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paradoxes 22

Nous ne voulons pas d'une religion qui soit " à côté  de la vie ". C'est très bien. Mais qu'est-ce que la vie ? Il faut la prendre tout entière. Quelle vie serait digne de notre amour et de nos soins, qui n'irait rejoindre la vie éternelle ? Nous voulons une religion "incarnée", et c'est encore très bien. Nous la voulons tout entière, en toutes ses démarches, sous le signe de l'Incarnation. Ne soyons pas logiques à demi, mais suivons jusqu'au bout la voie où l'Incarnation nous engage. Ne brisons pas le rythme des mystères chrétiens qui s'appellent et s'enchaînent l'un l'autre. Le Verbe de Dieu, en s'incarnant, pose le premier acte d'une série infrangible, qui se poursuit par la mort, la résurrection et enfin l'ascension. Incarnée, installée en pleine vie humaine, notre religion, si elle veut être fidèle au Christ, doit donc y planter la croix pour y introduire la mort, la résurrection et enfin l'ascension. Incarnée, installée en pleine vie humaine, notre religion, si elle veut être fidèle au Christ, doit donc y planter la croix pour y introduire la mort vivifiante sans laquelle il n'est pas de résurrection glorieuse. Mais comme nous sommes terriblement et presque incurablement charnels, la résurrection  même du Sauveur risquait d'être par nous mal comprise. A la résurrection succède donc l'ascension, destinée à nous en montrer le sens et à nous forcer enfin à porter nos regards en haut, à dépasser l'horizon terrestre et tout ce qui est de l'homme en son état naturel. Ainsi, la leçon de l'ascension ne contredit pas la leçon de l'incarnantion : elle la prolonge, elle l'approfondit. Elle ne nous place pas en deçà ou à côté de la vie humaine : elle nous oblige à l'accomplir en nous faisant viser au-delà.

Henri de Lubac - Paradoxes - Cerf 2007

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