Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Le souffle de vie

Le verset 7 du chapitre 2 du livre de la Genèse nous donne un des récits de la création de l'homme par Dieu. Le texte est court. Il est facile de le citer entier. "Dieu modela l'homme avec la glaise du sol ; puis, il insuffla dans les narines de l'homme une haleine de vie et l'homme devint un être vivant." Si l'on a le bon sens d'accueillir ce texte pour ce qu'il est, non pas un récit qui se prétendrait scientifique, mais une composition symbolique, on ne peut que s'émerveiller en découvrant la portée des moindres mots. Il faut s'arrêter surtout sur le verbe "modeler". L'homme contemporain, bénéficiaire des découvertes les plus récentes de l'astrophysique et de la paléontologie, pourra en effet, s'il a tant soit peu gardé ou recouvré le sens du symbolique, s'émerveiller de l'utilisation du verbe "modeler" dans ce texte. Ce verbe évoquera pour lui le déroulement des milliers de millénaires au cours desquels le cosmos, à partir d'un foisonnement initial d'énergies, puis de quarks et de leptons, de mésons, protons, photons, électrons et neutrons, a été pétri en forme d'atomes et de molécules pour accéder enfin un jour à l'émergence des protozoaires et cellules vivantes...

Et quel fantastique résultat de ce modelage avec l'apparition un jour de la vie, d'abord dans le monde végétal puis dans la prodigieuse variété des animaux ! Tel est bien, résumé symboliquement à travers l'emploi du verbe "modeler", le merveilleux travail mené par Dieu ! L'homme, en tant que glaise pétrie, est l'aboutissement de cette longue opération de modelage. C'est donc au terme de ce long processus d'évolution aboutissant à la vie animale que le texte biblique nous invite à voir apparaître enfin l'homme modelé avec la glaise du sol. Mais ce bipède sommet de la vie animale, n'est vivant que de la vie biologique au même titre que les autres grands primates tels le chimpanzé ou le bonobo ! Ici prend sens la seconde partie du récit de la création de l'homme par l'auteur biblique. Dans les narines de ce primate, fruit et terme de l'évolution de la matière, voici que Dieu "insuffle une haleine de vie". Il est essentiel de bien saisir que cette "haleine de vie" communiquée par Dieu n'est autre que le souffle de sa propre vie divine. L'homme, déjà vivant de la vie animale qu'il tenait de la glaise du sol devient ainsi, comme l'ajoute le texte, un "être vivant". Comprise au sens biblique, cette formule signifie que ce primate qui jusque-là n'était vivant que d'une vie biologique sujette à la mort est devenu vivant de la vie de Dieu.

(p.23-24)

Les commentaires sont fermés.