Lu dans un "questionnaire" : " Bienheureux ceux qui sont doux...Comment cette béatitude peut-elle être adaptée aux temps présents, où les violents étendent leur domination sur la terre ? " L'auteur de la question penserait-il vraiment qu'au temps du Christ les doux l'emportaient plus naturellement qu'aujourd'hui sur les violents ? Croirait-il qu'en ce temps-là il était naturellement agréable de pleurer, d'être pauvre, voire de souffrir persécution ? Estimerait-il enfin que nous n'aurions plus à recevoir l'enseignement des Béatitudes au même sens que jadis et que le temps serait venu " d'adapter " l'Evangile ?
Il ne s'agit pas d'adapter le christianisme aux hommes, mais d'adapter les hommes au Christ.
Henri de Lubac - Paradoxes - Cerf 2007