Introduction au psaume :
Dieu juste !
Il faut laisser monter du fond des âmes le cri de la Justice. Quand l'homme persécuté et humilié crie vers Dieu, Dieu l'entend. Il y a hypocrisie, incompréhension, à refuser de percevoir autour de nous cette rumeur, cette clameur élémentaire qui crie justice.
Dieu n'a pas accepté les faciles reproches des amis de Job, Dieu permet que l'homme accablé pousse vers lui l'appel de l'enfant en danger vers son père.
Il suffit que ce soit un appel au Père, et non un simple cri de vengeance. Il suffit que ce soit un cri de prière et de confiance, et non une simple et haineuse malédiction, doublée d'une odieuse suffisance :
Seigneur mon Dieu, tu es mon refuge !
On me poursuit : sauve-moi, délivre-moi !
Sinon ils vont m'égorger, tous ces fauves,
me déchirer, sans que personne me délivre.
Seigneur mon Dieu, si j'ai fait cela,
si j'ai vraiment un crime sur les mains,
si j'ai causé du tort à mon allié
en épargnant son adversaire,
que l'ennemi me poursuive, qu'il m'atteigne *
(qu'il foule au sol ma vie)
et livre ma gloire à la poussière.
Dans ta colère, Seigneur, lève-toi, +
domine mes adversaires en furie,
réveille-toi pour me défendre et prononcer ta sentence.
Une assemblée de peuples t'environne : +
reprends ta place au-dessus d'elle,
Seigneur qui arbitres les nations.
Juge-moi, Seigneur, sur ma justice :
mon innocence parle pour moi.
Mets fin à la rage des impies,
affermis le juste, toi qui scrutes les cœurs et les reins,
Dieu, le juste.
J'aurai mon bouclier auprès de Dieu,
le sauveur des cœurs droits.
Dieu juge avec justice ;
Dieu menace chaque jour l'homme qui ne se reprend pas.
Le méchant affûte son épée,
il tend son arc et le tient prêt.
Il se prépare des engins de mort ;
de ses flèches, il fait des brandons.
Qui conçoit le mal et couve le crime
enfantera le mensonge.
Qui ouvre une fosse et la creuse
tombera dans le trou qu'il a fait.
Son mauvais coup lui revient sur la tête,
sa violence retombe sur son crâne.
Je rendrai grâce au Seigneur pour sa justice,
je chanterai le nom du Seigneur, le Très-Haut.
Celui qui souffre et qui dit sa souffrance et qui dit qu'elle lui est injustement infligée, a le droit de le dire. Mais qu'il vienne le dire au Seigneur. Alors Dieu entendra, alors Dieu exaucera, autrement sans doute qu'on ne pensait : en donnant à l'opprimé de désirer la conversion même de l'oppresseur. C'est pourquoi il faut prêter son cœur aux malheureux qui crient sans savoir qu'ils ont un Dieu pour les entendre, un Dieu Père de tous et qui triomphe du mal à force de bien (cf. Romains 12,21)
"Venez à moi... car je suis doux et humble de cœur " (Mt 11,29)
Si le cri des malheureux trouvait toujours un cœur accueillant de chrétien ou de prêtre pour le transmettre à Dieu dans le Christ Sauveur, le monde changerait.