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paradoxes 21

Si Jésus n'était pas vraiment homme, conçu et né de la femme, il ne serait pas vraiment notre Sauveur. Mais s'il n'était pas aussi vraiment mort et ressuscité, alors notre foi en lui serait vaine et nous ne serions point sauvés. La mort et la résurrection ne détruisent pas l'oeuvre de l'incarnation : elles la consomment. Elles ne reviennent pas en arrière, opérant une désincarnation : elles acheminent vers le but en spiritualisant jusqu'à la chair. Ainsi un christianisme spirituel, un christianisme qui met sur toute chose le signe de la croix et qui n'accepte aucune valeur humaine sans souci de la transformer, n'est pas un christianisme désincarné : c'est le seul christianisme authentique, le seul dont l'incarnation ne soit pas un leurre.

Henri de Lubac - Paradoxes - Cerf 2007

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