Et Pilate prononça qu'il fût fait droit à leur demande. Il relâcha celui qui avait été jeté en prison pour sédition et meurtre, celui qu'ils réclamaient.
Quant à Jésus, il le livra à leur bon plaisir.
Quand ils l'emmenèrent, ils mirent la main sur un certain Simon de Cyrène qui revenait des champs, et le chargèrent de la croix pour la porter derrière Jésus.
Évangile selon St Luc (Lc 23,23-25)
Ils prirent donc Jésus. Et il sortit, portant sa croix, et vint au lieu dit du Crâne, ce qui se disait en hébreu Golgotha.
Évangile selon St Jean (Jn 19,16-18)
Des gens du peuple en foule nombreuse le suivait, ainsi que des femmes qui se frappaient la poitrine et se lamentaient sur lui. Mais se retournant vers elles, Jésus dit :
- Filles de Jérusalem, ne pleurez pas sur moi ! Pleurez plutôt sur vous-mêmes et sur vos enfants ! Car voici venir des jours où l'on dira : heureuses les femmes stériles, heureuses celles qui n'ont pas mis au monde et n'ont pas allaité ! On en viendra à dire aux montagnes : tombez sur nous ! et aux collines : couvez-nous ! Car si l'on traîte ainsi l'arbre vert, que fera t-on de l'arbre sec ?
On emmenait également deux malfaiteurs pour être exécutés avec lui, et quand on arriva au lieu-dit du Crâne, on le mit en croix.
Évangile selon St Luc (Lc 26, 27-33)
Ils le crucifièrent
Évangile selon St Jean (Jn 19,18)
Méditation du Père Romano Guardini
Jésus porte un fardeau qui dépasse ses forces. Finalement ils arrêtent "un homme nommé Simon de Cyrène qui revient des champs et ils le chargent de la croix pour qu'il la porte derrière Jésus" parce qu'il n'en peut plus (Lc 23,26).
Tout ce qui dans l'existence représente un fardeau, devient ici aussi terrible qu'il peut l'être : le travail, la détresse, les douleurs, l'entourage, la nature propre, la pesanteur de l'âme, le vide intérieur, les choses qui sont toutes impossibles à supporter. En dernier analyse, tout est "fardeau", non pas parce que tout provoque la douleur et non la joie, mais parce que le péché a mis partout la malédiction de la peine. L'homme cherche à y échapper. Il ne veut pas s'en charger, ni persévérer sous son poids. Paresse, lâcheté, résistance au fardeau de l'existence : tout cela devient pour le Christ la souffrance de porter ce fardeau qui dépasse ses forces.
La vieille doctrine de vie spirituelle nomme paresse la faiblesse initiale de l'homme, celle qu'il lui faut combattre la première. Nous pouvons ici en deviner le sens.
Nous pouvons ici aussi recevoir des lumières sur nous-mêmes ; c'est là le lieu qui nous est propre, le poids que nous devons porter, la peine qu'il nous faut subir, la tâche dans laquelle nous devons persévérer, le fardeau le plus personnel de notre vie qui représente notre part au fardeau de l'existence humaine en général .
+R.G