comme Jésus l'a fait :
Je t'aime, Seigneur, ma force :
Seigneur, mon roc, ma forteresse,
Dieu mon libérateur, le rocher qui m'abrite,
mon bouclier, mon fort, mon arme de victoire !
Louange à Dieu ! +
Quand je fais appel au Seigneur, *
je suis sauvé de tous mes ennemis.
Les liens de la mort m'entouraient,
le torrent fatal m'épouvantait ;
des liens infernaux m'étreignaient :
j'étais pris aux pièges de la mort.
Et de toutes souffrances nous faisons une prière :
Dans mon angoisse, j'appelai le Seigneur ;
vers mon Dieu, je lançai un cri ;
de son temple il entend ma voix :
mon cri parvient à ses oreilles.
Et nous savons bien que le Dieu qui tira son peuple d'Egypte et fit éclater sa gloire sur le Sinaï pour lui donner confiance, ce Dieu qui tant de fois tira les malheureux de leur détresse, Dieu se manifestera, ne fût-ce qu'au dernier jour :
La terre titube et tremble, +
les assises des montagnes frémissent,
secouées par l'explosion de sa colère.
Une fumée sort de ses narines, +
de sa bouche, un feu qui dévore,
une gerbe de charbons embrasés.
Il incline les cieux et descend,
une sombre nuée sous ses pieds :
d'un kéroub, il fait sa monture,
il vole sur les ailes du vent.
Il se cache au sein des ténèbres +
et dans leurs replis se dérobe :
nuées sur nuées, ténèbres diluviennes.
Une lueur le précède, +
ses nuages déferlent : grêle et gerbes de feu.
Tonnerre du Seigneur dans le ciel, *
le Très-Haut fait entendre sa voix :
grêle et gerbes de feu.
De tous côtés, il tire des flèches,
il décoche des éclairs, il répand la terreur.
Alors le fond des mers se découvrit,
les assises du monde apparurent,
sous ta voix menaçante, Seigneur,
au souffle qu'exhalait ta colère.
Des hauteurs il tend la main pour me saisir,
il me retire du gouffre des eaux ;
il me délivre d'un puissant ennemi,
d'adversaires plus forts que moi.
Au jour de ma défaite ils m'attendaient,
mais j'avais le Seigneur pour appui.
Et lui m'a dégagé, mis au large,
il m'a libéré, car il m'aime.
Le Seigneur me traite selon ma justice,
il me donne le salaire des mains pures,
car j'ai gardé les chemins du Seigneur,
jamais je n'ai trahi mon Dieu.
Ses ordres sont tous devant moi,
jamais je ne m'écarte de ses lois.
Je suis sans reproche envers lui,
je me garde loin du péché.
Le Seigneur me donne selon ma justice,
selon la pureté des mains que je lui tends.
Tu es fidèle envers l'homme fidèle,
sans reproche avec l'homme sans reproche ;
envers qui est loyal, tu es loyal,
tu ruses avec le pervers.
Tu sauves le peuple des humbles ;
les regards hautains, tu les rabaisses.
Nous le supplions donc pour nous, pour tous, de manifester à nouveau sa puissance, non plus dans l'éclat passager des éclairs, mais dans l'illumination merveilleuse des âmes (Hébr. 12,18) pour triompher pacifiquement des ennemis sans nombre dont nos âmes sont assaillies et qui menacent de nous perdre.
Révolution d'une âme qui se convertit ! Triomphe de la grâce sur nous-même !
Tu es la lumière de ma lampe,
Seigneur mon Dieu, tu éclaires ma nuit.
Grâce à toi, je saute le fossé,
grâce à mon Dieu, je franchis la muraille.
Ce Dieu a des chemins sans reproche, +
la parole du Seigneur est sans alliage,
il est un bouclier pour qui s'abrite en lui.
Qui est Dieu, hormis le Seigneur ?
le Rocher, sinon notre Dieu ?
C'est le Dieu qui m'emplit de vaillance
et m'indique un chemin sans reproche.
Il me donne l'agilité du chamois,
il me tient debout sur les hauteurs,
il exerce mes mains à combattre
et mon bras, à tendre l'arc.
Par ton bouclier tu m'assures la victoire,
ta droite me soutient, ta patience m'élève.
C'est toi qui allonges ma foulée
sans que faiblissent mes chevilles.
Je poursuis mes ennemis, je les rejoins,
je ne reviens qu'après leur défaite ;
je les abats : ils ne pourront se relever ;
ils tombent : les voilà sous mes pieds.
Pour le combat tu m'emplis de vaillance ;
devant moi tu fais plier mes agresseurs.
Tu me livres des ennemis en déroute ;
j'anéantis mes adversaires.
Ils appellent ? pas de sauveur !
le Seigneur ? pas de réponse !
J'en fais de la poussière pour le vent,
de la boue qu'on enlève des rues.
Tu me libères des querelles du peuple,
tu me places à la tête des nations.
Un peuple d'inconnus m'est asservi :
au premier mot, ils m'obéissent.
Ces fils d'étrangers se soumettent ; +
ces fils d'étrangers capitulent :
en tremblant ils quittent leurs bastions.
Vive le Seigneur ! Béni soit mon Rocher !
Qu'il triomphe, le Dieu de ma victoire,
ce Dieu qui m'accorde la revanche,
qui soumet à mon pouvoir les nations !
Tu me délivres de tous mes ennemis, +
tu me fais triompher de l'agresseur,
tu m'arraches à la violence de l'homme.
Aussi, je te rendrai grâce parmi les peuples,
Seigneur, je fêterai ton nom.
Il donne à son roi de grandes victoires, *
il se montre fidèle à son messie,
à David et sa descendance, pour toujours.