Introduction au psaume :
Qu'ils sont nombreux Seigneur, mes ennemis !
La vie de l'homme qui veut être fidèle à Dieu est une vie difficile. Au dehors : les assauts du mal, les mille formes de la tentation, de la séduction ; les railleries sarcastiques ou bien la lente insinuation des bonheurs faciles et défendus. Au-dedans : la complicité des passions toutes prêtes à donner raison de l'intérieur aux voix du dehors.
On entend, en écho, dans ces courtes strophes, les ricanements qui montaient aux oreilles du Christ en croix : " Que Dieu le sauve donc, puisqu'il l'aime" (Mt 27,43), et, de plus près encore, le blasphème du larron impénitent : " N'es-tu pas le Messie ? Sauve-toi toi-même et nous aussi" (Luc 23,39)
Puis la prière du bon larron : "Souviens-toi de moi quand tu seras dans ton royaume !" (Lc 23,42)
Ce dialogue est celui de toute existence et de chaque instant. Et c'est pourquoi sous tant de formes on le retrouve à travers les Psaumes.
Ce dialogue ne peut pas ne pas se fermer sur un cri d'espérance. L'ennemi ne désarme pas, il est légion, il nous investit de toutes parts, mais Dieu est avec nous, et Dieu est le plus fort.
Seigneur, qu'ils sont nombreux mes adversaires,
nombreux à se lever contre moi,
nombreux à déclarer à mon sujet :
"Pour lui, pas de salut auprès de Dieu !"
Mais toi, Seigneur, mon bouclier,
ma gloire, tu tiens haute ma tête.
A pleine voix je crie vers le Seigneur ;
il me répond de sa montagne sainte.
Et moi, je me couche et je dors ;
je m'éveille : le Seigneur est mon soutien.
Je ne crains pas ce peuple nombreux
qui me cerne et s'avance contre moi.
Lève-toi, Seigneur !
Sauve-moi, mon Dieu !
Tous mes ennemis, tu les frappes à la mâchoire ;
les méchants, tu leur brises les dents.
Du Seigneur vient le salut ;
vienne ta bénédiction sur ton peuple !
Ces mots simples peuvent et doivent devenir les expressions spontanées et naturelles de notre âme à la fois en peine et en confiance. Ils nous aident à dire à Dieu, pour puiser en Lui l'espérance, ce qui ne pourrait engendrer que le désespoir si on se contentait de le vivre et de le subir seul. Une détresse, quand elle devient prière, est un trésor : on y éprouve le besoin de Dieu, on y éprouve la vraie richesse, car on offre à Dieu la possibilité de nous donner. C'est le cri monotone des âmes vers le Seigneur, dans l'union au Christ souffrant ; c'est la menue monnaie du salut du monde.
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