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Confession ou psychanalyse (2)

Extraits tirés d'une conférence du Père Varillon.

C'est toujours l'image d'un Dieu législateur qui légifère en vertu d'une autorité dont il est jaloux : c'est Dieu, il a bien le droit de légiférer. Et quand il légifère eh bien il faut obéir aux lois qu'il a édictés. Et ce Dieu législateur tient une comptabilité rigoureuse de nos actes pour récompenser comme pour punir, bref nous ne sommes pas tellement loin du Dieu de l'Inquisition ! Alors est-ce que cette conception de Dieu qui était très fréquente hier, chez nos parents, chez nos grands-parents [NDLR : cette conférence a été donnée autour des années 1972-1975] et plus encore chez nos arrières grands-parents, est-ce que cette conception d'un Dieu législateur n'a pas laissé chez les fidèles d'aujourd'hui comme chez certains confesseurs d'ailleurs de vieux réflexes dont on a beaucoup de mal à se débarasser alors que la conscience, la conscience moderne, la conscience des hommes d'aujourd'hui qui vivent avec leur temps. Je parle des hommes sérieux bien sûr, je ne parle pas de ceux qui veulent à tout prix être "dans le vent" comme on dit. Je parle des hommes véritablement sérieux mais qui sont tributaires de la culture de leur temps, de notre temps.

Ils découvrent de plus en plus que la véritable morale c'est une morale des valeurs. La justice est une valeur, la liberté est une valeur, la fraternité est une valeur. Alors si une certaine éducation infantile - et c'est celle que j'ai reçue quand j'étais jeune - nous a habitué à apprécier notre conduite en nous référant à une liste de péchés, à une liste d'obligations : ceci est permis, ceci est défendu. Tu as fait ce qui est défendu donc tu es coupable et tu dois t'en confesser. Et cela, nous le savons bien, avec une insistance particulière et parfois maladive il faut bien le dire, sur les questions sexuelles. Bref, un code détaillé de péchés mortels ou véniels ; un catalogue des actions bonnes et des actions mauvaises ; des actions permises et des actions défendues. Eh bien, tout cela apparaît aujourd'hui à la fois comme trop minutieux et pas assez exigeant. Les deux. Si l'on disait simplement : c'est trop minutieux alors il faudrait tenir pour suspects ceux qui voudraient........ cette minutie. Mais ils disent en même temps que ce n'est pas assez exigeant et que de tels catalogues de ce qui est permis et de ce qui est défendu risquent d'engendrer à la fois un scrupule névrotique et un moralisme confortable. Et il est bien évident que scrupule névrotique et moralisme confortable sont incompatibles avec un christianisme vrai, un christianisme profond, car enfin ce que nous appelons les exigences de Dieu ce n'est pas autre chose que nos propres exigences, ce que nous exigeons si nous voulons être véritablement des hommes. Le Christ en nous révélant Dieu nous révèle à nous mêmes, et il nous dit ce que sont, en profondeur, nos propres exigences que souvent nous connaissons très mal parce que nous vivons à la surface de nous-mêmes. Et que vivant à la surface de nous-mêmes, nous ne sommes pas tellement soucieux d'être authentiquement des hommes.

                                                               A suivre....

    François Varillon

Vous pouvez écouter ses conférences audio grâce à l'atelier des Carmélites de Saint-Sever (Calvados) www.atelierducarmel.com :

http://www.atelierducarmel.com/nv/index/fr_catalogue1_0_8_0_5.html?panier[237]=0

 

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