Du livre du prophète Isaïe (53, 4-6)
Il a pris véritablement nos langueurs sur lui, et il s'est chargé lui-même de nos douleurs. Nous l'avons considéré comme un lépreux, comme un homme frappé de Dieu et humilié.
Et cependant il a été percé de plaies pour nos iniquités ; il a été brisé pour nos crimes. Le châtiment qui nous devait procurer la paix est tombé sur lui, et nous avons été guéris par ses meurtrissures.
Nous nous étions tous égarés comme des brebis errantes ; chacun s'était détourné pour suivre sa propre voie, et Dieu l'a chargé lui seul de l'iniquité de nous tous.
Méditation d'André Frossard
O Christ ! Tu nous as dit :
" Mon joug est doux,
et mon fardeau léger."
Mais nous n'avons pas ta mansuétude,
et notre joug blesse, notre fardeau écrase.
Le péché, c'est ce poids
qui nous fait trop lourds,
et nous éloigne de Dieu.
Cette pesanteur
qui nous attire vers le néant,
cette obscure patrie
que nous ne parvenons pas à oublier.
Et cette accumulation de mensonges,
de violences et de cruautés,
que Tu expies à notre place.
Toi-même,
tu n'en peux porter la charge sans fléchir.
Et comme en écho
au premier des trois reniements de Pierre,
tes genoux heurtent le sol,
pour une sorte de prière
que nous n'exaucerons pas.
O Christ sans péché,
nous t'en supplions, pardonne.
Aujourd'hui,
ne Te souviens que de ta miséricorde !
A.F
Seigneur, faites-moi comprendre qu'un moment ou l'autre toute vraie souffrance doit sembler aux épaules, trop lourde, car c'est pour le bonheur non pour la souffrance que nous sommes créés. A un moment, toute croix semble dépasser les forces.
Il arrive toujours une heure où sort ce mot, lourd d'angoisse et de lassitude : " Je n'en puis plus ! "
Seigneur, par la vertu de votre patience et de votre amour, aidez-moi en ces heures à ne pas me décourager. Renouvelez-moi dans la patience, versez votre force dans mon âme : qu'elle se relève, prenne son fardeau et marche de l'avant toujours.
+ Romano Guardini